XLOVE59-BOY

harry potter:Une petite Bière-au-beurre?(4)

Chapitre II – Part VII – :

Fred, George, faut qu’on parle !

         Le soir venu, Harry réussit à mettre la main sur les jumeaux et après divers chantages (plus ou moins vicieux) réussit à obtenir des réponses claires et précises à ses questions.

Ces derniers reconnurent qu’ils étaient grandement impliqués dans les événements survenus lors du petit-déjeuner. D’ailleurs, ils ne se firent pas prier trop longtemps pour raconter leur « exploit » (comme ils disaient) à Harry une fois qu’ils furent lancés.

Ils lui racontèrent comment, cet été, ils avaient trouvé la recette d’une potion d’Attirance lors de leur voyage en Roumanie. Tout de suite, des idées de blagues avaient germé dans leur esprit. (Les jumeaux Weasley avaient toujours eu une imagination très abondante !) Mais malheureusement, la potion était assez complexe à réaliser, mais surtout, les ingrédients nécessaires ne se trouvaient pas facilement dans le commerce et étaient assez chers. Ils avaient donc dû renoncer à leur plan « génialissime » de mettre Poudlard sans dessus-dessous avec cette potion.

Cependant, après les vacances de Noël, Rogue avait eu la merveilleuse idée de leur faire faire une potion de Répulsion qui nécessitait en gros les mêmes ingrédients que la potion d’Attirance. Les jumeaux avaient alors réussi à voler quelques ingrédients, qu’il avaient décidé de substituer à la réalisation de leur propre potion, qui avait d’ailleurs été un fiasco, et qui avait valu à Gryffondor une perte de cinquante points. (C’est sûr que vu que leur chaudron avait explosé et que le contenu s’était répandu sur la moitié des élèves présents les transformant en divers reptiles à deux jambes… Au moins, ils étaient repoussants !) Mais quelle importance, puisqu’ils pouvaient à présent entamer la réalisation de leur potion et mettre en scène leur plan « machiavélique ».

Les jumeaux n’avaient jamais été particulièrement bons en potion, mais comme le disait si bien l’expression populaire : « Quand il faut y aller, faut y aller »! Ils n’avaient « malheureusement » pu concocter qu’une petite fiole de potion (vu qu’il n’avait réussi à « emprunter » que peu d’ingrédients), et avaient alors décidé dans leur grande bonté d’aider leur petit frère « adoré » à déclarer sa flamme à sa dulcinée.

         « Déclarer sa flamme ? », hurla presque Harry. « Vous appelez ça, déclarer sa flamme ?! » Il les regardait l’air mi-mauvais, mi-impressionné. « Il ne lui a rien déclaré du tout, les gars ! Il l’a embrassé en plein milieu de la Grande Salle et devant tout le monde ! Et la réponse ne s’est pas faite attendre ! Il s’est mangé une baffe colossale !! »

         Les jumeaux ne purent s’empêcher d’éclater de rire. « C’est vrai que j’ai cru qu’elle allait lui décrocher la mâchoire », réussit difficilement à articuler George entre deux fous rires.

« Arrête, à côté, la baffe qu’elle a mise à Malefoy n’était qu’une douce caresse », s’étouffa Fred.

         Harry n’apprécia pas d’entendre mentionner le nom de Malefoy et se renfrogna.

« Fred, George, est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous avez fait? Hermione ne parle plus à Ron et Ron est au bord de la dépression nerveuse ! Je crois que Hermione n’a pas apprécié d’être embrassée devant tout Poudlard…sans son assentiment… »

         « Qu’est-ce que tu racontes Harry ? Ce n’est pas Ron qui a embrassé Hermione… Ils se sont embrassés tous les deux ! », répondirent les jumeaux l’air entendus et satisfaits.

         Harry ne comprenait plus rien. Les jumeaux entreprirent alors de lui expliquer en détails les effets de la potion d’Attirance.

Tout d’abord, ils la comparèrent à la potion de Répulsion, qui pouvait être utilisée lors de combats, et qui empêchait tout adversaire d’approcher durant un certain laps de temps. La potion d’Attirance avait donc l’effet inverse, ce qui signifiait que pour les combats, elle ne servait strictement à rien, car personne ne souhaitait voir son adversaire venir lui faire des mamours ! Par contre, la potion d’Attirance n’avait rien à voir avec les filtres d’amour, qui étaient formellement interdits par le ministère de la Magie, car elle ne forçait les sentiments de personne, elle les obligeait « juste » à être « proches » durant un certain laps de temps.

Pour que cette potion puisse marcher, il fallait la faire boire à deux personnes (plus pouvait être…dégoûtant) ou alors l’appliquer sur une quelconque partie du corps (mais c’était moins drôle, bien sûr, puisque les personnes seraient juste collées l’une à l’autre, alors que là…) et lorsque ces deux personnes se retrouvaient en présence l’une de l’autre, elles s’attiraient comme deux pôles opposés d’un aimant.

En fait, pour être plus précis, la potion appelait la potion…il était donc logique que les deux « victimes » se retrouvent bouche-à-bouche puisqu’elles avaient bu la potion.

Les effets de la potion étaient cependant limités, car une fois que les pôles « positif » et « négatif » de la potion s’étaient retrouvés, celle-ci perdait petit à petit son effet. De plus, les effets ne duraient pas plus de vingt-quatre heures, alors, si les deux pôles ne se croisaient pas durant ce laps de temps, les effets s’estompaient d’eux-mêmes. Donc, comme le disaient les jumeaux, rien de bien méchant !

         Harry était parti se coucher complètement déboussolé. « Rien de bien méchant ! Tu parles, ouais ! » Harry était furieux ! Ron a été ridiculisé devant tout le monde. Hermione ne veut plus lui parler. Ils sont, en fait, aussi traumatisés l’un que l’autre.

Harry fixait le plafond le souffle court.

Ils ont dû s’y reprendre à trois fois avant de parvenir à leurs fins. C’est ce qu’ils ont dit… Ils ont essayé le soir où nous avons fêté notre victoire, sans succès… Ca explique tout… Malefoy a bu dans le verre de Ron (comme je le maudis d’avoir fait ça !) et moi j’ai accepté de finir le verre de Hermione (comme je me maudis d’avoir fait ça !)… Non, c’est eux que je maudis ! Tout est de leur faute ! J’ai embrassé Malefoy, je rectifie, Malefoy m’a embrassé à cause d’eux ! Et maintenant il va me faire la peau à cause d’eux ! D’un côté je suis content de savoir que je n’y suis vraiment pour rien, mais de l’autre… Je me suis retrouvé avec la langue de Malefoy dans la bouche à cause d’eux ! Et on a…à cause d’eux … Ils sont morts. Je vais les tuer pour ça, même si je dois finir à Azkaban. Je vais les tuer !!

Harry s’endormit avec cette idée en tête.

         Le lendemain matin Harry était particulièrement cerné quand il rejoignit ses amis pour le petit-déjeuner. Ron et Hermione refusaient obstinément de se parler et ne se regardaient même pas.

Encore une superbe journée en perspective, ironisa Harry.

Et il ne pensait pas si bien dire… Le livre que Hermione tenait en main lui rappela que leur dernier cours de la matinée était « Soins aux Créatures Magiques » qu’ils avaient en commun avec les Serpentard. Rien n’aurait pu faire plus plaisir à Harry.

Chapitre II – Part VIII – :

« La vengeance est un plat qui se mange froid… »

         Drago était particulièrement de mauvaise humeur et susceptible ces temps-ci, Crabbe et Goyle ne savaient plus trop quoi faire pour ne pas s’attirer les foudres de leur « ami ». Alors qu’ils le rejoignaient à la sortie de son cours sur l’études des Runes, Goyle entreprit de lui raconter quelque chose d’hilarant que lui avait confié Flint la veille au soir, chose dont il avait eu bruit alors qu’il se trouvait à la bibliothèque avec Zabini.

         « Au fait Drago, j’ai quelque chose de drôle à te raconter. Tu te rappelles ce qui s’est passé hier au petit-déjeuner ? », lui demanda-t-il quelque peu hésitant.

         Drago grogna en signe de réponse. Puis ajouta, voyant que Goyle ne continuerait à parler que s’il daignait lui répondre (cela en valait-il le coup ? Que pourrait-il dire d’intéressant de toute façon… Mais bon, tout bon Serpentard se doit d’écouter les rumeurs, mais surtout de les propager, et encore mieux de les inventer !) : « Comment aurais-je pu oublier un spectacle aussi répugnant ?! » Son air de dégoût si familier réapparut sur son visage, ce qui encouragea Goyle à continuer.

         « Il paraît que c’est un coup des jumeaux de Gryffondor… », articula-t-il sur le ton de la confidence.

         Drago le regardait à présent l’air interrogateur, les yeux plissées en signe d’incompréhension.

         « Les Weasley ? », prononça-t-il l’air dégoûté. «Que viennent-ils faire dans cette histoire ? »

         « Eh bien, il paraît qu’ils ont concocté une sorte de potion… Je ne me rappelle plus le nom… », Goyle s’arrêta et tenta de se concentrer pour se souvenir le nom de la potion.

         Quel imbécile… Je suis sûr que c’est le descendant direct de l’homme de Cro-Magnon ! pensa très fort Drago. Puis, souhaitant épargner un mal de tête phénoménal à son camarade dont les oreilles semblaient commencer à fumer sérieusement, il reprit la parole et ordonna : « Laisse tomber le nom de la potion ! Continue ! Je ne vais pas y passer la journée parce que les conneries des Weasley ne sont pas mon sujet de conversation favori ! » (Pouvait-on avoir un sujet de conversation avec Crabbe ou Goyle…? La question pouvait mériter réflexion…)

         Ce fut Crabbe qui continua, l’effort avait sûrement épuisé Goyle. De plus, le tact et la gentillesse du ton de Drago l’avait peut-être un tout petit peu refroidi…

         « En fait, c’est une potion qui force les gens à s’embrasser ! » (En résumé, c’est à peu près ça… Il ne faudrait pas les forcer à formuler des phrases trop compliquées ! Et puis, ils n’avaient pas tout compris à l’explication de Flint…)

         Drago les regardait à présent l’air dubitatif, les prenant cette fois-ci ouvertement et clairement pour des idiots.

         « Je te jure que c’est vrai ! C’est Flint qui nous l’a dit ! Ils les a entendu en parler avec…tu sais leur ami…tu sais celui qui a la peau sombre et qui ne se coiffe jamais…(eh oui, dur pour un Serpentard de parler de gens appartenant à d’autres maisons…), tu sais celui qui commente les matchs de Quidditch…tu sais…

         Drago le coupa net n’en pouvant plus. « Je sais !! » Puis il reprit légèrement agacé, « Qu’est-ce que c’est que cette histoire de potion qui force les gens à s’embrasser ? Je n’en ai jamais entendu parler… De plus, vu le niveau intellectuel de cette paire d’idiots, ils n’ont pas pu l’inventer… Mais bon, ce n’est pas de leur faute s’ils ont dû partager leurs peu de neurones avec le reste de leur famille ! »

         Crabbe et Goyle éclatèrent de rire, cela faisait longtemps que Drago n’avait pas conspué un Gryffondor.

         « Et ? », continua Drago. « Il me semble que vous aviez dit que c’était censé me faire rire… »

         « En fait, apparemment, pour que la potion marche il faut que les deux personnes l’aient bue, et alors ils s’embrassent… »

         Crabbe et Goyle éclatèrent de nouveau de rire sans que Drago ne comprennent pourquoi cette fois-ci. Puis Crabbe réussit à reprendre son souffle pour tenter de lui expliquer le pourquoi du comment.

         « En fait », un nouvel éclat de rire, « Ils ont dû recommencer plusieurs fois avant d’y arriver ! »

         « Weasley et Granger ne buvaient jamais dans les verres dans lesquels ils avaient ajouté la potion ! »

         De nouveau ils riaient à gorge déployée et Drago ne comprenait définitivement pas ce qui les faisait autant rire. Certes, ils n’étaient pas réputés pour leur grande intelligence… Mais là, Drago ne suivait plus et commençait passablement à se mettre en rogne.            

         « Eh bien, je ne vois toujours pas ce qui vous fait autant rire », répondit Drago l’air mauvais. Il avait toujours détesté qu’on lui fasse perdre son temps et là, il n’avait pas la  patience de suivre le « raisonnement » de ses camarades. « Voir le Weasley et cette fichue Sang-de-Bourbe s’embrasser est l’une des choses les plus répugnantes que j’ai jamais vue, particulièrement difficile à supporter au petit-déjeuner. Certes, le fait que Weasley ait reçu une gifle aussi impressionnante était fort réjouissant et  n’est pas à négliger mais… »

         Crabbe et Goyle pouffaient encore de rire, Drago s’attendait à les voir s’étouffer à chaque instant.

         « Il y a pire ! », articula difficilement Goyle. « Le soir de la fête, ils ont essayé  plusieurs fois, mais aucune  des deux cibles visées n’a bu dans le bon verre… »

         « …et d’autres l’ont fait à leur place. », termina Drago l’air supérieur. Ce ne fut qu’une fois qu’il termina sa réplique qu’il se rendit compte de ce qu’il venait de dire et des conséquences que cela entraînait. Oh, mon Dieu ! Ce soir là, j’ai bu dans le verre de Weasley ! J’ai bu dans le verre de Weasley !! Harry a peut-être bu dans celui de Granger… Ce qui expliquerait tout ! Putain !! J’y crois pas ! Tout est de leur faute ! C’est de leur faute si j’ai été aussi « gentil » avec Potter ! Moi qui croyait avoir perdu la raison… Ca va se payer… Ils vont le payer très cher ! On ne se moque pas impunément d’un Malefoy ! On ne ridiculise pas impunément un Malefoy ! On ne se rit pas impunément d’un Malefoy !

         Alors qu’il était plongé dans son cycle infernal de pensées vengeresses, il entendit de nouveau les rires de ses camarades.

         « Tu te rends compte ! A cause d’eux, Lavender et Londubat se sont embrassés. Bah ! Embrasser Londubat ! »

         « J’ai entendu dire que c’était également arrivé au Préfet de Poufsouffle qui s’est jeté sur une petite première année de Serdaigle ! Elle a passé toute la fin de la soirée à pleurer dans son dortoir ! C’est trop drôle ! »

         « Imagine ! Ca a pu arriver à n’importe qui ! J’aimerais bien savoir à qui, comme ça on pourrait se moquer d’eux et les ridiculiser. »

         Drago fulminait de rage ! Drôle ! Vous trouvez ça drôle, bande de cloportes dégénérés ! Vous allez voir, ce que vous allez voir ! L’honneur d’un Malefoy est ce qu’il a de plus précieux ! Je ne vous laisserai pas me traiter de la sorte !

Alors que Drago s’attendait à exploser et à se jeter sur eux, une idée germa dans son esprit, une de ces idées machiavéliques dont il avait le secret. Un sourire se dessina légèrement sur ses lèvres. Il se dirigea alors d’un pas assuré vers l’enclos où devait avoir lieu le cours qu’il détestait le plus, « Soins aux Créatures Magiques », avec ce demi-géant de Hagrid que Dumbledore avait eu la merveilleuse idée de nommer professeur à Poudlard ! Cependant, même cela ne réussit pas à le mettre de mauvaise humeur, car à présent, il savait que l’heure de la vengeance avait sonné !

         Harry avait senti le regard de Malefoy durant tout le cours de Hagrid, ce qui l’avait tout bonnement empêché de se concentrer durant les deux pénibles heures qu’avait duré le cours. Harry s’était attendu aux pires menaces, aux pires coups bas…mais rien. Juste ce regard pesant et insistant. Cela faisait déjà une bonne semaine que lui et Malefoy s’étaient…euh… « vus », et Harry avait osé espérer que Malefoy avait tiré un trait sur cette histoire et que tout pourrait revenir à la « normale ». Mais bien sûr, ça n’était pas le cas, Malefoy ne laisserait pas passer une aussi belle occasion de se moquer de lui, de l’humilier, de le blesser ou voire pire…

Harry marchait à grands pas vers le château, sans même attendre ses amis. Il avait prétexté devoir se rendre à la bibliothèque avant d’aller manger, ce qui avait tout autant surpris Ron que Hermione, qui ne se parlaient d’ailleurs toujours pas ! Mais en fait, c’était malheureux à dire, Harry avait tout bonnement pris la fuite. Il avait tout fait pour éviter d’être trop proche de Malefoy durant le cours, et là, il venait de prendre ses jambes à son cou pour éviter une quelconque confrontation avec le blond. Mais c’était évidemment sans compter sur l’acharnement de ce dernier.

A peine venait-il de penser à quel point son comportement était honteux et faisait de lui un lâche, qu’il trébucha. Malefoy. Ce dernier l’attrapa par le col, l’aidant en quelque sorte à se relever. Il se pencha vers lui, mêlant ainsi leurs souffles et leurs regards, et siffla : « Toi et moi, onze heure, ce soir, là où tu sais ! »

Puis il le bouscula à nouveau, s’en allant sans un regard. Hermione et Ron étaient accourus de peur que Malefoy ne fasse quelque chose à Harry.

         « Harry, est-ce que ça va ? », demanda tendrement Hermione, alors que Ron l’aidait à se relever.

         « Ca va », répondit Harry dans un souffle, tout en étant conscient bien sûr, que ça n’allait pas et que la situation ne pouvait être pire. Ce soir… Il n’avait pas le choix, il devait se rendre à ce rendez-vous pour régler une fois pour toute ce « malentendu ». C’était risqué, bien sûr, mais sa survie aussi bien physique que mentale en dépendait !  

          

Chapitre II – Part IX – :

« Le rendez-vous »

         Harry avait passé de longues heures, assis dans la Salle Commune des Gryffondor, à regarder par la fenêtre. Il ne regardait rien en particulier, fixant juste, le regard vide, un point à l’horizon. Il ne pouvait y voir grand chose de toute façon, car depuis le début de la soirée, une violente pluie s’était abattue sur Poudlard. Harry pouvait entendre le vent siffler, dehors, précipitant la pluie contre les vitres de la tour. Harry pouvait voir les rafales se jeter sur lui, sans pour autant subir le moindre dégât, assis là où il était, derrière la vitre. Pourtant, il ne se sentait pas réellement en sécurité. Il savait que son rendez-vous…euh…sa rencontre avec Malefoy risquait de très mal tourner. Mais que faire ? Et que lui voulait donc Malefoy ? Après tout, c’était lui qui avait fait le premier pas vers lui ce soir-là. Et puis, c’est lui qui l’avait embrassé. Et puis, t’as rien fait pour le repousser ! Oui mais, c’était sous l’emprise de la potion des jumeaux ! Oui, mais ça, lui il ne le sait pas ! Il doit me haïr pour ça ! Ou alors…

Une idée venait de germer dans son esprit. Nan, c’est pas possible ! Harry s’empressa de chasser cette idée aussi rapidement qu’elle avait fait surface. Harry était déjà suffisamment paniqué quant à ce qui risquait de lui arriver, il n’avait pas besoin de créer en plus de nouveaux scénarios catastrophes ! Ses yeux quittèrent la fenêtre qui l’avait tant « inspiré » ce soir pour jeter un œil sur l’horloge qui se trouvait au dessus de la cheminée. 11h10.

11h10 ! C’est pas possible ! Je n’ai pas vu le temps passer ! Je suis à la bourre !!

Harry se précipita dans son dortoir afin d’y prendre sa cape d’invisibilité. Puis il sortit en trombe de la Salle Commune pour aller se rendre à son « rendez-vous ».

         Cela faisait vingt bonnes minutes que Drago attendait au lieu dit. Il avait toujours eu pour habitude d’arriver en avance à ses rendez-vous, tout comme à ses cours d’ailleurs. Ce qui ne semblait pas être le cas de Harry Potter ! Drago détestait attendre, il était pourtant connu pour son manque de patience. Et ce soir, il était particulièrement impatient !

Peut-être que Potter n’arrivait pas à trouver la salle ? C’est vrai que c’était une salle qui n’était plus utilisée depuis longtemps, et puis la dernière fois que Harry en était sorti, il était pelotonné dans ses bras, dormant du sommeil du juste… Tout ça à cause de cette fichue potion ! Drago voyait à présent une raison personnelle de haïr les Weasley et non plus un simple devoir à accomplir, de génération en génération, comme tout bon Malefoy qui se respecte !

Peut-être ne se souvient-il pas de l’endroit où se trouve cette pièce ? Peut-être n’a-t-il pas compris le message ? Pourtant, je pense avoir été assez clair… Je suis toujours clair ! Même dans mes sous-entendus ! Je ne peux pas me permettre de dire des choses trop complexes sinon peu seraient ceux à les comprendre ! Qu’est-ce qu’il fout ?! Je déteste attendre ! Les Malefoy n’attendent pas ! Ce sont toujours eux qui se font attendre, qui se font désirer. Saleté de Potter ! Toujours à bafouer toutes les règles ! Il ne respecte décidément rien, sauf peut-être les Sangs-de-Bourbe et les Moldus.

Un rictus de dégoût apparut sur son visage. Bon, j’en ai assez d’attendre ! Demain, je vais lui refaire le portrait pour m’avoir posé un lapin… Mais qu’est-ce que je raconte ? Je parle comme si nous avions un rendez-vous amoureux ! Ce n’est pas mon genre d’être aussi fébrile ! Mais j’ai tellement hâte de lui faire part de mon plan !

Bien sûr, pour rien au monde Drago n’aurait pu admettre, ne fut-ce qu’une seconde, qu’il soit même légèrement anxieux de devoir « revoir » Harry. C’est-à-dire de devoir être de nouveau en sa présence. Proches à nouveau.

Petit salaud, il ne viendra pas ! Il a trop peur de se retrouver face à moi ! Je ne te croyais pas aussi lâche Harry Potter ! Tu as donc peur, mais de quoi ? Une autre idée traversa son esprit. Peut-être ne se souvient-il de rien… Peut-être se méfie-t-il, (il aurait toutes les raisons de le faire d’ailleurs), mais s’il a oublié, il ne sait probablement pas où je l’attends… Non, il sait. Je l’ai vu dans ses yeux. Il se souvient de tout. J’en ai la conviction. Un sourire passa sur ses lèvres. Pauvre petit Potter ! Il a peur du grand méchant loup ! N’empêche que je n’aime pas attendre, et j’aime encore moins que l’on m’ignore, alors il va devoir payer pour ça aussi…

Alors que Drago se demandait comment il allait pouvoir maltraiter Harry le lendemain, cherchant quelque chose de particulièrement vicieux, la porte s’ouvrit lentement laissant entrevoir l’objet de ses pensées.

         Bien que Harry se soit dépêché pour ne pas trop faire attendre Malefoy (il se doutait que cela ne ferait qu’empirer la situation… Tiens, parce que la situation pourrait être pire peut-être que d’avoir « rendez-vous » avec Malefoy au beau milieu de la nuit dans la même pièce où ils avaient déjà…) Harry sentit l’envie pressante de faire comme ce matin, c’est-à-dire, prendre ses jambes à son cou ! Mais il se souvint que cela n’avait servi à rien, il décida alors de prendre son courage à deux mains et d’entrer dans ce lieu maudit, ce lieu où il avait tout perdu, son honneur, son amour-propre, sa dignité, sa…

Bref ! Quand il faut y aller, faut y aller ! (Vraiment ? Maman je t’en prie aide-moi ! Ne le laisse pas me faire de « mal » !)   

         Alors qu’il pénétrait dans la salle, Harry aperçut tout de suite Malefoy qui était nonchalamment assis sur le sofa, qu’il semblait avoir pris le temps de dépoussiérer cette fois-ci. Harry s’arrêta sur le seuil, la gorge sèche. Il ne se rappelait que trop bien les événements survenus dans cette pièce à peine une semaine plus tôt, ce que lui et Malefoy avaient « fait » sur ce sofa… Une bouffée de chaleur l’envahit et il se sentit rougir jusqu’aux oreilles. Manquait plus que ça ! Je rougis comme une gamine à son premier rendez-vous ! Ca me va bien de dire ça, je n’ai jamais eu de premier rendez-vous… En effet, son dernier « entretien » avec Malefoy n’était pas communément ce que l’on pouvait appeler un rendez-vous !

         Malefoy le fixait à présent sans même ciller. Toujours ce regard tranchant comme l’acier. Harry avait l’habitude depuis toutes ces années de tenir tête à Malefoy, mais ce soir, malheureusement pour lui, il n’en menait pas large !

         « Tu es en retard, Potter ! », siffla Drago entre ses dents. « Décidément les bonnes manières manquent à ton palmarès ! Tu as côtoyé trop longtemps tes Moldus ! »

         « Ca va Malefoy ! Je n’ai qu’un petit quart d’heure de retard ! », répliqua Harry sans même bégayer. Il fut lui-même surpris d’entendre sa propre voix…elle ne tremblait pas. Bien sûr, Malefoy ayant parlé le premier et l’ayant comme à son habitude verbalement agressé, Harry avait plus répondu par réflexe que de sa propre volonté.

         « Dix-sept minutes exactement, Potter ! Je vois, au moins, que tu m’as fait l’honneur de courir jusqu’ici… »

         « Je n’ai pas couru… », répondit trop précipitamment Harry.

         « Vraiment ? Pourtant, tu es rouge comme si tu venais de courir un marathon… Chaud, peut-être ? Tu peux enlever ta cape, tu sais, je ne m’en offusquerai pas ! », reprit Drago d’une voix légèrement mielleuse qui fit frissonner Harry.

         « …pas chaud… », tenta d’articuler Harry. « Je me suis juste dépêché un peu ! »

         Aucun d’eux ne reprit la parole avant quelques longues minutes. Ils se regardaient dans le blanc des yeux comme si l’un d’eux menaçait de se jeter sur l’autre.

         « Tu peux t’asseoir », dit alors calmement Drago. Harry ne savait pas comment interpréter ces paroles. Etait-ce une proposition, un souhait, un ordre ? Quelle que fût la bonne réponse, il lui sembla que ce serait une très mauvaise idée que de s’asseoir, vu que le seul endroit où il pouvait décemment le faire était à côté de Malefoy, sur l’étroit sofa.

         « Je n’ai pas envie de m’asseoir, Malefoy ! Je suis venu parce que tu me l’a demandé (ordonné serait plus juste). »

         « C’est bien, Potter. Tu es un gentil garçon. Si je te demande de te jeter par la fenêtre, tu le feras aussi pour me faire plaisir ? Je ne te savais pas aussi docile. »

         « Docile ? », hurla presque Harry, « Cela n’a rien à voir ! Mais je pensais qu’il était temps que l’on règle cette « histoire » une bonne fois pour toute ! » Harry semblait furieux, ce qui ne semblait pas perturber le moins du monde Malefoy.

         « Cette histoire… », reprit Drago, articulant chaque syllabe, « Quelle histoire, Potter ? Pourrais-tu me rafraîchir la mémoire ? »

Harry fulminait de rage à présent. Il voyait bien que Malefoy se moquait ouvertement de lui, cherchant à le mettre mal à l’aise, à le pousser à bout, à lui faire dire des choses qu’il n’osait même pas se remémorer.

« Malefoy !! », il criait à présent. « Ne joue pas au plus malin avec moi ! Je ne suis pas l’un de ces Crabbe ou Goyle ! Que veux-tu de moi à la fin ?! » Harry regretta immédiatement d’avoir posé cette question. Malefoy s’était levé et se dirigeait vers lui, ce qui fit naître en lui une sensation de déjà-vu. Oh, mon Dieu.

Malefoy était à présent face à lui, son visage à seulement quelques centimètres du sien. « Ce que je veux de toi, Potter ? C’est très simple. Je te veux… comme collaborateur ! »

Harry le fixait les yeux grands ouverts comme s’il ne comprenait pas, d’ailleurs il ne comprenait réellement pas, ce dont Malefoy était en train de lui parler.

« Moi… ? Collaborateur ? », murmura Harry. « Ma collaboration pourquoi faire ? Je ne te suis pas… »

« Toujours aussi lent, Potter », répondit Drago, qui, au lieu d’afficher son air sarcastique qu’il aimait afficher dans ce genre de situation, souriait, ayant l’air amusé.

« Il me semble tout à fait normal que tu me prêtes main forte pour assouvir notre vengeance ! », la voix de Drago était pleine de malice et pourtant particulièrement froide.

Harry tressaillit. « Notre vengeance ? », à présent Harry était encore plus perdu que lorsqu’il avait franchi le seuil de la pièce. « De quelle vengeance parles-tu, Malefoy ? »

Harry ne s’était pas rendu compte qu’il avait reculé tout en parlant, la proximité de Malefoy le mettant particulièrement mal à l’aise. Cependant, Malefoy ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Il avait de nouveau franchit la distance qui les séparait. Harry était dos à la porte, le souffle court, les bras de Malefoy encadrant son visage et son regard perçant plongé dans ses prunelles, comme s’il pouvait lire dans ses pensées, sonder son âme. Harry déglutit péniblement, n’osant plus respirer de peur de bouger et de faire un geste « malheureux ». Définitivement, il préférait largement se battre contre Malefoy, devoir affronter ses commentaires acerbes, faire face à ses insultes, plutôt que ça ! Harry devait malheureusement admettre qu’il ne supportait pas d’être aussi « proche » de Malefoy, et pire que tout, il se rendait bien compte que ce n’était pas pour les raisons habituelles… mais…

« Potter ! Cesse de te mettre en apnée à chaque fois que je te parle de quelque chose d’ « important » ! » Un sourire entendu se dessina sur ses lèvres. Harry ouvrit la bouche, mais ne réussit qu’à mimer la pitoyable agonie, d’un pas moins pitoyable poisson, arraché à son élément naturel. Malefoy se pencha un peu plus.

« Potter, je te parle de nous venger pour ce qu’ils nous ont fait ! »

 « Nous…venger…de quoi… de qui…je… », baragouina-t-il.

« De quoi ? », Drago se pencha de manière à ce que ses lèvres frôlent légèrement celles de Harry. « Aurais-tu besoin que je te rafraîchisse la mémoire, Potter ? »  Puis, il se détacha lentement et sourit à Harry. « Ne me dis pas que tu n’es pas au courant pour cette satané potion, alors que l’inséparable paire de Weasley fait partie de ta longue liste d’amis ? »

« La potion… », articula vaguement Harry.

« C’est moi, Potter, ou ce soir tu es particulièrement lent et stupide ? », ironisa quelque peu Drago.

« La potion… », répéta Harry. « Tu parles de George et Fred ? Comment es-tu au courant pour cette potion, Drago ? »

Malefoy le regarda franchement surpris, puis son éternel sourire moqueur réapparut sur le coin de ses lèvres, cependant, cette fois-ci, ses yeux souriaient eux-aussi.

« On se souvient de mon prénom, Potter ? », il mit particulièrement l’accent sur le nom de son interlocuteur, plus que d’habitude.

Harry ne savait plus où se mettre. Il venait d’appeler Malefoy par son prénom. Il ne s’en était même pas rendu compte avant que ce dernier ne fasse sa réflexion. La phrase que Malefoy avait susurrée à son oreille ce soir là raisonnait dans sa tête et martelait ses tempes. Mon Dieu, que vais-je faire ? Je viens de l’appeler Drago. Je viens de l’appeler Drago ! Bon Dieu, faites qu’il arrête de me regarder avec autant d’insistance !

Si Harry avait été un Animagus confirmé, il aurait eu grand plaisir à se transformer en souris et à se cacher dans le premier trou qu’il aurait pu trouver. Il était mortifié. Drago…Malefoy, bordel, Il s’appelle Malefoy !…devait en ce moment même penser exactement à la même chose que lui. Ce qui n’était pas bon du tout ! Il fallait tout oublier de cette mésaventure, tout.

Et la meilleure solution pour oublier n’était-ce pas en effet de se venger ? Harry y avait beaucoup pensé. Il voulait faire « payer » aux jumeaux cette souffrance qu’ils lui avaient, bien malgré eux, infligée. Il ne pensait pas avoir Dra…Malefoy comme allié, mais après tout pourquoi pas. Question vengeance, il devait en connaître un rayon, et du moment qu’il ne décidait pas de les éradiquer de la surface de la planète ou de leur infliger d’horribles tortures !

 

« Ok ! Est-ce que tu as déjà une idée en tête ? Je suppose que oui te connaissant… », répondit Harry d’une toute petite voix dans le but d’éviter de répondre à sa « provocation », mais également réellement intéressé par un quelconque plan que Malefoy pourrait lui proposer.

« On essaie de noyer le poisson, Potter ? », continua Drago d’une voix amusée, puis après un long regard rempli de sous-entendu, il daigna donner suite à leur conversation.

« En effet, j’ai déjà un plan et j’aurais besoin de toi pour le mettre en pratique… Mais viens t’asseoir, nous serons plus à l’aise pour parler et pour mettre certaines choses au point. »

« Je reste debout », répondit Harry d’une voix agressive. Sa panique grandissait de minute en minute. Pourtant Malefoy s’était éloigné de lui, mais sa présence, son « charisme », restaient palpables.

« Fais comme bon te semblera, Potter ! », lui répondit Drago d’une voix distante et désintéressée, alors qu’il se rasseyait. Maintenant qu’il était de nouveau confortablement installé, il fixait Harry au grand dam de ce dernier.

« Alors ? », s’impatienta Harry. « Quel est donc ton fameux plan ? »

Drago continuait à le fixer, apparemment ravi d’avoir éveillé sa curiosité. Il aimait prendre son temps pour se mettre en valeur et pour donner plus de poids et d’impact à ses paroles. « Je vais tout t’expliquer dans les moindres détails, Potter, alors ouvre bien grand tes oreilles et ne me force pas à me répéter. Je déteste avoir à me répéter. »                



05/06/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 58 autres membres