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Vendredi 9 mai 2008:Pascal Sevran est mort

JE REND BIEN SUR HOMAGE A TRAVERS CES PAGE AU GRAND PASCAL SEVRAN MAINTENANT AU PARADIS

Parolier, chanteur, écrivain, producteur et animateur de télévision, Pascal Sevran est décédé vendredi à l'âge de 62 ans à Limoges des suites d'un cancer du poumon. Un hommage lui sera rendu le mardi 13 mai 2008 à 10 heures 30 en l'Eglise Saint-Louis-en-l'Ile de Paris. Les obsèques seront célébrées dans l'intimité familiale.

Véritable porte-drapeau des refrains d'antan, il a défendu pendant 25 ans la chanson française sur le petit écran. A partir de 1984 et pendant 17 ans, il anime sur TF1 l'émission qui le rendra célèbre: «La chance aux chansons», diffusée en semaine l'après-midi, sur TF1 puis sur France 2. Sa suppression en 2001 provoque des milliers de lettres de protestation. L'animateur revient le dimanche avec «Chanter la vie», qui s'arrête à l'été 2007, en raison de «soucis de santé», expliquait la chaîne, un problème sur une corde vocale, avait précisé Pascal Sevran.

Né le 16 octobre 1945 d'un père chauffeur de taxi et d'une mère couturière, Pascal Sevran, de son vrai nom Jean-Claude Jouhaud, est un autodidacte. Il rêve de devenir chanteur et fréquente le Petit conservatoire de la chanson, dirigé par Mireille. Il y fait la connaissance du philosophe Emmanuel Berl, époux de Mireille, et devient son secrétaire particulier.

Il a écrit environ 500 chansons parmi lesquelles «Il venait d'avoir 18 ans» pour Dalida, qui devient l'une de ses grandes amies. C'est dans la loge de la chanteuse qu'il rencontra en 1977 François Mitterrand, pas encore président de la République, avec lequel il entretiendra jusqu'au bout une amitié indéfectible.

Passionné de littérature, Pascal Sevran était également auteur. Il a écrit au total 15 livres, dont «Le passé supplémentaire» pour lequel il a reçu le Prix Roger Nimier en 1979. Après la mort de son compagnon de longue date, Stéphane, en 1998, dont il ne parvient que difficilement à faire le deuil, il publie son journal intime, dont certains tomes se sont vendus à près de 100.000 exemplaires. Il écrit ce journal «pour tenir debout et garder palpitant de vie ce jeune homme aimé qui ne doit pas disparaître».

Fin 2006, il avait provoqué un tollé en tenant des propos controversés sur la sexualité des Noirs, lors d'un entretien avec Var Matin. Des personnalités, y compris de gauche, avaient pris sa défense en assurant que Pascal Sevran ne méritait pas l'étiquette de raciste, mais il avait reçu un sévère avertissement de son employeur, France 2.

Le 21 avril dernier, l'annonce prématurée de la mort de Pascal Sevran sur les ondes d'Europe 1, «information» reprise par Laurent Ruquier sur France 2 et Jean-Marc Morandini sur Direct 8, avait entraîné l'audition par le CSA puis une mise en demeure à l'encontre du PDG de la station Jean-Pierre Elkabbach.

DR

Nicolas Sarkozy a exprimé son «immense tristesse après la mort de son ami Pascal Sevran», saluant «un homme aux multiples talents» qui «pour les Français, restera avant tout celui qui a œuvré avec brio pour la chanson française». «Dans La chance aux chansons, il mettait à l'honneur les textes, mais aussi de jeunes artistes. Homme pétillant et rigoureux, il accompagnait nos après-midi», a relevé le président, qui avait reçu lors de sa campagne le soutien de ce mitterrandiste historique. «La maladie l'a emporté, mais nous nous souviendrons de lui, avec tendresse, encore très longtemps», a-t-il assuré.

«Il était fou de musique et de chansons. Durant deux décennies, il a transmis sa passion de la musique à des millions de téléspectateurs lors de rendez-vous qui auront marqué l'histoire de la télévision. Sa personnalité attachante nous manque déjà», a déclaré Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication.

A France Télévisions, Patrick de Carolis et l'ensemble des collaborateurs du groupe honorent «un être passionné, qui a su transmettre son amour inconditionnel de la chanson française à un public extrêmement fidèle». «Sa disparition émeut tous ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés mais aussi ses très nombreux téléspectateurs avec lesquels il avait su créer une relation unique», ajoute le président du groupe.

Bertrand Delanoë a exprimé sa «profonde émotion». «Amoureux sincère de la chanson française, Pascal Sevran aura servi et célébré cet art populaire en animant des émissions télévisées qui ont rassemblé un large public, accueillant des figures connues et révélant de nouveaux talents». «Au-delà des excès de certaines de ses positions qui avaient suscité la polémique, je retiendrai la sensibilité et l'intelligence de l'homme», a souligné le maire de Paris.

L'ancien ministre de la Culture Jack Lang, qui l'avait rencontré dans l'entourage de François Mitterrand, s'est déclaré «bouleversé par l'annonce de la mort» d'un «un ami incomparable» dont il aimait «la générosité, la finesse, la drôlerie, l'intelligence décapante, la passion pour l'art et la musique». «Sa disparition est un déchirement et aujourd'hui ce sont des millions de Français qui pleurent son départ», a-t-il confié.

Pour François Fillon, Pascal Sevran était «un artiste populaire, amoureux passionné et infatigable défenseur de la chanson française» qui fut «à la fois le gardien d'une certaine tradition et artisan de la découverte de nombreux nouveaux talents». «Le succès de ses émissions, témoignage de la qualité de son», a estimé le premier ministre.

«Pascal s'en va beaucoup trop tôt. Je l'ai connu débutant. Il était déjà passionné. Il aura consacré sa vie à la chanson française et il a fait beaucoup pour cultiver ce patrimoine qu'il a fait découvrir aux jeunes», a déploré Line Renaud. «On l'ironisait à tort. Il a été un protecteur de la chanson. Qui va faire cela maintenant ?» s'est demandée l'actrice.

Le comédien Jean Piat, qui avait fait une émission avec lui, a salué «un homme de qualité qui s'est comporté remarquablement dans tous les domaines de son activité. On dit beaucoup de bien de gens quand ils s'en vont, mais là c'est justifié», a-t-il dit sur France-2, rappelant que ce «passionné savait un peu remuer les foules».

«Pascal était entier dans ses passions, ses enthousiasmes et ses colères. C'est ce qui faisait son charme. Il était un ami exigeant, sans concessions et dupe de rien», a témoigné Marc-Olivier Fogiel. «Sa fidélité sans réserve à François Mitterrand quand il était moins facile de l'être, en dit long sur son sens de l'amitié et de l'honneur. Il était le contraire d'un opportuniste. Il incarnait le politiquement incorrect», a-t-il estimé.

«Pascal était un grand seigneur de la variété. Si les tournées de chanteurs des années 60 ont autant de succès, c'est à lui qu'on le doit. Pascal invitait des chansons», a rappelé Nicoletta.

ON AVAIT PREDIT SA MORT

Jean-Pierre Elkabbach, président de la station, a été entendu mardi par le CSA après l'annonce erronée du décès du présentateur. Verdict : une mise en demeure.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a adressé à Lagardère Active Broadcast, société éditrice d'Europe1, une « mise en demeure », à l'issue de l'audition du président de son directoire Didier Quillot, ainsi que du président de la station Jean-Pierre Elkabbach.

Les deux dirigeants étaient entendus par le CSA suite à l'annonce erronée, sur l'antenne d'Europe1 le lundi 21 avril, du décès de Pascal Sevran. Selon un communiqué du CSA, « l'audition a porté sur les conditions dans lesquelles cette annonce a été faite, ainsi que sur les dispositions prises par Europe 1 pour s'assurer de la véracité des informations diffusées à l'antenne ».

L'annonce de la mort de l'animateur avait été diffusée sur Europe 1 à 19h00 en ouverture du journal du soir, avant d'être démentie une demi-heure plus tard à l'antenne. Sur le site internet de la station, la nécrologie a même été publiée. Selon la Société des rédacteurs de la station, Elkabbach, qui avait dans un premier temps évoqué une « responsabilité collective », avait en réalité été « le seul donneur d'ordre » de la diffusion de l'information erronée.

Cette mise en demeure, qui enjoint le groupe à « respecter l'obligation, qui s'impose à tous les services de radio et de télévision, d'assurer « l'honnêteté de l'information » » n'a pas d'autre effet concret. Le CSA dispose de plusieurs pouvoirs de sanctions, mais les utilise rarement. Cependant, si, dans les trois ans, un nouveau manquement à la même obligation se produit, le CSA peut prononcer une sanction plus lourde (allant de la sanction financière jusqu'au retrait d'autorisation d'émettre dans un cas très grave).

En 2004, David Pujadas et Olivier Mazerolles avaient été fermement sanctionnés pour des faits similaires. Après avoir annoncé, à tort, le retrait de la vie politique d'Alain Juppé, le présentateur avait suspendu 15 jours, tandis qu'Olivier Mazerolles avait fini par démissionner. Toutefois, ces mesures n'émanaient pas du CSA, mais de leur chaîne.



09/05/2008
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