XLOVE59-BOY

le secret du prof.Rogue (part 14)

Dans le bureau, on entendait plus que la respiration saccadée de Lou et Severus qui étaient tendrement enlacés.
Severus caressait négligemment les cheveux de Lou, éparpillés sur son torse.
Il aimait sentir sa peau laiteuse contre son corps. Elle était si douce qu’il se demandait comment il avait fait pour ne pas lui avoir fait l’amour de toute la semaine.
Elle avait beaucoup pleuré pendant qu’il l’avait fait sienne. De désespoir. Il essuya les traces rouges des larmes sur ses joues et elle l’embrassa doucement.
- Qu’est-ce qu’on va faire ? Lui demanda Severus.
Lou se releva, nue, et commença à se vêtir de son costume de danseuse.
- Je n’en ai aucune idée. Lui répondit-elle enfin.
Severus couvrit son corps et s’approcha d’elle pour la prendre tendrement dans ses bras.
- J’ai passé une semaine atroce. Je n’arrêtais pas de penser à toi. Je voulais te protéger et j’avais décidé de m’éloigner mais…
Severus s’arrêta de parler quelques secondes, sentant les caresses discrètes de Lou.
- … Mais je t’aime trop. Je n’arrive pas à vivre sans te voir, te toucher…
Severus avait dit ces dernières paroles d’une voix rauque tandis que le feu de la passion les reprenait, inlassablement.

Un grand remue-ménage régnait dans la Salle Commune de Gryffondor tandis que Fred et George parlait avec enthousiasme de l’apparition de la danseuse du ventre.
- Vous avez vu ce corps ?
- C’est incroyable ! Elle danse divinement bien !
- Mais qui est-elle ?
Harry observait les vas et viens de ses amis tandis que le portrait de la grosse dame laissait entrer la danseuse… Sous les traits de Lou.
- Lou ? Crièrent-ils tous en même temps.
Elle s’avança doucement vers en eux, faisant tinter les minuscules perles de son costume et s’arrêta en souriant devant les jumeaux. Elle avait retrouvé des couleurs.
- Tu es… Tu danses… Ton corps est…
George n’arrivait pas à trouver ses mots et son jumeau gardait la bouche grande ouverte. Hermione explosa de rire et Lou sourit devant la réaction de ses amis.
- Tu veux danser dans la troupe ? Demanda enfin Fred.
- Avec plaisir !
Fred et George la prirent dans les bras et la serrèrent si fort qu’elle due crier pour qu’ils la relâchent.
Harry, Ron et Hermione s’approchèrent de Lou et purent lui poser toutes les questions qu’ils se posaient depuis une semaine.
- Alors. C’était ça que tu faisais dans la salle sur demande ? Tu t’entraînais ?
- Oui.
- Pourquoi est-ce que Rogue t’a emmené de force hors de la salle ?
Une des questions que redoutait Lou. Elle détestait leur mentir. Hermione connaissait la vérité mais si Lou la racontait à Harry et à Ron, nul doute que leurs réactions seraient démesurées et irréfléchies.
- Et bien… Répondit-elle. Disons qu’il n’a pas apprécié me voir danser à moitié nue sur une scène, entourée de mâles en rutes.
Ron ricana et Hermione ria de bon cœur.
- C’est vrai que ta tenue était assez… Suggestive.
- On savait que t’étais très jolie. Continua Harry. Mais j’aurais jamais imaginé que tu étais aussi…
- Stop Harry ! Répondit Lou en souriant. Tu pourrais regretter tes paroles.
- Oui… Pardon.
Harry rougissait et Ron regardait successivement la robe de Lou et Hermione. Celle-ci fronça les sourcils.
- Mais qu’est-ce que tu regardes, Ron ?
- Lou ? Dit-il enthousiaste. Tu veux pas prêter ta robe à Hermione pour qu’elle la…
- … Ronald Weasley ! Hurla Hermione choquée avant d’embrasser amoureusement son petit ami.
Harry et Lou s’écartèrent des ébats du couple.
- Lou ?
- Oui.
- Qu’est-ce que tu me caches ?
Lou tourna lentement la tête vers Harry. Avait-il découvert quelque chose ? Lou espérait que non.
- Je ne te cache rien, répondit-elle sur la défensive. Pourquoi me demandes-tu cela ?
Harry l’observait attentivement. Comme si un regard, un geste, pourrait traduire ce qu’elle dissimulait au fond d’elle même.
- Tu dansais bien pour quelqu’un tout à l’heure.
- Oui… Pour tous les élèves de Poudlard.
- Je veux dire… Tu voulais prouver quelque chose à une personne précise.
- Harry…
- Non, l’interrompit Harry, Ecoute-moi ! Je sais très bien que tu as des secrets et je ne te blâmerais jamais pour ça. Mais je voulais te dire quelque chose.
Harry garda le silence quelques instants avant de reprendre.
- Tu as changé, Lou. Je l’ai remarqué. Quand je te regarde, je ne vois plus la frêle jeune fille du début d’année.
- J’ai grandis Harry.
- Oui. Mais tu sais comme moi que tu n’es pas une personne ordinaire. Alors… Reste sur tes gardes et protège-toi. Ne fais confiance à personne sauf à ceux que tu connais bien.
- Je ne comprends pas, Harry .
- Quelque chose est en train de se tramer. Fit dans un souffle Harry. Je le sens. Je ne suis pas fort en Occlumancie et je ressens encore certains sentiments de Voldemort.
- … Mais Harry ! Je croyais que tu devais fermer ton esprit !
- C’est très dur figure-toi, lança Harry courroucé.
Lou retenait son souffle et regardait Harry avec nervosité.
- A quoi pense Voldemort ? Lui demanda t’elle précipitamment.
- Ce n’est pas à quoi, mais à qui… Il pense à toi, Lou.
Cette réplique fut accueillie par un long silence. Voldemort pensait à elle ? Lou fut parcourue d’un frisson d’horreur.
- Fais bien attention à toi. Lui murmura Harry avant de sortir de la salle commune de Gryffondor pour retrouver Luna.
Ce que lui avait dit Harry bouscula Lou et elle prit la décision d’en parler à Severus dés le lendemain.
Elle descendit dans les cachots dans l’après-midi et du attendre la fin de son cours pour pouvoir lui parler, et les regards interrogatifs des 2ème année sortants de la salle de classe la mirent mal à l’aise.
- Franz ! J’enlève 50 points à Gryffondor pour ce que vous venez de me rendre et vous avez intérêt à…
Mais Severus se tu immédiatement quand il vit que Lou l’attendait patiemment devant la porte.
Profitant du fait que son professeur ne s’intéresse plus à lui, l’élève punit s’enfuit dans le couloir.
Lou, gênée, ferma la porte derrière elle et se retourna brusquement sur Severus, comme si elle venait de se rappeler quelque chose.
- Pourquoi es-tu aussi dur avec les Gryffondors ?
- Quelque chose ne va pas, Lou ?
- Pourquoi ne réponds-tu pas à ma question ?
- Lou ! Je suis un adulte et qui plus est ton professeur. Je traite mes élèves comme bon me semble.
- Même si il s’agit de favoriser la maison des Serpentards au détriment des autres ?
- Tu voulais me demander quelque chose ?
Lou soupira bruyamment devant la mauvaise de foi de Severus et se rapprocha de lui.
- Je voudrais que tu recommences à donner des cours d’Occlumancie à Harry.
- Je te demande pardon ? Fit Severus et la regardant avec des yeux ronds.
- Je voudrais que…
- … J’ai compris la question, Lou. Et je peux déjà te dire que ma réponse est non !
- C’est important Severus !
- Je ne veux plus jamais laisser ce gamin s’exercer sur moi !
Severus avait dit cela avec une telle haine dans les yeux que Lou en eût presque peur.
- Il y a des choses dont je ne suis pas fier. Je n’ai aucune envie qu’ils les découvrent.
- Il peut voir en toi ?
- Il l’a déjà fait. Sans le vouloir, mais il l’a déjà fait. Que se passera t’il s’il s’apercevait que tu tiens une grande place dans mon cœur ?
- Je… N’y avais pas pensé.
- Tu aurais du.
Se radoucissant, Severus s’approcha de Lou et lui déposa un léger baiser sur les lèvres qui les électrisa tous les deux.
- Es-tu capable de lire en moi ?
Severus observa Lou, pensif.
- Pourquoi me demandes-tu cela ?
- En es-tu capable ?
- …Oui.
- Tu l’as déjà fais ?
- Non, jamais.
Lou, rassurée, prit la main de Severus et posa la tête sur son torse. Le seul endroit où elle se sentait réellement en sécurité.
Severus glissa ses bras autour de sa taille et embrassa le front de Lou.
Ces instants de tendresse étaient paradisiaques pour Lou. Elle ne pensait alors plus à Voldemort et à la malédiction. Juste au bien-être de se trouver dans les bras de celui qu’elle aimait.
Elle glissa la main dans la manche de celui-ci et observa la marque des ténèbres. Severus cessa de respirer quelques secondes.
Le serpent qui sortait de la tête de mort semblait vivant. Lou, après un instant de réflexion, la toucha.
Un hurlement strident s’éleva dans la salle. Un hurlement qui n’était autre que le sien, accompagné de celui de Severus.
Soudain, la douleur disparut et Lou fut emportée dans un tourbillon de lumière. Elle atterrit lourdement sur le sol carrelé d’un lieu qui lui était inconnu.
Lou, frissonnante, regarda autour d’elle. La pièce dans laquelle elle se trouvait était sombre et une immense cheminée ancienne propulsait sur les murs les ombres dansantes de ses flammes ronflantes.
Lou se retourna et du se couvrir la bouche des ses mains pour ne pas hurler. Des mangemorts l’observaient, silencieux. Comme si ils attendaient quelque chose.
Lou était comme figée de peur mais quand elle entendit des pas derrière son dos, elle du se retourner pour découvrir avec effroi le jeune homme dont tout le monde avait tellement peur.
Voldemort lui souriait doucement, il paraissait heureux de la voir.
- Laissez-nous.
Les mangemorts partirent de la salle sans bruits, obéissants pleinement à l’ordre inaudible mais sec de leur maître.
Lou ne savait pas quoi faire. Elle luttait contre un sentiment de peur et de haine.
- Je savais bien que tu viendrais. Je me demandais juste quand.
Il s’approcha d’elle tellement prêt qu’elle pouvait maintenant sentir son souffle chaud sur sa nuque.
- J’ai quelque chose pour toi. Lui murmura t’il.
- Que… Que me voulez-vous ? Réussit-elle à dire.
Soudain, Voldemort lui prit brusquement le poignet et l’observa.
- Tu as la peau si douce…
Lou vit avec horreur que l’effet de ses doigts sur sa peau lui faisait tourner la tête.
Avec une rapidité incroyable, Voldemort posa son pouce sur son poignet et Lou hurla de douleur.
Si il ne l’avait pas retenue elle serait tombée par terre tant le mal qui s’insinuait en elle dans son poignet la faisait souffrir.
Elle pleurait à chaudes larmes et faillit s’évanouir devant le spectacle de son bras.
Sur son poignet, était inscrit au fer la marque des ténèbres. Celle de Severus était noire et paraissait floue, la sienne était rouge vif et rien ne lui semblait plus vrai.
- Pourquoi avez-vous fais cela…
Mais Lou n’eût pas le temps de finir sa phrase car Voldemort prenait déjà sa bouche dans un baiser fougueux et emplit de désir.
Lou posa les mains sur son torse afin de le repousser mais, sans vraiment savoir pourquoi, s’agrippa à ses vêtements pour mieux répondre à son baiser.
Un flot de lumière apparut alors et la ramena dans la salle de cours, près de Severus.
Lou était retombée sur le sol dans un bruit sourd et Severus courut vers elle pour la relever.
- Lou ! Lou ! Regarde-moi ! Est-ce que tout va bien ! Dis-moi quelque chose !
Mais celle-ci semblait en transe. Quand Lou comprit enfin où elle était et ce qu’elle avait fait quelques minutes plus tôt, elle s’arracha précipitamment à l’étreinte de Severus pour se tenir le poignet.
Elle ferma les yeux, pour prier, mais quand elle souleva délicatement sa manche, elle trouva la marque des ténèbres bien inscrite sur sa peau, aussi rouge que le sang.
Elle hurla de terreur et sentit la nuit s’emparer d’elle sans qu’elle ne puisse rien faire.
Un silence lourd et pesant régnait dans l’infirmerie.
Cela faisait maintenant 2 jours que Severus était au chevet de Lou, qui restait désespérément endormie. Il lui tenait doucement la main, tout en se gardant bien de toucher au bandage qui recouvrait son poignet et qui cachait, aux yeux de tous, la marque des ténèbres que possédait également Severus.
Mais celle de Lou était comme inscrite au fer rouge, et elle était nette. Lou s’était évanouit en l’apercevant.
Severus n’arrivait pas à comprendre ce qui lui été arrivé. Lorsqu’elle lui avait touché le poignet, il avait ressenti une terrible douleur. Puis Lou avait commencé à hurler et à être secouée de tremblements compulsifs. Il était resté pétrifié sur place. Il avait essayé de la calmer, sans effets.
Depuis qu’il l’avait emmené auprès de Mme Pomfresh, Severus n’avait pas assuré les cours de potions. Il se fichait du quand dira t’on. La seule chose à laquelle il pensait, c’était à Lou.
Il n’entendit pas le léger frôlement d’une cape derrière lui et sursauta quand Dumbledore lui posa une main sur son épaule.
- Severus ?
L’intéressé essuya du revers de sa main la larme qui coulait sur sa joue et se retourna sur l’homme qui l’avait tant de fois aidé. Pourtant, à cet instant précis, Severus savait que Dumbledore ne pourrait rien faire pour lui.
- Severus. Cela va bientôt faire 2 jours que vous n’êtes pas sortis de cette pièce. Vous devriez allé vous reposer…
- …Hors de question ! Je reste avec elle !
Si Dumbledore était décontenancé par la réplique de Severus, il n’en montra rien.
- Que s’est-il passé ? sauriez-vous m’expliquer l’apparition de cette marque sur son avant-bras ?
- Non, professeur. Je n’ai rien à expliquer. Elle a eût comme une attaque et quand elle s’est réveillée… Elle avait la marque des ténèbres inscrite sur son poignet. Je ne…
- …Severus !
Les deux sorciers sursautèrent tandis que Lou s’était relevée en hurlant pour retomber aussitôt, la tête sur son oreiller.
Severus s’approcha et lui caressa la joue pour la calmer. Elle avait déjà eu une réaction comme celle-là, la veille.
Dumbledore observa le professeur de potion caresser avec la plus grande douceur du monde son élève. Puis, il comprit.
- Oh, Severus…
Celui-ci ne se retourna même pas. Il n’avait pas envie de croiser le regard accusateur de Dumbledore.
Severus retint son souffle quelques instants. La chose dont il avait le plus peur était sur le point de se passer. Dumbledore ne pourrait pas le protéger, malgré qu’il soit son ami.
- Comment ai-je pu me tromper à ce point ?
Cette fois-ci, Severus se retourna pour voir Dumbledore, assit sur le lit voisin de celui de Lou, à regarder dans le vide. Il était choqué et avait, très certainement, tout comprit. On pouvait appeler cela un éclair de lucidité.
Mais Severus fut bien vite rappeler à l’ordre puisque Lou venait de se réveiller. Elle bougeait et tendait la main devant elle.
Sous les yeux de Dumbledore, Severus prit la main tendue et l’embrassa doucement. Il n’avait plus rien à cacher de toutes façons.
- Severus ?
- Oui, Lou. Je suis là.
Lou ouvrit les yeux et fut assaillie d’une lumière aveuglante. Quand elle pus enfin discerner les environs. Elle s’aperçu qu’elle était à l’infirmerie, que Severus lui tenait étroitement la main, et que Dumbledore les regardait avec une expression encore étrangère à Lou.
Elle se releva difficilement et fut aidée par Severus qui, par inadvertance, lui toucha le poignet, ce qui lui fit l’effet de repenser à son entrevue avec Voldemort. Elle poussa un gémissement qui alerta Severus.
- Je t’ai fais mal ?
- Non… Ne t’inquiète pas.
Lou observa Dumbledore qui s’approcha dangereusement d’eux. Pourquoi les regardait-ils de cette manière ?
- Lou ? Te souviens-tu de ce qui s’est passé avant de t’être évanouie ?
Lou se détendit. Dumbledore voulait juste savoir pourquoi elle, qui était censée les protéger, possédait à présent la marque des ténèbres, signe d’un profonde dévotion au lord noir.
En même temps, elle avait peur de lui dire, ainsi qu’à Severus, qu’elle s’était retrouvée en présence de Voldemort.
- Je… Je l’ai vu.
Severus se leva d’un bond et Lou pu lire pus la peur dans ses yeux.
- Tu l’a vu ? Mais tu étais avec moi ! Comment est-ce possible ?
- Allons, Severus. Calmez-vous. Nous savons tous très bien que Voldemort est un sorcier extrêmement puissant et il a du trouver le moyen d’entrer en contact avec Lou. Est-ce lui qui vous a fait cela ?
Lou observa Dumbledore et se demanda si elle devait dire toute la vérité. Elle allait d’ailleurs, passer sous silence son baiser avec Voldemort.
- Il… Il m’a prit le bras et a appuyé dort dessus. Je me suis ensuite réveillée avec cette marque.
- C’est tout ce qu’il a fait ? Vous en êtes sûre ?
Il la regardait de ses grands yeux gris et son regard perçant voyait clair en elle. Quelque chose avait changeait, il ne lui faisait plus autant confiance.
Lou se tourna vers Severus et vit avec horreur qu’il les regardait tous les deux avec inquiétude et malaise.
Puis, elle comprit. Le regard appuyé de Dumbledore, les petits coups d’œils inquiets de Severus qui essayait de la mettre en garde.
Elle quitta son lit, sans s’occuper de Dumbledore, pour regarder le regard fuyant de Severus à son égard.
- Qu’as-tu fais ? Lui souffla t’elle.
- Il n’a rien fait. Fit enfin Dumbledore. Je l’ai compris tout seul. J’aurais d’ailleurs du le voir depuis bien longtemps maintenant mais je pense que je commence à me faire vieux. Personne n’a rien remarqué.
Des larmes coulèrent sur son visage. S’en était trop pour elle. Elle se jeta dans les bras de Severus, incapable de rester une minute de plus sans se sentir sous sa protection.
Severus la prit dans ses bras, oubliant même la proximité de Dumbledore. La seule chose qui comptait pour lui était de rassurer l’être qu’il aimait le plus au monde.
Il l’embrassa doucement, comme la rassurer. Elle répondit à son baiser comme pour se rassurer qu’elle l’aimait toujours. Pour se montrer à elle-même que les baisers de Voldemort n’étaient qu’un rêve. Malheureusement, elle savait que rien ne serait plus comme avant.
- Lou ?
Elle essuya ses joues et fit face à Dumbledore, la main de Severus dans la sienne. Un long frisson la parcourue tandis qu’elle attendait la question de l’homme qui allait certainement changer les choses pour Severus et elle.
- Depuis quand entretenez-vous des relations telles que celle à laquelle je viens d’assister ?
Lou n’arrivait pas à parler et Severus du répondre à sa place.
- Depuis le début.
- Vous voulez dire que vous m’avez menti depuis le début ?
- Je veux dire que je n’ai pas pu me mentir à moi même longtemps, professeur.
Lou avait peur de la réaction de Dumbledore. Mais elle avait surtout peur de la question qui allait suivre.
- Lou ? Vous souvenez-vous de ce que je vous ai dis quand je vous ai parlé de la malédiction ?
- Oui, professeur.
- Etes-vous toujours en mesure de nous protéger. Répondez-moi avec honnêteté Lou car il en va de la sécurité de milliers de sorciers.
Lou se mordit les lèvres et sentit Severus se tendre derrière elle. Dumbledore lui demandait tout simplement si elle était encore vierge ou non, et elle ne pouvait plus mentir.
- Si vous voulez savoir si je suis toujours en mesure de vous protéger, je vous répondrais que oui car j’en ai l’intime conviction. Mais si c’est une autre question, j’ai le regret de vous dire que… Je suis devenue une femme depuis très longtemps, professeur.
Sur ces paroles, Dumbledore s’assit sur un des lits de l’infirmerie et ferma les yeux. Lou l’avait déçu, elle le savait. Severus aussi l’avait déçu puisque son devoir était de la protéger de cela.
Elle se retourna et éclata en sanglots dans les bras de Severus qui embrassa son visage avec frénésie et effaça ses larmes.
Un bruit de casse se fit entendre derrière eux et Lou eût tout juste le temps de voir une ombre se jeter sur Severus pour commencer à le frapper de toutes ses forces.
Ron, Hermione et Harry avaient tout entendu de la conversation et Harry n’avait pas pu supporter de voir Severus embrasser Lou.
Ron du empêcher Harry de continuer à le frapper. Lou aida Severus à se relever et lui caressa le visage qui était désormais plein de sang puisque son arcade était ouverte.
- J’arrive pas à y croire ! Hurla Harry. Comment avez-vous pu faire ça ? Vous êtes un monstre !
Lou se plaça devant lui et lui lança une claque retentissante qui choqua tout le monde.
- Calme-toi Harry, je t’en prie.
Il la regardait comme si elle était folle. Elle lui caressa le visage et l’enlaça.
Dumbledore n’avait pas bougé et Severus souffrait atrocement. Ron regardait avec haine son professeur de potion car il pensait la même chose que Harry et Hermione avait les larmes aux yeux.
Pourtant, le directeur de l’école prit la parole, et son ordre serait appliqué à la lettre.
- Severus, vous allez quitter cette école.
-        Quoi ?
Lou avait certainement mal entendu. Jamais Dumbledore n’aurait dit une chose pareil.
Severus regardait avec tristesse Dumbledore et baissa les yeux.
- Severus ! Non ! Ne l’écoute pas !
Lou voulut se dégager et lui dire qu’il devait se battre, qu’il devait resté auprès d’elle. Mais Harry la maintenait à présent tout contre lui et n’avait apparemment pas l’intention de la lâcher.
- Harry ! Lâche-moi ! Professeur ! Je vous en prie ! Vous ne pouvez pas faire ça.
- Oh si je le peux Lou. Et c’est ce que je fais. Je n’ai pas le choix. Le fait de renvoyer Severus est la meilleure chose à faire. Je vous protège tous les deux en faisant cela. Si quelqu’un d’autre était au courant, Severus serait passible d’être emprisonné.
- Mais c’est tout ce qu’il mérite ! Hurla Harry. Il a obligé Lou à…A… Je n’arrive même pas à trouver de mots pour dire ce qu’il lui a fait. Et vous, la seule chose que vous trouvez à faire c’est simplement le renvoyer ?
Les yeux de Harry lançaient des éclairs, et il ne s’était apparemment pas rendu compte qu’il parlait au directeur de Poudlard.
- Harry. Lâche Lou s’il te plaît.
A contre cœur, Harry s’exécuta et Lou courut vers Severus qui avait toujours les yeux baissés.
- Sortez ! S’entendit-elle hurler.
Dumbledore, Ron et Hermione obéirent à Lou car ils comprenaient qu’elle avait besoin d’être seule avec lui mais Harry restait, le regard chargé de haine vers son professeur de potion.
- Harry, va-t’en !!
Harry ne bougeait toujours pas. Alors, sans savoir vraiment comment, Lou s’énerva et Harry fut comme aspiré en dehors de la pièce tandis que la porte claquait derrière lui.
Severus en restait sidéré. Jamais il n’avait vu Lou dans cet état. Ses yeux lançaient des éclairs et sa respiration était saccadée. Dans son excitation, elle avait arraché ses pansements, et Severus pus observer avec horreur que la marque des ténèbres était toujours bien encrée dans sa peau.
Il lui prit doucement la main et il la sentit se détendre tandis qu’elle éclatait en sanglots dans ses bras.
- Pourquoi lui as-tu dis ?
- Je ne lui ai rien dis, Lou.
- Mais comment a-t-il su ?
- Je crois qu’ils l’ont toujours su. Mais peut-être essayaient-ils de se voiler la face jusqu’à ce que la vérité leur sois mise sous le nez.
Lou arrêta de sangloter et donna un coup sur l’épaule de Severus.
- Tu n’as pas l’intention d’obéir à Dumbledore.
- Si, j’en ai l’intention. Répondit-il calmement.
- Il est hors de question que tu t’en ailles !
- Lou…
- Je pars avec toi !
- Non !
Severus la tenait loin de lui et la força à croiser son regard.
- Tu ne peux pas faire ça, Lou. Dumbledore ne voudras plus te faire confiance. Il sait à présent que tu n’es plus la créature pure que tu étais sensée être. Il va se méfier de toi. Mais je sais que tu les protègeras et que tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour aider… Potter à battre Voldemort.
- Seve…
- …Non. Ecoute-moi, Lou. Je t’aime. Je n’ai jamais aimé comme je le fais en ce moment et crois-moi que je vais souffrir l’enfer quand je serais loin de toi. Mais nous ne sommes pas seuls et ton devoir est de protéger ces gens. Le mien était de te protéger mais j’ai failli. Ne fais pas la même faute.
Lou regardait à présent Severus avec douceur et semblait avoir compris ce qu’il lui disait.
- Severus ?
- Oui ?
- Tu te souviens lorsque je t’ai demandé de ne jamais lire dans mes pensées ?
- Oui, je m’en souviens.
- Et bien je te demande de voir ce que j’ai vu lorsque j’ai eu cette marque.
Elle lui montrait son poignet et Severus en fut intrigué.
- Pourquoi ne me le dis-tu pas ?
Elle paraissait mal à l’aise et fuyait son regard.
- Je ne peux pas te le dire avec des mots. Il faut que tu ressentes ce que j’ai ressenti.
Mais Severus n’eût pas le temps de faire quoi que ce soit puisque Dumbledore ouvrait à nouveau la porte.
- Severus ? Nous devons discuter. Lou. Remonte dans ta salle commune.
Ils savaient que c’était la dernière qu’ils se verraient avant longtemps. Severus n’avait aucune envie de partir. Il ne voulait en aucun cas laisser Lou toute seule mais si pour la protéger il fallait partir, alors il le ferait.
Sans un regard en arrière, il suivit Dumbledore et ferma la porte derrière lui.
Lou courait dans les couloirs en direction de la salle commune de Gryffondors et des larmes de résignation coulaient, malgré elle, sur ses joues.
Ce que Dumbledore ne savait pas c’était que sans Severus, Lou était moins forte. Elle savait à présent que Voldemort avait prévu quelque chose pour elle, et sans Severus, il serait encore plus difficile de résister.
Elle entra, la main posée sur le collier que Severus lui avait offert pour Noël. Souvenirs d’une époque où rien n’était plus important à ses yeux que des voir le regard de Severus se poser sur elle. Mais à présent, Voldemort était entré dans sa vie, et ses amis ne la regarderaient plus jamais comme avant. Surtout Harry.
Il était tard et il n’y avait pas un chat dans la Salle. Lou voulut grimper dans le dortoir des filles pour essayer de dormir mais du retenir un cri de peur quand Harry se releva du fauteuil où il s’était assoupi.
Les yeux rougis de larmes, la mine revêche, il paraissait fatigué.
Lou souffla et préféra prévenir.
- Harry. Je sais que tu veux me parler, mais je suis fatiguée et toi aussi d’ailleurs alors, tu permets, on en parlera demain.
- Non ! Maintenant !
Harry lui prit le poignet et fit un bond de 3 mètres quand il vit le tatouage qu’elle portait.
-Lou… Qu’est-ce que…
- Je te l’ai déjà dis, Harry. Demain. Bonne nuit.
Severus referma doucement la porte de sa chambre et y posa son front. Aucune larme ne coulait sur ses joues. Un grand vide l’emplissait et il resta de longues minutes, ainsi, à ne penser à rien.
Ce fut le bruit sourd de pas dans le couloir qui le réveilla de sa léthargie. Il sourit, malgré lui, et ouvrit la porte à une Lou, surprise de voir qu’il l’attendait.
Elle ne pleurait pas non plus. Les larmes ne servaient à rien. Ils restèrent à s’observer silencieusement pendant un long moment, espérant pouvoir garder à jamais l’image de l’autre ainsi.
Ce fut Lou qui rompit le silence pour entrer dans la pièce tandis que Severus refermait la porte derrière elle.
Ils savaient que cela serait la dernière fois qu’ils se verraient avant très longtemps.
Dumbledore avait fait promettre à Severus de ne pas chercher à la revoir. Il l’estimait beaucoup et, par conséquence, garderait leur relation pour lui. Mais il ne pouvait consentir à soutenir une relation si ambiguë entre un professeur et une élève.
Lou savait que le départ de Severus l’affaiblirait et qu’ils le regretteraient tous. Mais elle avait commencé à changer bien avant cela. Harry l’avait également sentit.
Ils firent l’amour plusieurs fois cette nuit-là. Tantôt ils s’aimaient avec douceur pour ensuite devenir plus pressants et fougueux.
Lorsqu’ils s’endormirent enfin, Severus effaça de son pouce l’unique goutte sous l’oeil droit de Lou et la serra contre lui.
Elle dormit profondément ce soir-là et ne rêva de rien tandis que lui l’observait dormir. Il voulait encrer dans sa mémoire une vision de Lou paisible et en paix avec elle-même.
Lorsque qu’elle ouvrit les yeux, elle sentit qu’il n’était plus là. La pièce était anormalement rangée et ses affaires, habituellement posées sur le dossier de son fauteuil, étaient inexistantes. Il était partit.
Ils détestaient les adieus et Lou sourit à l’idée qu’il ne l’ai pas réveillé. Sans doute était-il plus facile de partir sans un regard en arrière.
Elle souffla bruyamment et s’habilla pour rejoindre les autres élèves dans la Grande Salle.
Elle observa attentivement les adolescents manger et discuter de tout et de rien. Pour eux, cette journée serait comme toutes les autres. Pour elle, elle était le début de sa vie sans Severus. Mais aussi un renouveau. Dumbledore s’était trompé, Voldemort n’avait pas encore gagné mais Lou sentait que son ultime réussite ne tenait plus qu’à un fil et que le départ de Severus avec sectionné ce mince fil d’espoir.
Elle s’approcha de la table des Gryffondors et s’assit à côté de Harry, pour le plus grand étonnement de celui-ci.
- Tu… Tu ne m’en veux pas ?
- De quoi, Harry ? De te faire du soucis pour moi ? Non.
Elle lui sourit doucement et commença à manger ses tartines.
Severus attendait devant la porte de la Grande Salle. Il avait voulu la voir une dernière fois. Mais, maintenant qu’il se trouvait devant la seule porte qui le séparait de celle qu’il aimait, il savait qu’il avait prit la bonne décision.
Alors, il tourna les talons et sortit du château sans un regard en arrière.


24/11/2007
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