XLOVE59-BOY

harry potter:Une petite Bière-au-beurre?(6)

Chapitre II – Part XIII – :

Journée à Pré-au-lard

         C’était une belle après-midi ensoleillée. Bien que le soleil soit à son zénith, il ne faisait pas particulièrement chaud. Pour un mois d’avril en fait, il faisait même froid, mais il n’en restait pas moins qu’il était agréable de se promener dans les rues de Pré-au-lard, de se balader dans les petites ruelles, de zigzaguer dans les divers rayons des magasins…

         Le début de l’après-midi passa rapidement, cela faisait longtemps que Harry ne s’était pas autant amusé… Il n’avait pu résister à l’envie de goûter à tous les bonbons que Ron lui proposait, certains étaient particulièrement bons, d’autres « spéciaux », et d’autres encore franchement dégoûtants… Mais Harry était surpris de voir qu’après cinq années passées dans le Monde Magique, il ne connaisse pas encore tout ce qui existait en matière de sucrerie.

Hermione, elle, n’avait cessé de tourner autour de la librairie, où étaient d’ailleurs bradées toutes les œuvres de Gilderoy Lockhart (dont certains livres étaient même dédicacés), mais Ron et Harry l’avaient empêchée d’en franchir le seuil. « Aujourd’hui on s’amuse, on s’éclate et on se détend ! », n’avait cessé de répéter Ron. (Tout le monde savait que lorsque Hermione entrait dans un endroit contenant des livres, personne ne pouvait savoir quand elle en sortirait, ou même si elle en sortirait un jour.)

Ce fut à regret que Harry constata que leurs pas les avaient menés aux Trois Balais et que sa montre, qu’il portait au poignet gauche, et qui était sûrement l’une des seules du Monde Magique à avoir des numéros sur son cadran, affichait 16h02. Oh mon Dieu, pensa Harry, qui venait de se rendre compte qu’il était maintenant arrivé au point de non-retour et il hésitait à franchir le seuil du café.

Ce fut Ron qui entra le premier, il tint la porte grande ouverte et fit entrer galamment Hermione en effectuant une petite courbette lorsqu’elle passa devant lui, ce qui la fit beaucoup rire.

Au moins, ça à l’air d’aller beaucoup mieux entre eux…

Ce fut avec une petite pointe d’anxiété que Harry pénétra dans la chaude salle à la suite de ses amis, et qu’il s’assit à la table qu’occupaient déjà certains Gryffondor avec lesquels il s’étaient donnés rendez-vous en vue de célébrer l’anniversaire des deux terreurs de leur maison.

Une dizaine de minutes plus tard, ils étaient tous là (l’équipe de Quidditch des Gryffondor au grand complet, Jordan, Hermione, Ron et Ginny), tous réunis pour célébrer ces anniversaires… La fête pouvait donc commencer !

Harry prit le temps de jeter un œil au travers de la pièce et se rendit compte avec un certain soulagement qu’il n’y avait pas un seul Serpentard dans les parages. L’ambiance était agréable et conviviale. Harry se sentait si bien tout à coup, si paisible qu’il aurait tout donné pour que cet instant ne soit perturbé pour rien au monde. Il hésitait à présent. Ces derniers jours, il avait réussi à se convaincre que c’était un bon plan et que ces deux-là méritaient de recevoir une petite leçon ! Mais maintenant, il n’en n’était plus si sûr… Mais s’il décidait de tout arrêter, de ne pas accomplir la dernière partie de leur plan… Eh bien, en fait…Malefoy le tuerait…tout simplement…

Malefoy… Comme à chaque fois qu’il pensait au Serpentard son image s’imposa devant ses yeux… Bien sûr que nous devons nous venger ! Après tout, ils n’ont absolument pas pensé aux conséquences de leurs gestes, alors pourquoi devrais-je les épargner et me soucier autant de leurs personnes ?!

         Harry sortit de ses pensées pour découvrir un table garnie de divers gâteaux et desserts, sans oublier la présence d’énormes chopes de bières-au-beurre devant chacun d’eux. Les blagues et les fous rires allaient bon train à présent. Ron avait rempli son assiette de tout ce qui lui était accessible et venait de se resservir du gâteau, alors que Ginny, elle, qui était assise en face de lui, picorait en le regardant l’air consterné.

L’horloge des Trois Balais venait de sonner 16h30. Pile au même instant, la porte du café s’ouvrit en fracas, et une horde de Serpentard apparut à l’entrée, avec à leur tête, toujours et encore celui que l’on ne nommait plus, tant il était l’allégorie parfaite de ce que devait être un bon et « irréprochable » Serpentard, Malefoy !

Bah voyons ! Toujours pile à l’heure ! Toujours tout pour se faire remarquer ! Toujours aussi Serpentard et Malefoy, quoi !

         Leurs regards se croisèrent un bref instant, Malefoy hocha légèrement la tête et Harry fit de même pour confirmer son engagement. Puis, les Serpentard prirent place à une table à l’autre bout de la salle. Les gens, qui s’étaient tus à leur arrivée (C’était quand même étrange ce sentiment de malaise que véhiculaient les Serpentard…), reprirent petit à petit leurs conversations. La table des Gryffondor était la plus mécontente de leur présence, ce qui se comprenait, naturellement. Les équipes représentant les deux maisons de Poudlard qui s’appréciaient le moins étant présentes, ça risquait de faire des étincelles… Tous se scrutaient en chien de faïence, menaçant aux moindres gestes ou à la moindre provocation de se jeter à la gorges les uns des autres…

Puis, après quelques longues minutes (de très longues minutes !), ils décidèrent enfin de s’occuper de ce qui était devant eux, dans leurs tasses et leurs assiettes. A la table des Gryffondor, de nombreuses tournées de bières-au-beurre s’étaient succédées sans le moindre incident, toutes les personnes présentes faisant bien attention à leurs verres, les gardant à proximité et vérifiant à chaque fois que le contenu était bien le même. (Harry sourit en lui même en se disant qu’il aurait pu rebaptiser cette après-midi aux Trois Balais « Psychose » !)

Alors que les jumeaux se chamaillaient les faveurs d’une Poufsouffle de quatrième année, Harry vit du coin de l’œil que la jeune et charmante serveuse du café (comme l’appelait si bien la gent masculine de Poudlard) avait des difficultés à porter leurs bières-au-beurre et il se leva pour aller lui porter main forte.

         « Vous permettez ? », lui demanda-t-il poliment en empoignant quelques chopes.

         « Merci », lui dit-elle d’une voix chaleureuse avant de déposer un léger baiser sur sa joue. « Tu es adorable. » Harry se sentit rougir. (Bah bien sûr, je suis encore en train de rougir… Pourquoi ça ne m’étonne même plus ?!)

         C’est à ce moment que Malefoy, qui se rendait vers le comptoir, le bouscula sans même un regard. (Et bien sûr, sans s’excuser… Mais était-il nécessaire de le préciser ?) Harry partit se rasseoir en entendant ce dernier critiquer l’un des serveurs, lui reprochant de ne pas leur avoir encore apporté leurs tartes non parfumées (c’était en effet au sorcier lui-même de choisir à quoi il voulait sa tarte, il pouvait ainsi changer les ingrédients à chaque bouchée, passer du sucré au salé comme bon lui semblait, mélanger plusieurs ingrédients, inventer de nouveaux parfums, mais surtout être sûr d’obtenir ce qu’il voulait !), qu’ils n’avaient certainement pas commandé !

Un Serpentard reste un Serpentard ! Un Malefoy reste un Malefoy ! Malefoy se détourna alors du serveur sur un « je déteste avoir à attendre et je déteste encore plus avoir à me répéter ! », et emporta un plateau de bières-au-beurre qui n’était absolument pas destiné à leur table, mais personne ne s’en offusqua. Malefoy reprit alors place à sa table, parmi ses congénères, où il fut accueilli comme un héros.

Ciel que c’est répugnant, pensa Harry, alors que les jumeaux explicitaient leurs sentiments à voix haute. C’est le déclic qu’avait attendu Malefoy pour lancer ses pitbulls. Harry les avait vu comploter à voix basse et n’avait pas du tout été surpris de les voir se lever et se diriger vers leur table. Les jumeaux qui avaient tout suivi de la scène étaient eux-aussi sur leurs gardes.

Malefoy avait prit le temps de s’affaler dans sa chaise et de se délecter da sa bière-au-beurre, avant de se lever brusquement et d’intimer l’ordre d’un seul regard à ses deux gardes du corps de le suivre, qui furent eux-mêmes suivi de près par Flint et Parkinson, qui n’auraient raté la confrontation qui s’annonçait pour rien au monde.

         Malefoy, pour la première fois de son existence, ne marchait pas en tête de son cortège mais entre Crabbe et Goyle. C’était assez comique, en fait, car lorsque Malefoy était en tête il faisait plus grand, alors que là, il faisait pratiquement chétif entre ces deux monstres ! N’empêche que son expression n’annonçait rien de bon ! Harry remarqua que tous les membres de son équipe s’étaient levés comme un seul homme et semblaient être prêts à faire face à l’assaut de leurs éternels antagonistes. Malefoy venait de se camper devant Harry et il baissa son regard glacé sur lui, reniflant l’air dégoûté, comme si une grosse bouse de vache s’était trouvée sous son nez. (Nous ne parlons ici ni de Crabbe ni de Goyle !)

         « Alors, les Gryffondor, on a quelque chose à nous faire savoir ? », demanda Drago de sa voix la plus arrogante. Si Harry n’avait pas su où il voulait en venir, il aurait été le premier à lui sauter à la gorge !

         « T’as entendu quelque chose, Harry ? », lui demanda George qui fit mine d’ignorer Malefoy. Harry fit de même.

         « Les Weasley ont tant d’enfants qu’ils ont oublié d’en éduquer la plupart », ajouta Drago n’ayant pas perdu une miette de son ton arrogant. Difficile à déstabiliser le Malefoy, surtout quand il était entouré du musée des horreurs.

         Comme Malefoy l’avait prévu, les jumeaux ne supportèrent pas de l’entendre parler en mal de leur famille et entreprirent de se jeter sur lui. En tant normal, Harry aurait tout fait pour les retenir, là, il ne bougea pas d’un centimètre, laissant Crabbe et Goyle s’interposer.

Ils tenaient les jumeaux à bras le corps et menaçaient de leur refaire le portrait à la moissonneuse batteuse ! Tous les élèves présents aux Trois Balais regardaient la scène très inquiets, craignant réellement d’être les futurs témoins d’un carnage à venir. Puis, leur inquiétude se mua en horreur, puis un profond dégoût se dessina sur tous les visages devant le spectacle répugnant qui se jouait à présent sous leurs yeux.

         Crabbe et Goyle s’étaient en effet jetés sur les jumeaux, mais au lieu de s’acharner sur eux comme sur des punching-ball, ils les embrassaient à pleine bouche !

         Bien que Drago et Harry aient tout manigancé et qu’ils s’attendaient donc à ce qui se déroulait actuellement sous leurs yeux, le dégoût et l’horreur qu’ils affichaient tous deux n’étaient absolument pas feints. S’ils s’étaient regardés à cet instant, ils auraient pu voir le reflet de leur propre expression sur le visage de l’autre.

Ron était resté la bouche grande ouverte, n’ayant même pas pris la peine d’avaler sa dernière bouchée, ce qui était en soi une bonne chose car il se serait très certainement étouffé devant ce spectacle, d’un autre côté, ça offrait une peinture peu ragoûtante à ceux ou celles qui auraient eu la mauvaise idée de le regarder, mais il aurait d’abord fallu pour cela qu’ils puissent détacher leurs yeux des deux couples.

Hermione, elle, qui était pourtant particulièrement rancunière, ne put s’empêcher de compatir au sort de ses deux camarades et de nouveau amis. Elle se rendait très bien compte qu’il y avait un monde entre, être embrassé par un ami du sexe opposé, et être embrassé par quelqu’un du même sexe, que l’on haïssait et qui en plus était laid, bête et méchant…

Dubois et Flint se tenaient pour la première fois l’un aussi près de l’autre, sans se mettre des coups de coude, s’imaginant très bien ce qu’ils ressentiraient à la place de leur camarades… Flint avait pour la première fois de sa vie un regard compatissant, alors que Dubois semblait légèrement perdu, ce qui était tout aussi rare !

         Alors que les « pauvres victimes » étaient toujours au même point de leur conversation peu conventionnelle, Drago reprit la parole bien décidé à enfoncer le clou maintenant qu’il avait repris ses esprits.

         « Crabbe, Goyle… », commença Drago qui feignait l’étonnement mais pas le dégoût. « Vous êtes dégoûtants ! Veuillez cesser cela immédiatement ! »

         Crabbe et Goyle ayant bien entendu l’ordre de Drago, tentèrent de lui répondre mais ne réussir qu’à gargariser des « Hém pam noum ! » indistincts, alors qu’ils se débattaient pour se défaire de cette étreinte non désirée. Aussi bien eux, que les jumeaux d’ailleurs, ne cessaient  de se mettre des coups pour tenter de se dessouder, chose qui ne semblait pas avoir le moindre effet, à part de les déstabiliser davantage !                   

         Puis, tout à coup, à force de se pousser et d’essayer d’être le plus loin possible les uns des autres, ils basculèrent en arrière et se retrouvèrent les quatre fers en l’air. Ils mirent longtemps à comprendre qu’ils étaient enfin libres et à se remettre sur pieds tant ils étaient perdus, traumatisés et humiliés. Ils fixaient le plafond les yeux grands ouverts.

La salle entière, après être sortie de son étonnement muet, s’était mise à rire. Certains élèves frappaient les tables tant le rire leur était douloureux, d’autres se roulaient littéralement par terre, quant à ceux qui pouvaient encore aligner quelques mots sans s’étouffer et sans risquer de se mordre la langue, ils n’épargnaient les « victimes » d’aucuns commentaires qui leur passaient par la tête.

         « C’est le professeur Dumbledore qui va être content, lui qui voulait rapprocher toutes les maisons de Poudlard, et en particulier celles de Serpentard et Gryffondor ! »

         « T’as raison ! Pour ça, rien de mieux que l’Amour !! »

         « Ouais ! Va falloir qu’on fête ça ! C’est pas tous les jours qu’on voit un couple Gryffondor / Serpentard se créer, mais surtout oser le montrer publiquement ! »

         « En plus, on en a deux pour le prix d’un ! Allez, une tournée de bières-au-beurre pour fêter ça ! Ce sont les Serpentard et les Gryffondor qui régalent ! »

         « N’y compte même pas ! », intervint Drago d’une voix glaciale. « Allez, vous deux, cessez de bailler aux hiboux et levez vous ! »

         Pendant que Crabbe et Goyle se levaient sous les regards moqueurs, Drago ajouta l’air fort mécontent, ce qui rendait sa voix encore plus sombre et plus profonde :

         « On peut savoir ce qui vous a pris ?! Vous avez perdu la raison, ou quoi ?! »

         Au grand étonnement de Drago ce fut un Gryffondor qui reprit la parole.

         « Alors les Weasley, on peut savoir ce que vous avez tenté de faire cette fois-ci ? »

         « Bah alors, on aurait pu trouver des victimes à embrasser un peu plus sexy ! »

         Hermione ne put s’empêcher d’intervenir. « Dites plutôt, «Tel est pris qui croyait prendre ! » Qui visiez-vous cette fois-ci ? »

         « Mais, c’est pas nous ! », réussirent vaguement à prononcer les jumeaux, alors que leurs estomacs risquaient de les trahir à chaque instant.

         Alors qu’ils menaçaient de vomir tout ce qu’ils avaient englouti, l’histoire de leur potion traversa rapidement les Trois Balais, les élèves au courant de cette aventure bien trop heureux de pouvoir la raconter aux personnes se trouvant à proximité.

         C’est ce moment que choisit Drago pour enfoncer le clou un peu plus encore.

« Quoi ?! »,dit-il l’air réellement dégoûté, « Vous avez fait boire cette potion à Crabbe et Goyle afin de pouvoir les embrasser ?! Votre père en tient déjà une couche, mais là, je crois que vous avez réussi à le surpasser et haut la main ! »

Puis après avoir médité un court instant, il ajouta : « On a décidé de s’intéresser d’un peu plus près aux sangs purs, peut-être ?! »

         Les Serpentard retrouvèrent le sourire et rirent même au commentaire de Drago (sauf Crabbe et Goyle qui n’avaient définitivement pas le cœur à s’amuser), puis s’interposèrent lorsque les Weasley firent mine de vouloir lui sauter à la gorge.

         « Merveilleuse potion les Weasley ! Elle a permis à votre pauvre petit frère impotent et apparemment impuissant d’embrasser une Sang-de-bourbe, mais aussi à vous faire goûter à de vrais sorciers. Fantastique ! », renchérit Flint.

         « Ca suffit ! », c’était Ginny. Elle n’avait pas ouvert la bouche jusqu’alors, et n’avait absolument pas pris part aux événements. Elle était venue se placer entre les deux fronts et regardait sévèrement les Serpentard.

« Taisez-vous donc ! Et ne vous avisez plus d’insulter ma famille ou un seul de ses membres ! » Alors que Flint allait lui rétorquer une insulte de son crue, elle se détourna et fixa ses frères, le regard pas bien plus aimable.

« Vous ne méritez même pas que l’on vous défende, vu toutes les bêtises que vous avez faites ! Remerciez le Ciel que vous n’ayez pas mis la main sur la recette d’un potion d’Attraction à vie ! Une minute, après tout, ça n’est pas si catastrophique que ça ! Comme vous le dites si bien… », ajouta-t-elle dans un sourire.

         « Une minute ? », intervint Drago qui avait un peu perdu de sa contenance.

         Harry le regardait à présent. Il décida d’intervenir, voyant bien que Ginny aurait préféré avaler un huître avariée avec sa coquille, plutôt que d’adresser la parole à Drago en répondant à sa question.

« Qu’est-ce que tu veux dire par là, Ginny ? », tenta-t-il de demander l’air le plus détaché possible.

         Ginny se tourna vers Harry et un sourire malicieux se dessina sur son visage.

« Eh bien, leur potion d’Attraction ne dure qu’une minute ! Soixante secondes et pas une de plus ! Si tu veux mon avis, c’est une minute de trop ! Mais au moins, j’espère qu’ils en tireront une leçon ! (Bien que j’en doute sérieusement…). Ca leur apprendra à jouer avec les sentiments  des gens ! (Sans parler de leurs corps !) »

         Harry avait l’étrange sensation que cette vengeance, qui avait été risquée bien sûr à organiser, n’aurait pas dû avoir ce genre de revers ; cette vengeance, qui aurait dû en effet lui remonter le moral, venait de lui infliger le coup de grâce. Son regard croisa celui de Malefoy et il put voir son visage se décomposer petit à petit alors que son cerveau devait suivre le même raisonnement que le sien.

         La potion d’Attraction n’était effective que durant une minute. Une minute…

AH, AH, AH !! Gros rire diabolique qui raisonne dans toute la pièce

Chapitre III – Part I – :

Le dîner (Part I)

         Tout Poudlard était à présent au courant pour la potion d’Attraction et ne cessait d’en parler. Pour une fois, les rumeurs n’étaient pas seulement propagées et véhiculées par les Serpentard, cette fois-ci, tout Poudlard s’en donnait à cœur joie ! Tous, parmi les élèves, évoquaient avec grand plaisir les événements survenus, n’hésitant pas à exagérer les faits et à faire toute une montagne d’un petit monticule. Les jumeaux avaient été consignés et avaient récolté un mois entier de retenues en compagnie de leur professeur de potions qui s’était juré de leur faire passer l’envie de concocter des Potions à tort et à travers ! Heureusement pour Gryffondor, aucun point n’avait été enlevé à leur maison…

         Harry était assis à la table des Gryffondor dans la Grande Salle et écoutait avec plus ou moins d’attention les divers ragots qui atteignaient ses oreilles et son cerveau, qui de nouveau ce soir, refusait d’être coopératif. Ron et Hermione étaient de bien meilleure humeur, et ne semblaient pas mécontents d’avoir été en quelque sorte vengés, mais surtout, de voir qu’il y avait eu des assortiments bien moins heureux (et franchement moins ragoûtant) que le leur. Cependant, Ron digérait mal le fait que ses frères se soient retrouvés bouche-à-bouche avec…avec ces « trucs » comme il les appelait.

La question qui revenait le plus souvent était de savoir qui avait embrassé qui. Certains disaient que c’était George qui avait embrassé Crabbe et Fred Goyle, alors que d’autres certifiaient que c’était Fred qui avait embrassé Crabbe et George Goyle. Les deux Serpentard concernés n’en savaient pas plus et n’en avaient cure, leur seul souhait étant que cette histoire se fasse oublier rapidement, ce qui s’avérait difficile et peu probable. Ron, Ginny et Jordan (et bien entendu les premiers concernés) étaient les seuls à connaître la réponse à cette question mais refusaient obstinément de partager leur « science » avec qui que ce soit !

Harry avait quelques difficultés à participer aux conversations et à alimenter la rumeur (ce que Malefoy semblait faire avec brio vu les rires qui émanaient de la table des Serpentard), ce que Ron prenait pour une preuve inconditionnelle de l’amitié que lui portait Harry et un soutien non négligeable en ce moment tragique. Harry était en fait surtout obnubilé par la rencontre qu’il devait avoir ce soir avec Malefoy, rencontre qu’ils avaient prévue d’avoir le jour où ils s’étaient mis d’accord pour leur plan. Bien sûr, Harry allait s’y rendre, mais il était en quelque sorte encore plus mal à l’aise qu’à leur dernière rencontre, car il y avait un point essentiel de cette potion qu’il ne s’expliquait pas…

Une minute, elle n’est censée durer qu’une minute ! Pour tout le monde elle n’a duré qu’une minute ! Bah, après tout, le temps peut paraître bien long parfois, surtout quand on s’ennuie (c’est sûr que tu t’es beaucoup ennuyé, Harry !), ou quand on doit faire quelque chose que l’on n’aime pas (De toute façon, si j’ai apprécié ne fut-ce qu’un petit peu c’est à cause de la potion ! Tiens, je viens d’inventer un nouvel effet de la potion ! De toute façon, j’ai pas du tout apprécié ! Comme ça la question est réglée !)…

Ouais, n’empêche que cette minute m’a paru bien longue tout de même… Si Harry n’avait pas été en public, il se serait certainement laissé aller à pleurer comme un bébé tant cette situation mettait ses nerfs à rude épreuve. Pourquoi fallait-il toujours que rien ne se déroule pour lui comme pour les autres ? Ce n’était pas juste, vraiment pas juste !

         Drago, pour la première fois de son existence, montrait un réel intérêt à se mêler aux conversations de ses camarades. Il était très heureux de pouvoir en découvrir un peu plus sur cette histoire et son déroulement, mais surtout de voir que sa propre mésaventure était passée au second plan, et que personne ne se préoccupait plus de la couleur qu’avait eue son cou et de la personne qui lui avait laissé ces marques. Drago était particulièrement fier de sa vengeance et des proportions qu’elle avait prises, qui étaient en quelque sorte la cerise sur le gâteau. Comment n’aurait-il pas été fier alors qu’il était l’initiateur de cette situation !

Certes, Potter lui avait donné un petit coup de pouce, sauf que lui, semblait réellement embêté pour ses amis… Il faisait certainement parti de ce genre de personnes qui pardonnait facilement du moment qu’il n’y avait pas mort d’Homme… Drago, lui, n’aurait plus jamais pu être en paix avec lui-même s’il n’avait pu assouvir sa vengeance. Il était particulièrement susceptible et rancunier, alors il n’y avait aucune chance pour qu’il oublie le mal ou le tort que quelqu’un aurait pu lui faire, et encore moins lui pardonner. Le pardon était une notion qui lui était aussi familière que le mode de vie des Moldus et lui semblait tout aussi grotesque et absurde.

Il tourna enfin son regard vers Crabbe et Goyle qui n’avaient pas moufeté de la soirée, et qui, pour la première fois depuis que Drago les connaissait, n’étaient pas en train de s’empiffrer. Ils n’avaient d’ailleurs absolument rien touché de ce qui se trouvait sur la table !

         «Crabbe, Goyle, je dois bien avoué que vous m’avez beaucoup fait rire, et surtout que vous avez réussi à me remonter le morale qui n’était pas particulièrement au beau fixe ces temps-ci ! Bien sûr, cela ne veut pas dire que je ne compatis pas à votre douleur… »

Il ne put cependant s’empêcher de rire, puis voyant la mine défaite de ses camarades, il ajouta : « Je n’aurais pas dû être aussi désagréable avec vous… C’est vrai que cette potion est réellement intéressante et que ses conséquences sont pour le moins…hilarantes ! »

Puis il éclata de rire sans se soucier de l’incompréhension et de la honte qui se lisaient très clairement sur le visage de ses amis. Flint, Zabini et Parkinson ne mirent pas longtemps à se joindre à son fou-rire.

         « Par contre, je ne comprends pas ce que les batteurs médiocres de Gryffondor ont cherché à faire… », intervint Flint.

         « C’est vrai que faire boire cette potion à Crabbe et Goyle après l’avoir eux-même bue était très… » (« risqué », allait dire Pansy, lorsque Blaise la coupa et termina sa phrase) …

« Stupide ! »               

        

Drago se mêla de nouveau à la conversation, toujours fier de pouvoir révéler un élément important que les autres ne connaissaient pas, ou qu’ils n’avaient pas pris la peine de mémoriser.

         « Les bières-au-beurre que j’ai amenées à notre table ne nous étaient pas destinées… », commença Drago. Puis ayant attiré l’attention sur lui, laissant les regards interrogateurs se faire plus insistants, il continua son raisonnement.

« Eh bien oui, rappelez-vous, lorsque ce serveur incompétent m’a obligé à me lever pour aller réclamer nos tartes non-parfumées (que nous n’avions certes pas commandées, mais tout le monde sait, ou devrait savoir, que c’est ce que nous prenons toujours une fois notre première tournée de bières-au-beurre terminée !), j’ai ramené un plateau de bières-au-beurre pour vous offrir une deuxième tournée… Eh bien, ce plateau n’était pas le nôtre…ce qui en soi n’a absolument aucune importance…il n’y a, en effet, aucune raison pour que nous attendions… Cependant, si ce plateau était destiné à une autre table, la paire de Weasley avait peut-être prévu de partager leurs baisers avec d’autres victimes… En tout cas, je l’espère pour eux, mais également  pour Crabbe et Goyle… »

         Tous les Serpentard riaient à présent, heureux de pouvoir de nouveau entendre Drago faire état de ses talents de narrateur, ne reculant devant rien. 

         « Crabbe… Goyle… », commença Drago d’une voix particulièrement sérieuse, « Si vous vous amourachez de ces deux hurluberlus, je crois que notre amitié risque d’être fortement remise en question…voire carrément compromise… »

         De nouveau les Serpentard se tordaient de rire. Que Drago pouvait être drôle et « sympathique » quand il le voulait ! Toute la salle les fixaient sachant qu’ils devaient à l’heure actuelle se moquer des deux membres de leur maison à cause de ce qui leur était arrivé. Les élèves étaient en quelques sortes soulagés, certains avaient en effet craint que les Serpentard n’usent de représailles, mais apparemment, ils ne semblaient pas prêts à couper des têtes pour sauver l’« honneur » des deux Serpentard concernés.

         Harry n’avait pratiquement pas quitté Malefoy des yeux, bien que celui-ci ne lui ait pratiquement pas adressé un regard. Il avait pu remarquer avec quelle aisance il tenait tous ses camarades accrochés à ses lèvres, les faisant rire quand l’occasion se présentait (qui aurait pu croire que Drago Malefoy était un grand comique ?), et cela sûrement aux dépends de Crabbe et Goyle, qui étaient pourtant ses meilleurs amis (en tout cas, c’est ce que Harry pensait ).

Malefoy lui avait certes expliqué pourquoi il voulait se venger de ces deux-là, tout comme des jumeaux ; pour le cas des jumeaux, Harry pouvait comprendre, bien qu’ils ne soient qu’indirectement responsables, ils étaient tout de même responsables ! Quand à ce qui étaient des moqueries de Crabbe et Goyle, Harry n’avait pu qu’entrevoir ce que Malefoy leur reprochait, car après tout, ils ne parlaient pas directement de lui. De plus, ils ne se seraient certainement pas moqués, comme lui était en train de le faire, si ça lui était arrivé. En fait, s’ils avaient su que ça lui était arrivé, pour être plus précis. Mais bon, réhabiliter l’honneur et l’intégrité d’un Malefoy était tout un long processus incompréhensible par la plupart des mortels, en fait, par tous à part les Malefoy eux-mêmes ! Harry n’avait pas trop cherché à s’étendre sur le sujet, car plus il demandait à Malefoy de lui expliquer clairement et en peu de mots pourquoi il leur en voulait autant et ce qu’il avait à leur reprocher, plus ses « explications » se faisaient confuses et impénétrables. A la fin, Harry avait tout simplement décidé d’abandonner la partie avant de voir son cerveau se transformer en bouillabaisse visqueuse.

Plus Harry assistait à cette scène (oui, on pouvait appeler cela une scène, vu que Malefoy passait sa vie à jouer la comédie, cherchant sans cesse à être sous les projecteurs, chose qu’il parvenait très bien à faire d’ailleurs), plus il se rendait compte à quel point Malefoy pouvait être cruel lorsqu’il l’avait décidé. Au lieu de s’acharner sur les jumeaux (qui étaient à l’heure actuelle absents et inaccessibles), au lieu de s’acharner sur lui (ce qui aurait été tout aussi probable, bien qu’ils aient pactisé, et qu’ils soient tous deux aussi innocents l’un que l’autre), il avait décidé de se faire les dents sur deux de ses amis qui avaient eu la malchance de dire une phrase malheureuse (d’après ce qu’il avait compris des pseudos explications de Malefoy) et qui, en plus, venaient de passer la plus pénible minute de leur existence.

         « Arrête, Dragooo, t’es pas gentil… », murmura Crabbe.

         « Gentil ?! Bien sûr que je ne suis pas gentil ! Tu viens seulement de t’en apercevoir ? », répondit Drago dans un sourire.

         « Tu es incorrigible, Drago ! », intervint Pansy.

         « Cela fait partie intégrante de mon charme… », lui susurra-t-il à l’oreille. Il eut l’immense satisfaction de la voir rougir alors que de nombreux Serpentard la fixaient, s’ensuivirent de nombreux murmures et des sourires malicieux. Drago pouvait très bien imaginer ce qu’ils se disaient : « Elle est vraiment folle de lui ! », « De toute façon, elles sont toutes folles de lui ! »… (et j’en passe…)  

             Puis Drago se tourna vers Crabbe et Goyle en leur adressant un grand sourire.

         « Je croyais que cette histoire de potion vous faisait rire, et tout particulièrement les « ratages » comme vous les appeliez si bien… »

         Ce fut Goyle qui lui répondit cette fois-ci. « Bien sûr que c’était drôle, parce que nous n’étions pas directement concernés ! »

         C’était l’une des rares fois où Drago avait pu entendre l’un de ses deux camarades les plus proches prononcer une phrase aussi longue, aussi complexe et aussi censée, bien que tout à fait évidente !

         « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse… Ca te dit quelque chose ? », lui demanda Drago d’une voix neutre mais pleine de sincérité. Les Serpentard le regardèrent un court instant comme s’il venait de dire quelque chose qui n’avait absolument aucun sens ! Ce qui était le cas en quelque sorte, puisque cette phrase ne représentait absolument rien pour les Serpentard assis à cette table. Puis ils se mirent à rire en se disant que ce soir Drago était définitivement royal, et inégalable dans son humour et sa fourberie ! Bien sûr, aucun d’eux n’aurait pu même s’imaginer un seul instant que Drago fût sincère à cette seconde… (Eh oui, même Drago pouvait être sincère apparemment… Sa carapace n’était donc pas si rigide qu’il y semblait…Chose qui n’était pas si grave du moment que Lucius Malefoy ne le découvre jamais… Et vu que son père était la dernière personne sur cette terre avec laquelle Drago était sincère ou à laquelle il irait se confier, il y avait peu de chance qu’il le découvre un jour !)

         « Bon allez, ne faites pas ces têtes-là, et mangez un peu… », ajouta Drago.

Ses camarades Serpentard remarquèrent alors que Crabbe et Goyle n’avaient rien mangé, et que Drago malgré ses blagues semblait se soucier d’eux.

« Ce n’est pas parce que ces deux fouines rousses vous ont fait du bouche-à-bouche passionnément qu’il faut vous laisser mourir de faim ! » Drago était apparemment très doué pour retourner le couteau dans la plaie !

         « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! », intervint Zabini qui n’avait rien dit jusqu’alors et qui n’aimait pas parler pour ne rien dire.

         « Il paraît que les personnes amoureuses perdent l’appétit », renchérit Pansy.

         « C’est pour cela que tu ne fais que picorer depuis toutes ces années ? Drago, fais quelque chose pour cette âme en peine, s’il te plaît, tu ne vas pas la laisser faire la grève de la faim tout de même ? », intervint Flint. 

         Pansy fit la grimace et lui répondit d’un coup de pied sous la table bien bruyant et apparemment très bien placé vu la tête de Flint, cela pouvait avoir son avantage d’avoir de longues jambes et de grands pieds !

Crabbe et Goyle, quant à eux, les regardaient furieux, menaçant de les transformer en carpettes. S’ils pouvaient tolérer et supporter les blagues et les reproches de Drago, il n’en était pas de même pour leurs autres camarades et ils entendaient bien le leur faire savoir. Drago ayant remarqué leur « léger »changement d’attitude, c’est-à-dire le passage de victimes établies à coupables potentiels, décida d’intervenir.

         « Ok, c’était très drôle, mais les blagues les plus courtes sont aussi les meilleures, n’est-ce pas ? » Tous le regardait à présent. « C’est une chose que nous nous raillions de Crabbe et Goyle, mais nous ne pouvons tolérer que d’autres en fassent autant ! » Tous hochèrent la tête pour lui montrer qu’ils étaient d’accord et que l’honneur des Serpentard passait avant tout.

         « Bien, maintenant que nous avons mis les choses au clair, il serait peut-être temps d’attaquer les desserts ! Crabbe, Goyle, servez-vous… »

         Comme d’habitude Crabbe et Goyle obéirent et prirent ce qui se trouvait sous leurs nez : une tarte à la framboise meringuée. Cependant, ils n’y touchèrent pas.

         « Vous ne pensiez tout de même pas que nous allions vous tourner le dos et vous abandonner à votre triste sort ? (Et j’enfonce un peu plus le clou sans en avoir l’air…) Nous sommes de vrais Serpentard, ne l’oubliez pas, jamais nous ne laisserions l’un des nôtres dans ce genre de situations sans lui tendre la main pour l’aider, nous nous sommes toujours serrés les coudes dans les moments difficiles, nous avons toujours été fidèles les uns aux autres… »

Zabini souriait réellement à présent, étant l’un des seuls à être conscient du non fondé des paroles de Drago, mais aussi à savoir que ce dernier ne pensait pas un traître mot de ce qu’il était en train de raconter ! Il l’admirait pour ça ! Le Serpent était un animal, qui à son sens, symbolisait bien Drago. Le caméléon pourrait faire une comparaison intéressante également!

Tout ce que disait Drago n’était pas foncièrement faux… En effet, les Serpentard se serraient toujours les coudes et se soutenaient mutuellement quand il était question de mauvais coups, de faire respecter l’honneur de leur maison, de s’opposer aux autres élèves, de les humilier, de les rabaisser… En fait, ils étaient toujours unis quand ils étaient en position dominante ! Mais en général, dès qu’un sérieux problème s’annonçait à l’horizon, il n’y avait plus personne !

         Cependant, Crabbe et Goyle semblèrent satisfaits de cette preuve de l’amitié que leur témoignait Drago et décidèrent de goûter à leurs tartes pour lui faire plaisir et pour qu’il ne s’inquiète pas pour eux !

         Drago sourit discrètement en les voyant attaquer leurs desserts, certes, il prenait plaisir à les torturer, lentement mais sûrement, mais il ne voulait tout de même pas avoir leurs morts sur la conscience !

Mais qu’est-ce que tu racontes Drago ?! De quelle conscience tu parles ?! J’ai trop fréquenté Potter ces derniers temps, et on dirait bien que son altruisme, sa gentillesse et sa capacité à aimer déteignent sur moi ! C’est répugnant !!

         « Bien, bon appétit vous deux », ajouta Drago qui regardait à présent Crabbe et Goyle s’empiffrer comme des porcs (Il paraît que ces bêtes là peuvent bouffer n’importe quoi…) et qui commençait légèrement à regretter de les avoir forcé à manger. Malgré les années, Drago ne s’était jamais accoutumé à leurs manières peu civilisées… « Cette tarte à l’air délicieuse… »

Puis il se tourna vers Pansy, « Pansy, ma douce, peux-tu me passer le coulis de framboise, s’il te plaît ? »

 Cette dernière rougit de nouveau et s’exécuta. En lui prenant le coulis des mains, Drago lui frôla volontairement les doigts, leurs regards se croisèrent et il lui sourit comme jamais il ne l’avait fait jusqu’alors, ce fait accentua la teinte rosée qu’avaient déjà prise ses joues.

« Merci », lui murmura-t-il d’une voix particulièrement enjôleuse.



05/06/2008
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