XLOVE59-BOY

harry potter:Une petite Bière-au-beurre?(1)

Une petite Bière-au-beurre?  Baby - Dracky ( Harry / Draco ) Catégorie : Romance
Résumé de la fic...ATTENTION (Slash / Yaoi )

Même dans le monde des sorciers être ivre c'est la même chose que chez les moldus ! A ces sacrés Fred et Georges , leur invention était juste aider leur frére a conquérir le coeur de Hermione , en versant quelques gouttes de leur invention dans deux verres de biére au beurre , sauf que , les verres réspectifs ne sont pas bu par les bonnes personnes . Mais le mystére reste a venir , l'effet de la boisson ne dure que 2 min alors que...Qu'arrive-t-il à notre petit Harry ? Est-il en train de perdre la raison ? Souffre-t-il d'un trouble de la mémoire ? Peut-être a-t-il juste la mémoire sélective ? Et Drago ? Quel est son rôle dans tout ça ? Beaucoup de questions.......L'expression "Tu t'es vu quand t'as bu" vous interpelle, alors venez lire!

Fic écrite par : Baby-Dracky
INTERDIT AUX MOINS DE 15 ANS !!!

Chapitre I – Part I – :

 

Quand le cauchemar devient réalité

         Pourquoi ? Pourquoi mon Dieu ? Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? Je ne comprends pas… Je ne comprends vraiment pas !

         Jesuis Harry, Harry Potter. Parfois ce nom m’est pénible, non pas que je n’en sois pas fier, c’est l’une des seules choses que j’ai héritée de mes parents et qui me lie à tout jamais à eux, mais depuis mon plus jeune âge, je le porte en quelque sorte comme un fardeau… J’en suis, en fait, devenu réellement conscient lors de ma première année à Poudlard… Nombreux étaient ceux à ne voir en moi qu’un nom, « Harry Potter – le garçon qui a survécu »… Peu sont ceux à voir la différence aujourd’hui encore… Je ne suis qu’un nom, un mythe célèbre du Monde Magique… Mais le plus dur n’est pas le regard que les autres portent sur moi, mais ce qui est enfoui en moi. Une peur latente. Une souffrance incrustée dans ma chair comme si c’était une partie de moi-même, une composante de ma personne avec laquelle j’ai dû apprendre à vivre.

         Mais pourquoi m’imposer cette nouvelle épreuve ? N’ai-je donc pas suffisamment souffert ces derniers temps ? N’ai-je pas eu mon quota de malheurs habituels ? Pourquoi dois-je subir cela à présent ? Pourquoi moi ? Pourquoi toujours moi ? J’aimerais tant ne pas être là où je me trouve actuellement… D’ailleurs, je ne peux pas y être… Bien sûr, c’est impossible ! Comment ai-je pu croire un seul instant que « cela » était réel, que « cela » était bel et bien vrai ? Je suis en train de rêver… C’est un rêve ! Pour tout dire, un très mauvais rêve. C’est en fait l’un des pires rêves que j’ai jamais fait. C’est un cauchemar ! Un horrible cauchemar !! Je suis en train de cauchemarder ! Il n’existe pas de mot plus approprié pour décrire ce que je suis en train de vivre, je rectifie, pour ce que je crois être  en train de vivre : « cauchemarder ».

         « Harry », la voix aiguë et haut perchée (je dirais presque dédaigneuse si je ne la connaissais pas aussi bien) de Hermione résonne dans mon esprit. « On ne dit pas « cauchemarder », mais faire un cauchemar, ou alors, faire un mauvais rêve, c’est au choix. Tout dépend de la connotation que tu souhaites donner, si tu préfères utiliser un euphémisme (Un quoi ?)… En tout cas, tu ne peux pas dire cauchemarder, le verbe cauchemarder n’existe pas, et n’existera jamais ! Je ne supporte pas ces jeunes générations qui se permettent des néologismes aussi barbares ! (Des quoi ?) De plus, le substantif « cauchemar » (Substantif ? Tiens, j’ai dû entendre ce mot durant mes études chez les Moldus…) ne prend pas de –d à la fin, c’est une grave faute d’orthographe ! J’en ai assez de te le répéter, je ne vais quand même pas corriger tes devoirs de Divinations jusqu’à la fin de nos études à Poudlard ?! (Et pourquoi pas ?) Et bla-bla-bla et bla-bla-bla et bla – bla – bla !

         Mon Dieu, comment puis-je penser à Hermione dans un moment pareil, dans un moment aussi critique, dans un moment aussi catastrophique… Le cours désemparé des pensées de Harry fut interrompu par de légers mordillements sur sa lèvre inférieure.

         Ce n’est pas possible… Maman… Maman, dis-moi que ce n’est pas vrai ! Dis-moi que je suis en train de « cauchemarder » !

         Harry sentait de plus en plus la pression sur ses lèvres, chaque petite morsure le ramenant un peu plus à la réalité.

         Mais qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui m’arrive ?

         Imbécile !! Tu sais très bien ce qui t’arrive ! Cette ordure est en train de te bécoter !! Cette ordure est en train de t’embrasser ! Et pas un petit bisou de rien du tout, ça non, il y va avec la langue et tout !

         Les bras de ladite « ordure » se firent plus possessifs et resserrèrent leur étreinte. Les mains de cette même « ordure » enserraient la taille de Harry à présent, elles le tenaient si étroitement serré qu’elles ne laissaient pas même un millimètre d’espace entre leurs deux corps.

         Mais quelle saloperie ce mec, pour qui il se prend ?! Je te jure, Malefoy, si tu continues, je vais te refaire le portrait !            

         Alors que cette idée traversait son esprit, Harry leva les bras vers le visage de Drago Malefoy, et il s’agrippa à son cou comme un naufragé à une bouée. Ses lèvres se firent plus gourmandes et il entendit Drago soupirer d’aise (lui sembla-t-il).

 Maman, au secours, viens me chercher !!

Harry ne savait plus où il en était. Comment cela avait-il pu arriver ? Comment ces joutes quotidiennes, ces luttes animées, ces rapports venimeux qu’il avait appris à entretenir avec Malefoy depuis sa première année, depuis son premier jour, depuis sa première heure, depuis sa première minute, depuis sa première seconde à Poudlard, avaient-ils pu aboutir à un « corps à corps » aussi dangereux et ravageur ? Harry était perdu, il se sentait tomber dans un gouffre sans fond, pris dans un torrent qui lui tordait les intestins, lui tournait et retournait l’estomac dans tous les sens, plus que n’importe lequel de ses voyages avec la poudre de cheminette, plus que n’importe quel Portoloin, plus que n’importe laquelle de ses acrobaties sur son Eclair de feu ! Il n’en pouvait plus, il se sentait vidé, vidé de tout !

         Des ondes le traversèrent et le lacérèrent aussi certainement que l’auraient fait de longs crocs effilés, et il se mit à trembler de tous ses muscles, de tout son être. Son corps entier était secoué de spasmes… Il allait mourir. Harry en était convaincu, il ne survivrait pas à cette épreuve. Il comprenait enfin le sens de l’expression « mourir de honte », il l’avait toujours interprétée au sens figuré, et jamais il n’aurait cru qu’elle ait un sens propre. Ainsi, on pouvait réellement mourir de honte… Eh bien, il serait très certainement le prochain sur la liste ! Harry n’était pas du genre à abandonner ou à s’apitoyer sur son sort, mais là, il n’en pouvait plus ! Trop, c’était trop ! Que quelqu’un vienne m’achever ! Comment avait-il pu en arriver là ? Comment la situation avait-elle pu dégénérer de façon aussi dramatique sans qu’il ne s’aperçoive de rien, sans qu’il ne suspecte rien… Comment ? Mais comment ? Et puis pourquoi ? Ouais, pourquoi ? Pourquoi moi ? Et surtout, pourquoi lui ? Harry tenta de sortir son esprit de ce cycle infernal de questions incessantes pour tenter de comprendre, pour essayer d’y voir clair. Il tentait vainement de remettre de l’ordre dans ses pensées comme un enfant tente de reconstituer un puzzle, pièce par pièce.

         Il sentit les mains de Drago lui saisir farouchement les hanches et avec force les plaquer contre les siennes. Il sentit de même ses doigts se glisser dans la chevelure soyeuse du blond qui lui tombait jusqu’au bas de la nuque. Harry aurait voulu crier, il aurait voulu pleurer, mais aucun son ne sortait de sa bouche, tout comme aucune larme n’apparaissait au coin de ses yeux. Au lieu de cela, il embrassait cet imbécile, lui rendant passionnément chaque étreinte, chaque caresse. Il avait perdu tout contrôle sur son corps, mais son cerveau, lui, fonctionnait encore, tout du moins pour le moment, et il avait besoin de réponses, il lui fallait des explications quant à ce qui était en train de se dérouler sous peine de se retrouver H.S d’ici peu. La folie…une autre alternative…

         Harry sursauta. Drago venait d’agripper ses fesses et dévorait à présent sa bouche avec ardeur, force et détermination.

         Maman !! Viens me chercher pour l’amour de Dieu ! Ne me laisse pas seul avec ce malade, ce dégénéré, cet obsédé, ce pervers, ce dépravé, cette fourbe fouine, ce serpent venimeux,  ce fou furieux, ce fils à papa, ce…

         Harry aurait pu citer encore nombres d’autres noms ou adjectifs pour décrire Malefoy, mais pour le moment, son cerveau avait besoin de quelque chose de rationnel à quoi se raccrocher, ils avaient tous deux besoin de réponses logiques et salvatrices.

Donc, comment en étaient-ils arrivés là ?!

        

Chapitre I – Part II – :

Réminiscences

         Comment en étaient-ils arrivés là ? Bonne question. Très bonne question.

         D’aussi loin que Harry pouvait se souvenir, la soirée avait pourtant merveilleusement bien commencé. Comme Dumbledore l’avait annoncé au début de l’année, une grande fête avait été organisée pour célébrer la fin de la saison de Quidditch. Depuis le retour de Voldemort, les occasions pour faire la fête et s’amuser avaient été plutôt rares et le directeur avait souhaité leur offrir quelques instants de répit, leur permettant ainsi de se détendre et d’oublier, le temps d’une soirée, la crise qu’ils étaient en train de vivre. De plus, il semblait penser que ce genre d’événements pourrait rapprocher les élèves et par la même occasion tisser des liens plus forts et plus amicaux entre les quatre maisons de Poudlard. C’était bien sûr sans compter sur l’animosité naturelle des Serpentard, qui n’avaient pas daigné se mêler à la « populace » et qui étaient restés à l’écart, en meute, regardant « le commun des mortels » de haut et ne ratant aucune occasion de faire des remarques désobligeantes, des commentaires acerbes et des plaisanteries de mauvais goût, qui ne faisaient rire qu’eux. Leurs rires n’étaient pas bruyants mais énervants, des rires pleins de dégoût, de dédain et de supériorité. Harry avait dû retenir à plusieurs reprises son ami Ron, ainsi que d’autres amis de Gryffondor, de se lever pour aller leur mettre les points sur les –i, ou pour être plus précis, leurs poings dans la figure. Harry ne voulait pas donner aux Serpentard le privilège de gâcher cette fête comme ils semblaient l’avoir décidé. Il était bien trop heureux, il venait de faire gagner la coupe de Quidditch à Gryffondor et il entendait bien célébrer cette victoire avec ses amis. Les Serdaigle, de même que les Poufsouffle, qui se remettaient difficilement de la perte de leur ami et Attrapeur Cedric Diggory (que Harry avait à peine eu le temps de côtoyer), avaient pris part aux festivités. Tout allait pour le mieux, si l’on ne prenait pas en compte le comportement des Serpentard et les Serpentard eux-mêmes (chose que Harry avait apprise à faire dès sa première année à Poudlard, il excellait d’ailleurs dans la matière « Art et manières d’ignorer un Serpentard », mais aussi dans celle intitulée « Eviter les embrouilles avec la tête pensante des Serpentard ». « Tête pensante »… C’était peut-être trop d’honneur pour Malefoy, mais c’est sûr qu’à côté de Goyle, Crabbe ou encore Flint…). Les Serpentard, comme à leur habitude, étaient de mauvais perdants et ils semblaient avoir du mal à digérer la raclée qu’ils s’étaient prise cette après-midi face à l’équipe de Gryffondor (en fait, ils devaient être actuellement en pleine crise de foie !), mais surtout face à l’équipe du grand et célèbre Harry Potter (comme si c’était lui le capitaine, et non Olivier Dubois !). C’était sûrement la raison pour laquelle Malefoy se montrait encore plus hautain, plus agressif et plus imbuvable que jamais ! (Cela s’avérait donc possible !)

         Harry devait quand même avouer que ce dernier match contre l’équipe des Serpentard avait été particulièrement difficile et éprouvant. Egaux à eux-mêmes, ces serpents s’étaient montrés d’un fair-play exemplaire, faisant des crocs-en-balai dans tous les recoins du terrain, des queues de chouette dès qu’ils en avaient l’occasion, distribuant allègrement et généreusement des coups de pieds et des coups de poings à tout ce qui était de rouge vêtu et qui passait à quelques centimètres d’eux. Cependant, Harry devait bien reconnaître qu’ils avaient l’art et la manière de faire cela discrètement. Avaient-ils donc un entraînement spécial pour les coups fourrés ou était-ce inné chez eux ? En tout cas, bien qu’ayant remporté le match, les Gryffondor étaient tous mal en point à la fin de la rencontre. Olivier (leur Gardien et Capitaine) s’était de nouveau retrouvé à l’infirmerie, il semblait malheureusement y avoir souscrit un abonnement… A chaque rencontre avec les Serpentard, il finissait indubitablement à l’infirmerie ; il semblait être la cible favorite de Flint, ce qui commençait passablement à être louche… Heureusement, les jumeaux Weasley n’étaient jamais loin et veillaient, et malgré le fait qu’eux respectent « toutes » les règles du jeu, ils finissaient toujours par mettre leurs adversaires en difficulté. Mais, tout ne serait que pure partie de plaisir, petite balade au clair de lune, pique-nique sur une plage ensoleillée, vacances au Club Med, sans cette fouine toujours sur ses talons, sans cette saleté toujours prête à lui faire les pires coups fourrés…et cette fois-ci, il n’y avait pas été de main morte ! Drago Malefoy, toujours fidèle à lui-même, n’avait pas accordé la moindre seconde de répit à Harry, il avait bien failli le désarçonner deux ou trois fois, lui arracher le bras et lui crever l’œil de peu… mais il avait quand même réussi à lui laisser un joli coquard ! Heureusement, Madame Pomfresh avait fait désenfler son œil et avait réussi à remettre Olivier sur pied, permettant ainsi aux deux jeunes garçons de participer aux festivités.

         La soirée avait été des plus agréables et plutôt bon enfant jusqu’à ce que les Serpentard, qui étaient restés à l’écart durant toute la soirée, ne décident d’y prendre part activement. Malefoy à leur tête (pourquoi cela n’étonnait-il plus personne ?), de sa démarche lente et raide (qui a dit gracieuse et élégante ?), suivi de ses acolytes, vint se figer devant la table où était rassemblée une bonne partie de l’équipe des Gryffondor.

         « Alors, Potter, on s’est fait refaire une beauté ? » Cette voix traînante devenue désagréablement familière.

         « Lorsque j’aurai besoin d’une manucure, Malefoy, j’ t’ appellerai ! »

         Il était étrange de voir à quel point le nom de Potter dans la bouche de Drago, de même que celui de Malefoy dans la bouche de Harry, sonnaient comme une insulte, la pire des insultes. Ce genre d’insultes serait peut-être bientôt à la mode : « Espèce de sale Potter ! », « Saleté de Malefoy ! » et j’en passe…

         Drago fixait Harry de ses yeux d’acier. Nombreux étaient ceux à ne pouvoir soutenir son regard, mais Harry, lui, ne cligna pas un seul instant. Plutôt crever que de courber l’échine devant Malefoy !

         « Oh, le petit chaton hérisse ses poils ?! ». Cet air toujours hautain et désespérément insupportable.

         « C’est mieux que de cracher sans cesse son venin ! »

         « Le venin est mortel, Potter ! »

         Toujours les yeux dans les yeux. L’acier dans l’émeraude, l’émeraude dans l’acier.

         « Laisse-le tranquille, Malefoy ! Pourquoi cherches-tu sans cesse à provoquer les ennuis ? »

         Drago tourna lentement la tête, surpris que ça ne soit pas cet imbécile de Weasley qui prenne la défense de Potter. Mais bien sûr, il n’en montra rien, son visage resta de marbre. Ne jamais montrer à un ennemi ses pensées ou ses états d’âme.

         « Oh ! » Toujours et encore cette voix traînante mais ouvertement moqueuse cette fois-ci. « Ne serait-ce pas là la charmante Attrapeuse de Serdaigle ? Qu’il y a-t-il Chang ? Après la perte tragique de ce cher Diggory, tu t’es rabattue sur le gentil Potter ? C’est sûr que c’est un bien meilleur Attrapeur, quant au reste…j’en doute…Si tu veux mon avis, Chang, tu perds au change ! »

         Cho avait ouvert la bouche mais aucun son n’en était sortit, elle était au bord des larmes. Cedric lui manquait tant. Elle souffrait encore de sa disparition si subite. Harry vit rouge, Malefoy venait de blesser Cho et ça, il ne pouvait le supporter ! Malefoy venait à peine de terminer sa tirade que Harry l’agrippa violemment par le col.

         « Espèce de sale bâtard ! Retire ce que tu viens de dire ! »

         « Sale bâtard ? » Un rictus que Harry ne connaissait que trop bien apparut sur le coin des lèvres de Malefoy. « Mon sang est pur, Potter, pas comme le tien, mêlé à celui des Moldus. » Puis il ajouta lentement, articulant chaque syllabe, « Ma mère, à moi, n’est pas une Sang-de-Bourbe ! »

         Harry allait lui décocher une droite phénoménale qu’il ne pourrait pas oublier de sitôt, lorsqu’il sentit une poigne de fer se refermer sur son poing. Crabbe.

         « Aucune éducation et aucune notion de savoir vivre », lança Pansy Parkinson.

         « Il ne faut pas lui en vouloir », lâcha Drago. « Dois-je vous rappeler qu’il n’a pas eu de parents pour parfaire à son éducation ? »

         « Ah oui, ça me revient », poursuivit Parkinson. « Une histoire d’explosion, il me semble… »

         Harry se serait jeté sur elle, bien qu’elle fasse deux têtes de plus que lui, s’il avait pu bouger ne serait-ce que d’un pouce. Ce fut Ron qui sauta sur ses jambes et se précipita sur elle pour se retrouver nez à nez avec un énorme mur de béton. Goyle. Pourquoi fallait-il toujours que ces deux mastodontes soient avec Malefoy ? Cela compliquait passablement les choses quand on ressentait l’envie pressante de lui en coller une !

         «Vraiment aucune éducation », siffla Malefoy.

         Il prit alors une chope de bière-au-beurre qui se trouvait sur la table et en but une grande gorgée. Pourquoi fallait-il que ces gestes soient si lents, comme s’il faisait tout au ralenti. Il n’en était que plus insupportable et plus haïssable !

         « Espèce de sale… », cracha Ron, interrompu par la main de Goyle qui le tenait à présent à une bonne dizaine de centimètres du sol. Malefoy le regarda, l’un de ses sourcils relevé, affichant cette expression si familière qui symbolisait si bien son air suffisant. Relevant légèrement le menton d’un air interrogateur, il fixa Ron.

         « Euh…ce…cette bière-au-beurre est à moi ! », finit par articuler Ron.

         Malefoy baissa lentement son regard vers la chope et releva la tête en souriant, de ce sourire glacial qui n’annonçait jamais rien de bon.

         « Oh, tu m’en vois navré Weasley. » A peine eut-il terminé sa phrase que le contenu de la chope vint s’étaler sur le visage de Ron, lui fouettant violemment la joue. Ron perdit tout contrôle et frappa Goyle de toutes ses forces, ce qui ne sembla pas le perturber le moins du monde, alors Ron entreprit de cracher à Malefoy toutes les insultes les plus crues qu’il connaissait. C’est le moment que choisit Rogue, leur professeur de Potions bien-aimé, pour intervenir.

         « Ca suffit ! », dit-il d’une voix puissante sans pour autant crier. « Ce comportement est-il digne d’élèves de Poudlard ? ». Sa voix s’était faite plus basse mais plus menaçante aussi. « Gryffondors, pourquoi cherchez-vous sans cesse des problèmes aux élèves de Serpentard ? »

         « Mais Monsieur… », se risqua Hermione que Rogue fit taire d’un seul regard. Rogue était bel et bien la seule personne sur cette terre à pouvoir faire taire Hermione d’un seul regard. Si Harry ne le détestait pas autant, il l’aurait au moins admiré pour ça.

         « Dix points en moins pour tous les élèves de Gryffondor qui sont debout ! Et estimez vous heureux que ça ne soit pas plus, vu les propos tenus par Monsieur Weasley. »

         Tous les Gryffondor le fixaient la bouche grande ouverte, n’osant pas protester davantage de peur de se retrouver avec un score négatif à la fin de l’année. Dieu que cet homme pouvait être partial, favorisant sans cesse sa propre maison ! Harry tourna la tête et vit six de ses amis Gryffondor debout : Ron dont les pieds touchaient enfin le sol, Hermione qui s’était levée pour s’adresser au professeur, les jumeaux qui avaient accouru dans le but de leur  venir en aide, Neville qui avait bondi de son banc au début du conflit et Seamus qui semblait s’être levé pour se resservir. Harry pria en lui-même pour que Rogue ne comptabilise pas tous les élèves de Gryffondor debout dans la Grande Salle, sinon ils risquaient de perdre bien plus de points qu’ils n’en avaient gagné grâce au tournoi de Quidditch, voire plus de points qu’ils n’en avaient gagné durant l’année entière.

         Malefoy le regarda l’air satisfait et quitta la Grande Salle suivi de son cortège. Chapitre I – Part III – :

           

            La dure réalité de la vie…

        

         Les Gryffondor avaient tous été déçus par cette perte de points injustifiée, mais l’ambiance de la fête avait petit à petit repris le dessus, et la bonne humeur régnait à nouveau. Harry quitta ses camarades pour se rendre aux toilettes, il avait grand besoin de se rafraîchir… Il avait, semble-t-il, abusé de bière-au-beurre que les jumeaux avaient apparemment alcoolisées pour l’occasion. (Pourtant il n’en avait bu que trois ou quatre. Cinq ? Peut-être six… En tout cas, il avait arrêté de compter à la sixième…)

         Alors qu’il se dirigeait vers les toilettes du premier, celles du rez-de-chaussée étant mystérieusement bloquées (encore une farce des jumeaux qui pointait à l’horizon, il était peut-être l’heure d’aller se coucher ?), Harry se rendit compte que les escaliers étaient très capricieux ce soir, ou alors, c’était peut-être lui qui avait définitivement du mal à mettre un pied devant l’autre… Alors qu’il s’engageait (enfin) dans le dernier couloir qui devait le mener aux toilettes, Harry eut l’immense joie de se retrouver nez à nez avec Malefoy.

Comme si je ne l’avais pas assez vu pour aujourd’hui !

Bien que l’incident soit clos, Harry ressentait une envie irrépressible de se jeter sur lui. Mais il se sentait également mal à l’aise en sa présence. Bien sûr, quand Malefoy était dans les parages, il sentait toujours un certain malaise l’envahir, mais là, c’était différent, et c’est ce qui l’inquiétait.

Drago semblait étrange, ses yeux, d’habitude si froids, brillaient à présent d’une étrange lueur. Il était dans l’ombre et seul un rayon de lune, qui filtrait au travers d’une des hautes fenêtres du couloir, éclairait le haut de son corps. Son teint était si pâle (bien plus pâle que d’habitude, ce que Harry aurait cru tout à fait impossible tant la peau de Drago était déjà translucide de nature), ses cheveux si brillants miroitaient comme de longs fils d’argent et ses yeux…ses yeux étaient enfin vivants, enfin expressifs. Des yeux de prédateur. Ils étaient magnifiques. S’il en avait été capable, Harry se serait enfui en courant, car pour la première fois de sa vie, il se sentait incapable de tenir tête à Drago Malefoy.

Foutues bières-au-beurre !

Harry aurait pu croire qu’une éternité s’était écoulée alors qu’il était captivé par ces yeux, prisonnier de ce regard envoûtant. Il avait l’impression qu’un puissant venin s’était insinué dans ses veines, imprégnant la moindre parcelle de chair présente dans son corps, la plus petite cellule…

Il était impuissant.

Ils restait là, immobile, en silence. Il ne pouvait se défaire de ce regard. Drago le troublait tant à cet instant qu’il ne remarqua pas immédiatement que ce dernier avait réduit l’écart qui les séparait ; quand il en prit conscience, il était trop tard. Malefoy l’avait déjà violemment saisi par l’épaule et l’entraînait à sa suite dans une pièce pratiquement vide (où ils se trouvaient actuellement) dans laquelle Harry n’avait jamais mis les pieds auparavant.

Malefoy avait été si brusque que Harry crut tout d’abord qu’il allait le frapper ou lui jeter un terrible sort dont il avait le secret (Harry espéra durant quelques brèves secondes que Lucius Malefoy, l’adorable paternel de Drago, ne lui ait pas encore appris les bases des Sortilèges Impardonnables. Il se voyait mal, dans son état, essayer de lutter contre un Impérium ou supporter un Endoloris, quant à l’Avada Kedavra, n’en parlons même pas ! ). Mais ce qui arriva ensuite était bien pire que tout ce qu’il aurait pu imaginer. A peine la porte s’était-elle refermée derrière eux que Malefoy s’était emparé de ses lèvres sans même hésiter un instant, comme si c’était une des choses les plus naturelles à faire, mais pire encore (eh oui ! Car la situation pouvait être pire !), Harry n’avait même pas essayé de le repousser. Ses lèvres s’étaient entrouvertes et il avait senti la langue de Malefoy s’insinuer dans sa bouche sans le moindre préliminaire. (Malefoy n’était pas le genre de personne à passer par quatre chemins ou à tourner autour du pot, ça lui faisait au moins une qualité ! Si cela pouvait être considéré comme une qualité à l’heure actuelle…)

Ce baiser était des plus torrides ! Harry était surpris, tendu, horrifié (voire terrifié), complètement paralysé. Malefoy lui avait-il lancé un sort de Stupéfix sans qu’il ne s’en aperçoive ? Bien sûr que non ! Il ne s’était pas servi de sa baguette et n’avait pas prononcé le moindre mot ! De plus, il semblait que Harry fût tout à fait capable de bouger vu les mouvements qu’esquissait sa langue !

         « BEURK !! », fut la seule chose que pût penser Harry durant une bonne minute. « MAIS C’EST DEGOUTANT ! REPUGNANT ! GLUANT ! VISQUEUX ! BAH !! MAIS QU’EST-CE QU’ILS ONT TOUS A EN FAIRE TOUT UN PLAT DE CETTE HISTOIRE DE PREMIER BAISER ?! C’EST TOUT BONNEMENT HORRIBLE ET HORRIBLEMENT DĖGUEULASSE !!…premier baiser…PREMIER BAISER ?! Oh, non…maman…ce n’est pas possible… Avec toutes les personnes qui existent sur cette planète, même en réduisant le nombre aux élèves de Poudlard, pourquoi a-t-il fallu que ce soit Drago Malefoy qui me donne, je rectifie, qui me prenne mon premier baiser ?? N’y a-t-il pas de justice sur cette terre ? C’est ainsi qu’on récompense les justes ? N’ai-je donc pas mérité mieux ? Parce que là, ça n’a rien d’un conte de fées ! Je ne cherche pas à être récompensé pour avoir mis Voldemort en échec durant quatre années consécutives…mais tout de même, je ne pensais pas mériter un tel sort, un tel châtiment… Qu’ai-je donc fait pour mériter ça ?! Une histoire de vie antérieure ? Quelqu’un pourrait-il me répondre ? Si je trouve le responsable, je lui fais la peau…vieux barbu ou non !

         Alors qu’il sentait les lèvres de Drago collées aux siennes, Harry se souvint d’une scène qu’il avait surprise, bien malgré lui, dans la bibliothèque quelques mois auparavant. Alors qu’il cherchait un livre que Hermione lui avait demandé d’emprunter pour elle, il avait surpris Malefoy entre le rayon d’Arithmancie et celui de Runes avec une jolie petite brunette de Serdaigle qu’il n’avait jamais remarquée jusqu’alors. (Ne sortait-il donc pas avec Pansy Parkinson ? C’est sûr que celle-ci avait des airs de Miss Monde à côté de Parkinson…) Elle était pendue à son cou et semblait l’embrasser à pleine bouche, alors que lui, les mains dans les poches, était nonchalamment appuyé dos contre le rayonnage. Harry se rappela avoir affiché une mine dégoûtée, et surtout s’être demandé comment une fille équilibrée pouvait souhaiter avoir sa bouche collée à celle de Malefoy. Conclusion : c’était impossible. Elle devait être, soit dérangée, soit complètement désespérée, soit sous l’influence d’un puissant Impérium. Il avait frémi en s’imaginant la froideur et la dureté des lèvres de Malefoy. Autant embrasser un crapaud, lui au moins, on peut s’attendre à ce qu’il se transforme en prince charmant ! Puis un vague sentiment de nausée l’avait envahi quand il s’était rendu compte qu’il s’était imaginé à quoi pouvait ressembler un baiser de Malefoy.

         Eh bien, une fois revenu à la « dure » réalité, il dut bien avouer qu’il s’était planté sur toute la ligne ! Il devait se faire une raison, les lèvres de Drago n’avaient rien de celles d’un crapaud (certes il n’avait jamais embrassé de crapaud…), elles étaient chaudes…et douces…et humides…et agréables…et…

         BAH !! Harry, mon pauv’ gars, mais qu’est-ce que tu racontes ?! Ses lèvres ne sont absolument pas…Oh si, putain, elles le sont ! Harry pouvait sentir la douce texture des lèvres de Drago, on aurait dit du velours, elles étaient si douces, si chaudes (Tu te répètes là Harry !), la lèvre inférieure plus charnue, légèrement ourlée. Certes, Malefoy avait une belle bouche, des lèvres bien dessinées, un sourire ravageur et plus étrange que tout, cette belle bouche ne lui servait pas qu’à débiter des conneries plus grosses que lui et des insultes de tout genre. Dieu, que ses lèvres lui plaisaient ! Harry mit longtemps à s’apercevoir que sa bouche suçait avec envie et gourmandise la lèvre inférieure de Drago, et pire que tout, il trouvait ça bon ! Comme sa bouche était chaude, accueillante, réconfortante… Cela formait un contraste impressionnant avec sa peau qui était si froide. Cette peau si douce et si blanche qui glissait sous ses doigts…cette peau…sous ses doigts… Harry était horrifié, il ne savait plus ce qu’il faisait !

         Putain ! J’ai mes mains sous son sweat ! J’ai glissé mes mains sous son sweat ! Je suis en train de le caresser ! …C’est sa poitrine (qui se soulève à un rythme régulier, mais trop rapide), c’est son torse (si bien dessiné), c’est son ventre (si plat et si merveilleusement soyeux)… Je le caresse ! C’est fou ! C’est impossible ! C’est complètement irréel ! Je ne peux pas être en train de le caresser ! Pourquoi je ferais ça, je rectifie, pourquoi je fais ça ? Pourquoi j’ai envie de faire ça ? Pourquoi j’aime ça ?! Putain, j’aime ça !

         Cette dernière réflexion lui coupa le souffle comme s’il venait de se prendre un Cognard en plein estomac (ce qui ne faisait jamais beaucoup de bien…). Ce fut alors la première fois qu’il entendit la voix de Malefoy depuis qu’ils étaient enfermés dans cette pièce.

         « Respire, Potter, je ne voudrais pas tuer « le garçon qui a survécu » d’une façon aussi humiliante… », souffla Drago à l’oreille de Harry, alors que ses mains s’aventuraient le long de son dos à présent dénudé. Sa voix était si rauque, si langoureuse, si déterminée, que Harry ne put réprimer un léger frisson. Harry pouvait imaginer le sourire victorieux que devait arborer Drago, mais au lieu de s’en offusquer, il saisit son visage et reprit ses lèvres. Maintenant qu’il y avait goûté, il ressentait le besoin pressant d’y succomber à nouveau.

         « La ferme, Malefoy », fut la seule réponse qu’il lui adressa dans un souffle, surpris lui-même par sa hardiesse. Il pouvait sentir le sourire de Drago sous ses lèvres. Dieu comme ce mec pouvait être exaspérant ! Mais bon sang, qu’est-ce qu’il embrassait bien !

         Cette confrontation, cette lutte acharnée se prolongea, Harry n’aurait pu dire s’il était là, dans cette pièce, avec Drago, depuis des heures ou seulement depuis quelques instants. Il avait perdu toute notion de temps, toute notion d’espace, toute notion de tout… Il n’existait plus que lui et Drago, la bouche de Drago, les mains de Drago, le parfum de Drago, le corps de Drago…leurs corps emmêlés, leurs bouches qui ne se quittaient que pour se reprendre avec plus de ferveur alors qu’ils avaient à peine repris leur souffle… La tête lui tourna, Harry sentit ses jambes se transformer en coton et alors qu’il s’attendait à s’effondrer, il sentit les mains de Drago le retenir fermement. Ils étaient tous deux de même taille, peut-être Drago était-il plus grand de deux ou trois centimètres… En tout cas, il avait à présent la certitude que le blond était plus mince que lui… Il fut surpris de se sentir quitter le sol… Drago était donc capable de le soulever et de le porter ?

         Il se sentit basculer en arrière et se retrouva allongé sur une sorte de sofa qui, à défaut d’être flambant neuf, était confortable et moelleux. Personne n’avait dû s’y asseoir depuis des lustres car il lui semblait quelque peu poussiéreux. Cependant, quand Drago s’allongea sur lui, et qu’il retrouva sa douce chaleur qui l’enveloppait de nouveau, son parfum si particulier, son côté animal, cette senteur de musc, il ne pensa plus à la fine couche de poussière sur laquelle il reposait. Harry en oublia tout ce qui l’entourait pour ne plus sentir que le délicieux poids de Drago qui pesait sur son propre corps. Leurs corps étaient si parfaitement alignés que Harry avait grande peine à bouger. C’était sûrement la volonté de Drago qui venait de lui saisir le menton, prenant ses lèvres sans la moindre galanterie (c’est une manie chez lui !) et pénétrant sa bouche plus profondément qu’il ne l’avait fait jusqu’alors. Harry sursauta et manqua d’avaler sa salive de travers.

         Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il veut m’étouffer ou quoi ? J’te jure, je devrais lui arracher sa foutue langue ! Ca l’empêcherait au moins de débiter sans cesse des conneries et d’insulter tout se qui traverse son périmètre de sécurité et qui n’est pas Serpentard !

         Mais bien sûr, une fois encore son corps et son esprit étaient en parfait désaccord. Ce que son esprit n’avait pu comprendre, son corps, lui, l’avait fait d’instinct. Ce qui était une gêne quelques instants auparavant était à présent une source de plaisir. Harry sentait cette chair humide, soyeuse et chaude qu’il suçait avidement, glisser entre ses lèvres, caresser son palais et sa propre langue.

         Bon Dieu ! Mais qu’est-ce que je suis en train de faire ?Tu es en train de lui sucer la langue, fut la réponse ironique que lui donna son propre esprit. Non ?! Sérieux ?? Bah, j’avais pas remarqué ! Merci du renseignement ! Bah, fallait pas poser la question si tu connaissais déjà la réponse ! De mieux en mieux Harry, tu es en train de parler tout seul. Et voilà, c’est le début de la fin ! Je deviens fou, je suis en train de péter les plombs, de cramer un fusible. Super ! Le grand Harry Potter va finir à Sainte Mangouste ! A moins que Drago Malefoy ne lui fasse l’ immense honneur de l’étouffer avec sa langue ou alors de l’écraser de tout son poids, au choix ! Super, vraiment génial ! J’aurais pu tout imaginer, mourir glorieusement face à Voldemort, me faire malmener par Quedver, me faire allègrement torturer par Malefoy père, mais ça…! Mourir étouffé à cause d’une étreinte trop rapprochée avec Malefoy fils ?? Jamais !! Et pourquoi j’irais pas me jeter du haut de la tour d’Astronomie pendant qu’on y est ? Au moins, je serai sûr de pas me louper ! Et c’est Trelawney qui serait contente ! Pour une fois ses prédictions se révèleraient exactes, je serais bel et bien mort dans d’atroces souffrances et dans la fleur de l’âge… Au moins, comme ça, je pourrais peut-être  échapper à la honte de ma vie…Sauf, si on apprend que je me suis suicidé à cause de Malefoy…

         Ayant laissé son esprit vagabonder trop longtemps, Harry revint à la réalité pour s’apercevoir avec terreur que Drago était en train de suffoquer. Mais pourquoi ? Que se passait-il ? Et où étaient ses mains d’abord ? Oh, mon Dieu ! Harry regretta de s’être posé la question. En fait, je ne veux pas savoir !

Drago avait posé sa tête au creux de l’épaule de Harry, son souffle chaud et haletant contre sa nuque, il semblait respirer avec difficulté. Harry ne put résister longtemps à l’envie irrépressible de s’attaquer au cou de Drago qui était si effrontément et sensuellement offert. Il se jeta sans la moindre pudeur sur le cou du jeune homme qui était étroitement allongé contre lui. Il léchait ce cou long et gracile comme si ce fut la meilleure sucrerie à laquelle il eut jamais goûté. Il dessinait de longs sillons sur cette peau si blanche et offerte, n’épargnant aucun centimètre carré qui lui était accessible. Il mordait cette peau, la suçait, la léchait, se montrant de plus en plus possessif, de plus en plus affamé. Malefoy avait réellement bon goût et était des plus appétissants, tellement appétissant que Harry en avait l’eau à la bouche et menaçait de le dévorer.

         « Ainsi… » Un râle. «… Harry Potter…notre célébrité nationale…serait…un vampire ? », déglutit difficilement Drago entre deux halètements.

         « Oh, pardon… », articula difficilement Harry, se rendant compte qu’il avait dû faire mal à Drago à s’acharner ainsi sur son cou.

         « Oh, ne t’excuse pas, Potter, je ne me plains pas… » Drago le fixait dans les yeux à présent. « J’aime quand tu prends les devants. » Un sourire, puis un doux baiser. « J’aime quand tu es déterminé. » Un autre baiser. « J’aime quand tu es toi. »

         Si Harry n’était pas conscient de la teinte qu’avaient prise ses joues depuis que Drago avait posé ses lèvres pour la première fois sur les siennes, maintenant, il était absolument convaincu qu’elles étaient positivement écarlates, au moins écarlates. Drago choisit cet instant pour déposer de tendres baisers sur les pommettes brûlantes de Harry, prouvant ainsi qu’il avait dû remarquer cette rougeur inhabituelle.

         Vas te faire foutre, Malefoy ! Si tu crois que ça me fait plaisir, tu te fous le doigt dans l’œil et jusqu’au coude !

         Drago l’embrassait de nouveau passionnément. Leurs corps étaient si étroitement emmêlés que Harry avait du mal à dissocier son propre corps de celui de Drago. Il savait juste que Drago était en train de le cajoler (chose qu’il aurait crue impossible pour un Malefoy), que Drago le caressait, que Drago berçait son corps dans un lent va et vient qui faisait naître en lui des frissons incontrôlables, un plaisir inconnu, une pression délicieusement insupportable dans son bas ventre. Harry agrippa les épaules de Drago sans savoir si c’était dans le but de le repousser ou au contraire de l’attirer encore plus à lui, si cela était possible…

Drago s’était à son tour attaqué à son cou, mais lui se montrait plus patient,  plus langoureux, plus tendre que Harry. Il le taquinait, lentement, patiemment, mettant leurs nerfs à rude épreuve. Quand Harry sentit la langue de Drago dessiner des courbes sur son lobe puis s’insinuer dans son oreille, il ne put empêcher les mots de franchir ses lèvres.

         « Malefoy… », haleta-t-il d’une voix rauque. Il ne savait pas ce qu’il voulait dire, ni même s’il voulait réellement dire quelque chose, en tout cas, il se jugeait actuellement inapte à dire quoi que ce soit. Mais le fait de prononcer ce nom lui permettait en quelque sorte de se libérer d’une pression, de reprendre son souffle, de remplir ses poumons d’oxygène qui semblait s’être soudainement raréfié…

         « Drago… Appelle-moi Drago… », lui souffla Drago à l’oreille, lui laissant quelques secondes de répit avant de reprendre sa douce torture.

         Harry obéit sans même rechigner et prononça le nom du beau blond comme une douce mélodie, comme une incantation.«Drago…Oh, Drago…» 

         «J’aime la façon dont tu prononces mon nom, Potter… La façon dont tu gémis mon nom », se corrigea Drago dans un sourire que Harry ne pouvait que trop bien imaginer.

         « Je ne gémis pas… », gémit-il mortifié. Il n’aurait jamais cru cela possible. Tant d’émotion, tant de plaisir, tant de désir et tout cela suscité par son ennemi de toujours, Drago Malefoy ! Harry allait perdre la raison d’ici peu…

         Super ! Harry imaginait avec horreur les gros titres de la Gazette du sorcier du lendemain : «Harry Potter mis K.O par léchage d’oreille. Nouvelle technique des Mangemorts, testée et approuvée ! » Heureusement que Rita Skeeter ne traîne plus à Poudlard, parce que là, elle l’aurait son scoop ! Mon Dieu,  je ne pourrai jamais survivre à une telle humiliation… Je ne pourrai plus jamais regarder Ron et Hermione en face ! Je ne pourrai plus jamais regarder les Gryffondor en face ! Je ne pourrai plus jamais regarder Drago en face ! Je ne pourrai plus jamais regarder les Serpentard en face ! Je ne pourrai plus jamais regarder Cho en face ! Je ne pourrai plus jamais regarder les Serdaigle en face ! Je ne pourrai plus jamais regarder les Poufsouffle en face ! Je ne pourrai plus jamais regarder Dumbledore, McGonagall et Rogue en face ! Je ne pourrai plus jamais regarder Dobby en face !…Je ne pourrai plus jamais me regarder en face, je rectifie, je ne pourrai plus jamais me regarder dans une glace !… C’est horrible… C’est la fin… Je veux mourir…

Ce fut la dernière pensée « cohérente » qui traversa l’esprit de Harry avant qu’il ne succombe.

 



05/06/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 58 autres membres