XLOVE59-BOY

ovni

Un objet volant non identifié, généralement désigné sous l'acronyme ovni, est un phénomène aérien qu'un ou plusieurs témoins affirment avoir observé sans avoir pu l'identifier, ou encore une trace qui peut avoir été enregistrée par différents types de capteurs (caméra vidéo, appareil photo, radar, etc.) mais dont on ne connaît pas l'origine ni la nature exacte.

L'acronyme anglais ufo (unidentified flying object) fournit la racine du mot ufologue, personne étudiant le phénomène ovni (l'équivalent en français, ovniologue, est moins souvent employé). L'ufologie (ou ovniologie), est l'étude des ovnis. En France, le GEIPAN parle plutôt de Phénomène aérospatial non identifié (PAN), le terme de « phénomène » étant dans la majorité des cas plus approprié que celui d'« objet », même si le terme n'est pas utilisé dans la littérature scientifique par d'autres chercheurs. Lorsqu'un ovni est identifié sans ambiguïté comme étant un objet connu (par exemple un avion ou un ballon météorologique), il cesse d'être un ovni et devient un objet identifié. Dans ce cas précis, il n'y a pas lieu de continuer à utiliser l'acronyme ovni pour décrire l'objet.

Dans la culture populaire, le terme ovni est généralement utilisé pour désigner n'importe quel vaisseau spatial étranger supposé, mais « soucoupe volante » est aussi régulièrement employé. Par extension, le terme ovni sert à désigner de manière humoristique un personnage ou un objet qui semble surgir de nulle part (exemple : « un ovni dans le paysage politique »).

Des observations d'ovnis ont déjà été faites dans le passé, mais les rapports d'observations sont devenus plus fréquents à partir des années 1950, notamment aux États-Unis. Des dizaines de milliers de témoignages ont depuis été rapportés à travers le monde[1].

[modifier] Préhistoire et Antiquité

Des récits de phénomènes aériens non identifiés existent depuis très longtemps. D'après certains ufologues, des représentations étranges visibles dans quelques grottes ornées, telles celle d'Altamira en Espagne ou celle de Cougnac en France, pourraient être des représentations d’ovnis[2]. De plus, des statuettes ou des peintures (comme les fresques du Tassili, en Algérie) ressemblent étrangement à certaines représentations d'extra-terrestres du XXe siècle, preuve, selon une partie de la communauté ufologique, de l'ancienneté du phénomène.

Certaines de ces apparitions étranges peuvent avoir été des phénomènes astronomiques comme des comètes ou des météores brillants, ou des phénomènes optiques atmosphériques. L'analyse de ces faits passés est dénommée couramment rétro-ufologie. En voici quelques exemples :

  • Pendant le règne du pharaon Thoutmôsis III autour de 1450 av. J.-C., on a retrouvé une description de multiples « cercles de feu plus brillants que le soleil » d'environ cinq mètres d'envergure qui seraient apparus durant de nombreux jours. Ils ont finalement disparu après « être montés haut dans le ciel »[3].
  • L'auteur romain Julius Obsequens écrit, en 99 av. J.-C., « dans Tarquinia pendant le coucher du soleil, un objet rond, comme un globe, a pris son chemin dans le ciel d'ouest en est »[4].

[modifier] Moyen Âge et Renaissance

À cette époque, on parle surtout de phénomènes occultes, avec des théoriciens comme Agrippa ou Paracelse. L'influence de la religion est réelle puisque les phénomènes célestes sont considérés comme des avertissements divins ou comme des expressions maléfiques dont sorciers et sorcières sont responsables.

Gravure sur bois de Hans Glaser
Gravure sur bois de Hans Glaser
  • Au Japon, dans la nuit du 24 septembre 1235, le général Yoritsume et son armée observent près de Kyoto des sphères de lumière non identifiées aux mouvements erratiques. Ses conseillers lui disent « de ne pas s'inquiéter car c'était simplement le vent qui faisait osciller les étoiles »[5].
  • Gravure sur bois par Hans Glaser (1566), Nuremberg. Le 14 avril 1561, l'Allemagne est parcourue par une multitude d'objets apparemment engagés dans une bataille aérienne. On rapporte que de petits globes et disques sortaient de grands cylindres.

Ces observations sont alors interprétées comme des prodiges surnaturels, des anges et autres présages religieux[6].

Certains enquêteurs contemporains considèrent ces témoignages comme étant l'équivalent ancien de rapports d'ovnis modernes. Il est en effet possible que des apparitions d'ovnis aient été transposées dans des œuvres d'art mais, pour les cas les plus souvent cités, une explication plus simple est fournie par les historiens[7]. Ainsi :

  • les cosmonautes de la fresque du monastère de Detjani au Kosovo (1350) seraient des représentations symboliques du soleil et de la lune comme on en trouve dans l'art byzantin religieux de cette époque;
  • l'ovni du tableau de Mainardi (Madonna col Bambino e San Giovannimo), qui traverse les cieux en pleine nativité, serait en réalité la représentation symbolique de l'archange Gabriel;
  • l'objet en forme de soucoupe volante sur le tableau de Paolo Uccello, la Tébaïde, ne serait que le chapeau du cardinal;
  • la fameuse pièce de 1680 commémorant un passage d'ovni au-dessus du ciel de France serait un jeton de jeu sur lequel est dessinée une roue de la fortune.

[modifier] Premiers rapports modernes

Avant que les termes « soucoupe volante » et « ovni » ne soient inventés, il y a eu un certain nombre de rapports de phénomènes aériens étranges non identifiés. Ces rapports vont de la moitié du XIXe siècle à la fin des années 1940.

  • En juillet 1868, selon des investigateurs du phénomène, la toute première observation qui soit bien attestée aurait été faite dans la ville de Copiapo au Chili[8].
  • Le 25 janvier 1878, le journal quotidien de Denison (États-Unis) signale qu'un fermier local, John Martin, rapporte avoir vu un grand objet sombre circulaire ressemblant à un vol de ballon se déplaçant « à une vitesse merveilleuse »[9].
  • Le 17 novembre 1882, l'astronome E.W. Maunder, de l'observatoire royal de Greenwich, décrit dans un rapport « un visiteur céleste étrange » « en forme de disque » ou « fusiforme ». Quelques années plus tard, Maunder précise que cet objet ressemblait énormément au nouveau dirigeable Zeppelin. L'objet étrange est également vu par plusieurs autres astronomes européens[10].
  • Le 28 février 1904, trois membres de l'équipage d'un cargo d'approvisionnement de la marine américaine font une observation dont fait état leur lieutenant (Frank Schofield, qui deviendra plus tard le commandant en chef de la flotte du Pacifique), à environ cinq cents kilomètres à l'ouest de San Francisco. Schofield parle de trois objets circulaires et ovoïdes d'un rouge vif, volant dans une formation en échelon, qui s'approchent sous la couche de nuages, puis changent de direction et montent très haut au-dessus des nuages pour s'éloigner définitivement de la Terre deux ou trois minutes plus tard. Le plus grand avait la taille apparente « d'environ six soleils »[11].
  • L'incident de Fátima ou « miracle du soleil », observé par des dizaines de milliers de témoins à Fátima, Portugal, le 13 octobre 1917, est considéré par certains comme une réelle apparition d'ovni[12].
  • Sur les théâtres de guerre aériens européens et japonais, pendant la Seconde Guerre mondiale, les pilotes alliés comme ceux de l'Axe[13] font état de foo fighters (boules de lumière qui suivent les avions).
  • Le 25 février 1942, un aéronef non identifié est détecté au-dessus de Los Angeles en Californie. L'objet reste impavide dans le ciel malgré vingt minutes de feu soutenu de la part des batteries anti-aériennes (DCA). L'incident devait par la suite prendre l'appellation de « la bataille de Los Angeles »[14].
  • En 1946, on dénombre plus de deux mille rapports d'aéronefs non identifiés dans les pays scandinaves, mais aussi en France, au Portugal, en Italie et en Grèce : d'abord désignés sous le nom de « grêle russe », ils sont plus tard appelés « fusées fantômes » (en anglais ghost rockets) car l'on croit voir dans ces objets mystérieux des essais russes de fusées V1 ou V2 prises aux Allemands[15]. Cette interprétation devait être par la suite réfutée mais le phénomène demeure inexpliqué. Plus de deux cents apparitions, observées sur les radars, ont été considérées comme correspondant à « vrais objets physiques » par les militaires suédois. Une fraction importante du restant a été été attribuée à une identification erronée de phénomènes naturels comme les météores.

[modifier] Apparition des soucoupes volantes

Après la Seconde Guerre mondiale, le phénomène ovni touche le grand public à la suite du témoignage médiatisé d'un homme d'affaires américain, Kenneth Arnold, le 24 juin 1947. Ce dernier fait le récit du phénomène qu'il a observé alors qu'il volait dans son avion privé près de Mount Rainier, dans l'état de Washington. Il rapporte avoir vu neuf disques très brillants et très rapides qu'il ne put identifier, volant du Mount Rainier vers le Mont Adams. Il estima leur longueur entre 12 et 15 mètres et leur vitesse à au moins 1800 km/h. Ils volaient, déclara Arnold, « comme des oies, formant une chaîne en diagonale comme s’ils étaient attachés l'un à l'autre, en un mouvement sautillant, analogue à celui d'une soucoupe ricochant sur l'eau » [16]. Arnold devait préciser plus tard que les ovnis qu'il avait vus ressemblaient à des soucoupes volantes (« flying saucers ») et à de grands disques plats (« flat disks »). Ce témoignage, s'il lui vaut d'être la risée des médias et du public, fait toutefois connaître le terme de soucoupe volante. Cette affaire est rapidement suivie de milliers de témoignages, surtout aux États-Unis, mais aussi dans d'autres pays. Un témoignage important est celui de l'équipage d'un vol de United Airlines qui rapporte que neuf objets en forme de disque les ont escortés au-dessus de l'Idaho dans la soirée du 4 juillet. Ce témoignage reçoit une médiatisation plus importante et est considéré comme plus crédible que celui d'Arnold. Les jours suivants, la plupart des journaux racontent en première page des histoires de soucoupes volantes.

Le 3 juillet 1947, se déroule ce qui devait devenir mondialement connu comme l'incident de Roswell. Ce jour là, Mac Brazel, propriétaire d'un ranch près de Roswell, découvre des débris sur ses terres, et prévient la base militaire la plus proche. Un jeune militaire du Roswell Army Air Field (RAAF) fait alors un premier communiqué de presse, où il annonce que l'armée a découvert une « soucoupe volante » écrasée près d'un ranch à Roswell, suscitant un fort intérêt chez les médias. L'observation de Kenneth Arnold avait eu lieu un mois plus tôt et avait eu un écho important dans la presse si bien que les soucoupes volantes étaient dans l'esprit de tous, y compris des militaires. Le lendemain, le commandement général de la base publie un rectificatif, annonçant que la soucoupe volante était seulement un ballon-sonde[17]. Une conférence de presse est organisée dans la foulée, dévoilant aux journalistes des débris provenant de l'objet retrouvé et confirmant la thèse du ballon-sonde. L'affaire tombe alors dans l'oubli pendant une trentaine d'années, marquant la fin de la première grande vague d'ovnis aux États-Unis.

En 1978, le major Jesse Marcel, qui a pris part à la récupération des débris à Roswell en 1947, déclare à la télévision que ceux-ci étaient sûrement d'origine extraterrestre et que les débris que le général Ramey (responsable de la base) a montrés aux journalistes ne sont pas ceux que Marcel lui a apportés de Roswell. Il fait part de sa conviction selon laquelle les militaires avaient en réalité caché la découverte d'un vaisseau spatial à l'ufologue Stanton T. Friedman. Son histoire circule parmi les amateurs d'ovnis et des revues d'ufologie[18]. En février 1980, le National Enquirer conduit sa propre interview du major Marcel, ce qui déclenche la re-médiatisation de l'incident de Roswell. D'autres témoins et rapports sortent de l'ombre au fil du temps, ajoutant de nouveaux détails à l'histoire. Par exemple, une grande opération militaire se serait déroulée à l'époque, visant à retrouver des morceaux d'épave, ou encore des extraterrestres, sur pas moins de 11 sites[18], ou encore des témoignages d'intimidation sur des témoins. En 1989, un entrepreneur de pompes funèbres à la retraite, Glenn Dennis, affirme que des autopsies d'extraterrestres ont été effectuées dans la base de Roswell[19]. En 1991, le général Du Bose, chef d'état-major du général Ramey en 1947, confirme que ce dernier avait substitué aux débris transmis par la base de Roswell ceux d'un ballon météo, montrés aux journalistes. En réponse à ces nouveaux éléments, et après une enquête du Congrès des États-Unis, le GAO (Government Accountability Office, organisation de surveillance appartenant au Congrès) demande à l'United States Air Force de conduire une enquête interne. Le résultat de cette enquête est résumé en deux rapports. Le premier, paru en 1995, conclut que les débris retrouvés en 1947 provenaient bien d'un programme gouvernemental secret appelé Projet Mogul[20]. Le second, paru en 1997, conclut que les témoignages concernant la récupération de cadavres extraterrestres provenaient vraisemblablement de rapports détournés d'accidents militaires impliquant des blessés et des morts, ou encore de la récupération de mannequins anthropomorphiques lors de programmes militaires tels que l'opération High Dive, menés autour des années 1950. Ce rapport indique néanmoins que le débat sur ce qui est réellement tombé à Roswell continue, tout en précisant que tous les documents administratifs de la base pour la période mars 1945-décembre 1949 ont été détruits ainsi que tous les messages radio envoyés par la base d'octobre 1946 à février 1949. Le bordereau de destruction ne mentionne pas quand, par qui, et sur l'ordre de qui cette destruction a été effectuée. Ces rapports ont été rejetés par les partisans de la théorie extraterrestre, criant à la désinformation, bien qu'un nombre significatif d'ufologues s'accordent alors sur une diminution de la probabilité qu'un vaisseau extraterrestre soit en fait impliqué.[21][22][23]

[modifier] Les ovnis dans la culture populaire

Le thème des ovnis et des extraterrestres constitue un phénomène culturel international depuis les années 1950. Si l'on en croit le folkloriste Thomas E. Bullard, « Les ovnis ont envahi la conscience moderne d'une force irrésistible, et le flot incessant de livres, articles de magazine, couvertures de journaux populaires, films, émissions de télé, dessins animés, annonces, cartes de salutation, jouets, [...] confirme la popularité de ce phénomène ». Selon un sondage (Gallup poll) de 1977, 95 % des sondés disent avoir entendu parler des ovnis, tandis que seulement 92 % disent avoir entendu parler du Président des États-Unis Gerald Ford à peine neuf mois après son départ de la Maison Blanche (Bullard, 141). Un sondage de 1996 (Gallup poll) signale que 71 % de la population des États-Unis croit que le gouvernement dissimule des informations concernant les ovnis, un sondage de 2002 donne des résultats semblables (Roper poll pour la chaîne de télévision Sci Fi), mais avec plus de personnes croyant que les ovnis sont d'origine extraterrestre.

Depuis la fin des années 1990, on observe une sorte de démystification du phénomène ovni. En effet, depuis la découverte par la science de nombreuses exoplanètes, la théorie selon laquelle nous ne serions pas seuls dans l'univers s'impose petit à petit au sein de la communauté scientifique et du public, rendant moins farfelue l'hypothèse de possibles visites de la Terre par des extraterrestres. La publication de livres en faveur de l'HET par des scientifiques ou des ufologues, l'apparition de débats télévisés sur le sujet ainsi que la mise à la disposition du public des archives d'organismes officiels comme le GEIPAN, participent à l'acceptation de ce phénomène comme pouvant être une manifestation de visites extraterrestres. Dans un sondage récent [24], 48% des sondés pensent que des extraterrestres ont visité la Terre.

[modifier] Arts et folklore

Une des premières apparitions des ovnis ou des extraterrestres en général dans la littérature est le roman écrit en 1898 par H. G. Wells et intitulé La guerre des mondes. C'est l'un des premiers ouvrages de science-fiction qui a par la suite donné naissance à deux adaptations cinématographiques, la première en 1953 par Byron Haskin et la deuxième en 2005 par Steven Spielberg (lequel a aussi réalisé Rencontre du troisième type et E.T. l'extra-terrestre, deux autres films sur le thème des extraterrestres). La guerre des mondes est aussi à l'origine d'un des plus célèbres canulars du XXe siècle, qui vit Orson Welles faire croire à la population américaine qu'elle était attaquée par des extraterrestres venus de la planète Mars, le 30 octobre 1938 lors d'une émission radiophonique.

Le début du XXe siècle voit la naissance du mythe des « petits hommes verts » ou « Martiens ». Bien souvent, cette expression est utilisée pour se moquer de l'éventuelle existence d'extraterrestres. La couleur verte a, peut-être, pour origine le roman d'Edgar Rice Burroughs, A Princess of Mars (1912), où sont décrites différentes espèces de Martiens, dont une à la peau verte. Cette couleur sera reprise par plusieurs autres auteurs, dont certains en feront même le titre de leur ouvrage, comme Harold Sherman dans The Green Man (1946) ou encore Damon Knight dans The Third Little Green Man (1947).

Timbre soviétique imaginant d'éventuels satellites extraterrestres.
Timbre soviétique imaginant d'éventuels satellites extraterrestres.

Un autre événement clé dans le folklore ovni des années 1970 est la publication du livre d'Erich von Däniken Chariots of the Gods. Cet auteur, qui affirme dans son livre que les extraterrestres visitent la Terre depuis des milliers d'années, tente d'étayer cette hypothèse par divers exemples archéologiques et mystères non résolus (voir Théorie des anciens astronautes). De telles idées n'étaient pas vraiment nouvelles. Par exemple, au début de sa carrière, l'astronome Carl Sagan dans Intelligent Life in the Universe (1966) avait affirmé que les extraterrestres pouvaient fort bien visiter la Terre sporadiquement depuis des millions d'années. Ces théories ont inspiré de nombreux imitateurs, suites et adaptations romanesques, dont un livre (The Bible and Flying Saucers de Barry Downing) qui interprète les phénomènes aériens miraculeux décrits dans la Bible comme la trace écrite de contacts avec des extraterrestres. Nombre de ces interprétations tendent à expliquer l'évolution humaine par l'action des extraterrestres, une idée déjà présente dans le roman et le film 2001, l'odyssée de l'espace.

Le phénomène ovni prend une nouvelle tournure dans les années 1980, principalement aux États-Unis, avec la publication des livres de Whitley Strieber (Communion) et de Jacques Vallée (Passeport pour Magonia). Strieber, écrivain de romans d'horreur, pensait que les extraterrestres le harcelaient et étaient responsables de « plages de temps disparues » (missing times) pendant lesquelles il était soumis à d'étranges expérimentations[25]. Cette nouvelle vision, plus sombre, est reprise par d'autres avec les enlèvements extraterrestres et sert de toile de fond à X-Files et bien d'autres séries télévisées. Cependant, même dans cette littérature, les extraterrestres ont des motivations qui peuvent être bienveillantes. Par exemple, le chercheur David Jacobs croit que nous subissons une forme d'invasion discrète par assimilation génétique. Le thème de la manipulation génétique (sans qu'il y ait nécessairement invasion) est également très présent dans les écrits de Budd Hopkins. Le psychiatre John Mack (1929-2004) pensait que l'éthique des « envahisseurs » était de jouer le rôle de guides sévères mais bons essayant d'inculquer la sagesse à l'humanité.

Les dix dernières années ont été très prolifiques en films inspirés par la culture ovni et les extraterrestres. On peut noter parmi eux Independence Day de Roland Emmerich en 1996 (reprenant aussi le thème de la Zone 51), Contact de Robert Zemeckis en 1997 et Signes de M. Night Shyamalan en 2002 (reprenant quant à lui le thème des agroglyphes).

[modifier] Cercles de contactés et culture New Age

A partir des années 1950, commencent à apparaître des sectes mystiques liées au phénomène ovni, parfois appelées « cercles de contactés ». Le plus souvent les membres de ces sectes se rassemblent autour d'un individu, un gourou, qui affirme être en contact direct ou télépathique avec des êtres célestes ou extraterrestres. Le plus notable d'entre eux est Georges Adamski, qui affirme avoir été contacté par un grand et blond Vénusien (du nom d'« Orthon »), voulant avertir l'humanité des dangers de la prolifération nucléaire[26]. Adamski a été très largement discrédité, mais une Fondation Adamski a pris le relais, publiant et vendant les écrits d'Adamski. Au moins deux de ces sectes ont attiré un nombre important d'adhérents, The Aetherius Society, fondée par le mystique britannique George King en 1956, et la Fondation Unarius, établie par « Ernest L. » et Ruth Norman en 1954. Le thème récurrent de ces messagers extraterrestres est l'avertissement face au danger de la prolifération nucléaire. On trouve des groupes de contactés plus récents comme Heaven Gate (« La porte céleste »), le mouvement raëlien, ou encore The Ashtar Galactic Command (« L'état-major galactique Ashtar »). De nos jours, de nombreuses sectes de contactés, anciennes comme nouvelles, montrent une volonté d'assimiler des idées proches du christianisme et d'autres religions orientales, mélangeant ces dernières avec des idées issues du thème de la bienveillance des extraterrestres à l'égard des Terriens.

Dans les années 1970, on note un renouvellement et un élargissement des idées associant les ovnis aux sujets surnaturels et occultes, avec la publication de beaucoup de livres New Age où les ovnis et les extraterrestres sont très présents. Certains adeptes des sectes de contactés des années 1950 avaient incorporé diverses idées religieuses et occultes à leurs croyances quant aux ovnis, mais dans les années 1970 ce phénomène se reproduisit sur une échelle considérablement plus grande. Beaucoup de participants du mouvement New Age y crurent et tentèrent d'établir un contact avec les extraterrestres. Un célèbre porte-parole de cette tendance était l'actrice Shirley MacLaine, connue pour son livre et sa mini-série Out on a limb.

[modifier] Les Hommes en noir (Men in black)

Les Hommes en noir (calque de l'anglais « Men in black », en abrégé MIB) est un terme collectif désignant des personnes imaginaires issues du folklore américain. Leur but serait d'empêcher l'humanité d'accéder à des connaissances de provenance extraterrestre, jugées trop dangereuses pour sa survie. Ils se présenteraient le plus souvent comme agents travaillant pour le gouvernement fédéral américain. Ces personnes, parfois de sexe féminin, arriveraient seules ou en groupe (le plus souvent en trio) au domicile du témoin d’un événement étrange après un délai qui peut varier d’un jour à plusieurs mois. Le témoin voit en eux tantôt des agents du gouvernement chargés d’étouffer l’affaire, tantôt des créatures non humaines (extraterrestres ou humanoïdes) aux objectifs mystérieux. Ils sont souvent vêtus d'un costume sombre ou gris (tailleur pour les femmes), en général dans le style des années d’après-guerre (et ce quelle que soit la date de leur apparition), comme d’ailleurs leur voiture, lorsqu’ils en ont une.

C'est Gray Barker, dans un classique de l'ufologie, They knew too much about flying saucers, qui lança la thématique des Hommes en noir. Il y a une dizaine d'années, John C. Sherwood affirma que Gray Barker publiait sous forme d'articles, dans son fanzine ufologique, des textes qui lui étaient soumis en tant que nouvelles de science-fiction. Les Hommes en complet noir seraient donc une légende créée de toutes pièces, avant qu'elle ne passe dans le folklore américain.

Des scénaristes ont souvent profité de leur vague description pour introduire les Hommes en noir dans différents épisodes de séries télévisées. Un comic et deux films, Men in Black et Men in Black 2, sont inspirés de ce folklore.

[modifier] Faits et témoignages

La majorité des observations d'ovnis repose sur le témoignage plus ou moins précis d'une ou de plusieurs personnes ne pouvant apporter une preuve tangible de la réalité de leur observation. En dehors des cas reposant uniquement sur des témoignages, il existe des cas, beaucoup plus rares, corroborés par des éléments physiques directs ou indirects. L'explication de ces cas est sujet à d'intenses controverses, le lien entre l'élément physique et le témoignage étant l'aspect le plus généralement contesté. Une partie de ces cas a été investiguée par différentes agences gouvernementales scientifiques et militaires. La donnée physique directe concerne les cas détectés par radar ou photographiés, la donnée physique indirecte peut être par exemple une trace au sol ou la trace d'une influence électromagnétique ou d'une perturbation environnementale.

[modifier] Témoignages

Cette catégorie représente la majorité des cas d'ovnis, à savoir l'observation de lumières ou d'objets dans le ciel ou au sol ou tout autre témoignage d'ovni observé par une ou plusieurs personnes. Ces témoignages ne sont pas facilement exploitables par les enquêteurs en raison de l'absence de preuves directes (comme une photographie) ou indirectes (traces au sol par exemple) de la présence d'un ovni.

Les observations d'ovnis impliquant une foule de témoins sont nombreuses. On peut citer, entre autres observations, la Vague belge, la Vague de Mexico et la Bataille de Los Angeles. En France, certains cas ont été répertoriés par le GEIPAN comme le cas des « Aldudes » du 2 février 1985 lorsqu'un ovni lumineux avec clignotant blanc, rouge et vert fut observé par une foule de témoins en Aquitaine, puis les jours suivants en Espagne et dans les Ardennes.[27] (on peut aussi noter l'existence d'autres cas comme celui dit « des Hautes-Pyrénées »[28] ou celui dit du « Vaucluse ») [29].

[modifier] Photographies et vidéogrammes

Les éléments principaux disponibles pour l'étude du phénomène ovni sont les photographies et les vidéos. Une analyse du corpus des photographies existantes permet de classer les photographies dites d'ovni en trois catégories [30] :

  1. Les photographies d'ovni minimales : la forme censée correspondre à un ovni est blanche, souvent uniforme, pauvre en détails, se détachant d'un arrière-plan noir ou très sombre ; ces photographies montrent parfois une partie de l'environnement. La valeur informationnelle de cette classe d'images est très faible. On citera par exemple la photo prise durant la « bataille de Los Angeles » dans la nuit du 25 février 1942, publiée dans le journal Los Angeles Times.
  2. Les photographies d'ovni soucoupiques : les photographies de cette catégorie montrent des formes qui évoquent, conformément aux lois de la perspective, celles d'un volume de section circulaire surmonté d'un renflement plus ou moins proéminent. Le simple fait de vouloir les décrire amène une terminologie spécifique qui constitue déjà un début d'identification. La valeur informationnelle de cette classe d'images se réfère d'emblée au champ de la culture (la soucoupe volante en tant qu'engin extraterrestre), indépendamment de la nature de la chose photographiée.
  3. Les photographies d'ovni exotiques : celles-ci sont minoritaires car elles ne représentent que 4% des images publiées et se distinguent des deux autres catégories par leur côté atypique. Elles ne s'apparentent ni à la photographie d'ovni minimale, ni au stéréotype de la soucoupe surmontée d'un dôme. Avec ces photographies, il s'agit d'une non identification non pas par défaut de données ou de visibilité mais par discrimination. En conséquence, elles posent le problème de la non identification de manière nettement plus aiguë que les autres. On peut alors en déduire qu'elles ont un intérêt plus important d'un point de vue heuristique (haute qualité informationnelle). Ce type d'image, quand il n'est pas ignoré ou rejeté, y compris par les revues spécialisées, reste très minoritaire dans les publications.

Voici quelques exemples célèbres de photographies d'ovni:

  • En janvier 1958, un photographe du navire-école Almirante Saldanha de la marine brésilienne prend six clichés d'un disque métallique survolant l'île de Trinidad. Ces clichés seront authentifiés par plusieurs laboratoires[31].
  • En juin 1976, une photographie d'un ovni très lumineux est prise lors de l'observation des Îles Canaries. Aucun trucage ni aucune confusion avec un phénomène connu n'ont pu être décelés[32].
  • La célèbre photo d'un ovni triangulaire de la vague belge de 1990, connue sous le nom de "Photo de Petit-Rechain", sera analysée par un étudiant de l'Ecole Royale Militaire de Bruxelles faisant, sous la direction du professeur Marc Acheroy, un mémoire sur l'utilisation des techniques d'analyse photographique. La Société belge d'étude des phénomènes spatiaux affirme que ce mémoire conclut à l'absence de trucage et à la matérialité de l'objet pris en photo. Une autre étude approfondie de cette photo par le professeur Auguste Meessen[33],[34] affirme l'absence de trucage. Néanmoins, Pierre Magain et Marc Rémy de l'Université de Liège (département d'astrophysique) ont montré qu'il était très aisé d'obtenir les mêmes résultats en utilisant une maquette triangulaire en bristol avec encoches, collée contre une vitre transparente avec la lumière provenant de l'arrière-plan. De plus, une étude de Wim Van Utrecht a permis de reproduire par des moyens "artificiels" une photo similaire. À ce jour, la nature et l'origine de ce qui a été photographié sont toujours indéterminées.
  • En mars 1997, une formation lumineuse survole la ville de Phoenix (Arizona)[35], plus de deux cents témoins se manifesteront auprès des autorités locales et l'objet sera filmé par neuf vidéastes amateurs (éliminant tout risque de méprise ou d'erreur de parallaxe).
  • Le 21 juillet 2000 vers 23 heures 30 à Saint-Affrique (France), plusieurs lumières en ligne sont observées par un homme et son fils en train de contempler le ciel. Ils aperçoivent à l'œil nu, cinq lumières clignotantes dont certaines font demi-tour avant de disparaître. L'un des deux témoins parvient à obtenir un cliché de ce phénomène. L'enquête du GEIPAN n'a pas permis de trouver une explication à ce phénomène. (Dossier Geipan Saint-Affrique du 21 juillet 2000) [36]
  • Le 24 juin 2001 vers 19 heures à Martigues (France), un motard suit un objet cylindrique vertical se déplaçant lentement et filme tous ses déplacements. L'altitude estimée de l'objet est de 600 mètres et celui-ci semble mesurer 15 mètres de hauteur sur 2,5 mètres de diamètre. Il est couleur aluminium avec des points brillants comme des phares. Le déplacement est lent, estimé à 10 km/h environ. L'enquête du GEIPAN n'a pas permis d'identifier cet objet. (Dossier Geipan "Martigues" du 24 juin 2001 ) [37]
  • L'observation de Campeche, au Mexique, a lieu en 2004 lorsque le lieutenant Germán Marín Ramírez, opérateur radar d'un avion de l'Armée de l'air mexicaine, repère 11 échos radars non-identifiés. En s'approchant de la source, la caméra infrarouge de l'avion filme onze ovnis dans l'espace aérien mexicain. Les enregistrements infrarouges furent conservés[38]. À l'heure actuelle, l'explication la plus probable est celle d'une méprise avec des torchères de puits de pétroles[39].

[modifier] Traces physiques sur l'environnement

L'étude de ces données se fonde sur les traces physiques de débarquement, les impressions au sol (sol brûlé et/ou desséché, végétation brûlée et abimée, anomalies magnétiques, niveaux accrus de rayonnement et traces métalliques). D'un point de vue méthodologique, il est impossible d'établir avec certitude un lien entre les traces physiques alléguées et l'observation de l'ovni. La cause d'une altération environnementale peut être tout autre que causée par le passage d'un ovni, éventualité qui ne peut jamais être écartée puisqu'il n'est pas possible de faire les prélèvements juste avant puis juste après l'observation de l'ovni, pour comparaison.

  • Le 8 janvier 1981, en France, se déroula un des plus célèbres cas d'ovni accompagné de traces physiques appelé le cas de Trans-en-Provence.
  • En 1982, des plantes situées à proximité du site d'une observation près de Nancy présentent une modification pigmentaire et une déshydratation importante. Ces données seront confirmées par plusieurs laboratoires indépendants.[40]
  • Le 4 septembre 1989 vers 4 heures 30, aux Tuiles dans le Tarn, un homme de 72 ans souffrant d'insomnie aperçoit à travers sa fenêtre ouverte une forte lueur. Il se lève et voit en contrebas dans un champ de luzerne un carré lumineux de 10 mètres de côté environ. Cette lueur vient d'un objet stationnaire au-dessus du toit et en forme de toupie à multiples facettes. Au bout de 30 secondes environ, le phénomène disparaît brutalement sans aucun bruit ni odeur. Le témoin constate le lendemain que les tuiles (de type canal) sont brunâtres à l'endroit où le phénomène était stationné et qu'elles se sont déplacées, créant une gouttière. L'entrepreneur qui effectue la réparation du toit confirmera que les tuiles étaient vrillées dans le sens des aiguilles d'une montre sur 3 à 5 mètres de longueur et que le faîtage était affaissé à l'endroit de l'observation de l'engin. L'homme en question, qui a conservé l'anonymat (conformément à la procédure GEPAN/SERPA/GEIPA), n'a pas pu être couvert par son assurance et n'a pu obtenir d'indemnité que plusieurs années plus tard par le biais du FIV (fonds d'indemnisation aux victimes). Malgré tous les éléments matériels laissés par l'ovni qui détruisit totalement la toiture du principal concerné et malgré toutes les investigations de la gendarmerie, l'enquête du SEPRA n'a pas permis de trouver une explication à cette observation.[41][42]

[modifier] Effets physiques sur témoins

Certains témoins ont déclaré avoir ressenti des effets physiques durant ou après le passage d'un ovni, comme des maux de tête, des acouphènes, des nausées, des brûlures épidermiques ou cornéennes (lors de l'incident de Falcon Lake), voire des paralysies temporaires. On a aussi recensé des cas d'empoisonnement radioactif, comme dans l'affaire Cash-Landrum. Cependant, dans la majorité des cas, aucune preuve médicale n'a pu être apportée, ou dans le cas des brûlures, la banalité de la blessure n'exclut pas la possibilité d'un canular.

En France, on peut noter l'existence de deux cas où des témoins ont manifesté un effet physique après avoir "rencontré" un ovni. Les dossiers du GEIPAN relatent des faits qui se sont déroulés le 1er décembre 1979 vers 19 heures 35 dans la commune d'Annot (04) : un boucher, parti faire une livraison, rapporte avoir été poursuivi pendant 2 km à 80 km/h par une boule jaune qui émettait un bruit strident. Le témoin a subi un choc nerveux ainsi qu'une occlusion intestinale. L'enquête n'a pas permis d'identifier le phénomène observé[43]. L'autre cas s'est produit le 10 mars 1980 dans la commune d'Authon du Perche (72), lorsque qu'une grande forme rectangulaire avec des rampes lumineuses a été observée, après un appel de témoin, par plusieurs gendarmes dont certains ont ressenti des malaises ou des insomnies. [44]

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08/12/2007
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