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LE 14 JUILLET 2008 !!!(2)

La Bastille

Le premier 14 juillet, c'est bien sûr celui de 1789 : les émeutiers, venus chercher à la Bastille des armes pour riposter aux troupes du roi, s'emparent de la prison, symbole du pouvoir absolutiste.

 

Les célébrations suivantes

Après 1790, le 14 juillet fut célébré mais il fut souvent estompé par d’autres événements : l’anniversaire du 10 août 1792 (destitution de Louis XVI et commune insurrectionnelle de Paris) et/ou celui du 9 thermidor (27 juillet 1794).

Après les célébrations de 1790, Mirabeau se met au travail et prépare un rapport sur les fêtes publiques nationales et militaires, qui n'aura pas de suite. La Fête de la Fédération, en tant que telle, n'est pas non plus reprise : le 14 juillet 1791, au lendemain de la fuite à Varennes, l'Assemblée ne s'y associe pas. En 1792, la patrie a été déclarée en danger le 11 juillet : la fête a lieu, mais sans éclat. En 1793, la fête est limitée à l'enceinte de l'Assemblée qui apprend alors la mort de Marat. La fête est célébrée le 10 août, jour où le public court à Saint-Denis pour disperser les os du Roi de France.

Ce sera la dernière tentative de la période révolutionnaire. Il faudra attendre 1880 pour que la loi instituant le 14 juillet jour de fête nationale soit proposée par le Sénat et adoptée.

En 1796, le Directoire décide de célébrer pêle-mêle les 27 et 28 juillet, les anniversaires des 14 juillet, 10 août et 9 thermidor. Ces jours-là, le cortège, qui défila dans Paris, comprenait notamment des jeunes gens et des jeunes filles de " 18 ans au moins ". En 1797 a lieu la première cérémonie militaire. Le 14 juillet est célébré par les troupes dans les pays conquis, notamment en Italie.

En 1799, le 14 juillet n’est plus celui de la " liberté " mais de la " Concorde " et se résume à un défilé militaire. Le 14 juillet 1800, la garde consulaire défile des Tuileries au Champ de Mars. Après 1804, le 14 juillet s’efface devant le 15 août, date de naissance de Napoléon.

Après 1814, c’est le 5 août, fête de Saint-Louis, qui lui est préféré.

Après la révolution de 1830, Louis-Philippe associe le souvenir de la " grande victoire nationale " du 14 juillet 1789 à la pose solennelle de la première pierre de la colonne érigée en l’honneur des martyrs de juillet sur la place de la Bastille, le 27 janvier 1831. Chaque année, se déroulent les " Fêtes de juillet ".

La Deuxième République ne rétablit pas le 14 juillet mais fête la Première République par des discours et des banquets le 22 septembre.

Le Second empire fixe la date de la fête nationale au 15 août, date de la naissance de Napoléon Bonaparte. Le 14 juillet reste célébré par les Républicains. Malgré la proclamation de la République le 4 septembre 1870, il faudra encore attendre dix ans pour que le 14 juillet soit proclamé " Fête nationale ".

Pour cette première fête nationale, la République fait les choses en grand. Le Champ de Mars est abandonné au profit de l’hippodrome de Longchamp où se déroule désormais le défilé militaire qui marque la réconciliation de la République et de l’armée. Devant 300 000 spectateurs et en présence du Président de la République Jules Grévy, le ministre de la guerre distribue de nouveaux drapeaux et étendards.

Les étendards de 1880 Les drapeaux de 1880

"Deux cérémonies importantes doivent dominer toute la fête : la distribution des nouveaux drapeaux  à l'armée, et l’inauguration, sur l’ancienne place du Château d’eau, du monument surmonté de la figure de la République, monument qui a fait l’objet d’un concours ouvert l’année dernière par la Ville de Paris." Extraits du programme de la célébration du 14 juillet 1880.

Feux d'artifice sur la Seine

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Feux d'artifice sur la place de la Bastille

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Egalement au programme : décorations de certaines places, notamment de la place de la Bastille, illuminations, feux d'artifices...

Dans les jardins du Luxembourg

Et un grand concert au jardin du Luxembourg ! C'est en effet en 1880 que le Sénat s'installe au Palais.

Une fois la fête instituée, les célébrations se suivent, apportant leur lot de surprise et d'innovations. Le 14 juillet 1886, par exemple, défile pour la première fois une femme, cantinière du 131e régiment d’infanterie, qui vient de recevoir la médaille militaire. Le 14 juillet 1888, le nouveau Président de la République, Sadi Carnot, offre un banquet à tous les maires des chefs-lieux d’arrondissements et de cantons. 4.000 répondent à l’invitation.

Le 14 juillet 1915, pour la première fois, les troupes défilent sur les Champs Elysées. De 1915 à 1917, la fête n’a, provisoirement, qu’un caractère " exclusivement patriotique et commémoratif ".

Après l'armistice du 11 novembre 1918, le traité de paix qui conclut quatre années de guerre mondiale est signé le 28 juin 1919. Le 14 juillet 1919 coïncide donc avec le défilé de la victoire : "c’était beau comme le tonnerre et les éclairs". Toutes les armées alliées défilent dans l’ordre alphabétique. L’armée française clôt le défilé.

Défilé de 1919 La parade du 14 juillet suivant  réunit les troupes des forces alliées (de gauche à droite et de haut en bas : France, Italie, Pologne, Angleterre).

Défilé de 1919

Troupes françaises Troupes italiennes

Troupes polonaises

 

Troupes anglaises

 

Avec le Front populaire, les Français sont invités "à reprendre la grande tradition révolutionnaire qui faisait du 14 juillet le jour de l’espérance et de la communion des volontés populaires".

Le 14 juillet 1939 est célébré par le gouvernement Daladier, en référence à 1790, "la fête de l’unité nationale". A cette occasion est fêté le 150e anniversaire de la Révolution française. C’est le 14 juillet de l’illusion qui voit défiler "la plus belle armée du monde". Les fêtes militaires, qui rassemblent les troupes de l’Empire, durent trois jours.

Le 14 juillet 1940, quatre jours après l’armistice, le gouvernement de Vichy engage la population à marquer "par une attitude digne et recueillie la signification particulière que prend, en ces heures douloureuses, la fête nationale". Le 14 juillet demeure un jour férié pendant l’occupation mais le rituel en est assez profondément modifié. C’est un jour de deuil auquel l’Eglise est associée.

La fête est célébrée parallèlement par les Français libres à Londres ou à New-York. S’adressant aux Français à la radio de Londres, le général De Gaulle proclame : "Le 14 juillet 1940 ne marque pas seulement la grande douleur de la patrie. C’est aussi le jour d’une promesse que doivent se faire tous les Français par tous les moyens dont chacun dispose, résister à l’ennemi, momentanément triomphant, afin que la France, la vraie France, puisse être présente à la victoire". Régulièrement, la BBC appelle les Français à manifester ce jour-là.

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Pas de célébration du 14 juillet dans Paris occupé : voici le défilé organisé par la Résistance à Londres.

Le 14 juillet 1945 est " plus que jamais fête nationale puisque la France y fête sa victoire en même temps que sa liberté ". Les troupes défilent de la Nation à la Bastille puis à l’Arc de Triomphe. C’est dans ce contexte que les journaux évoquent la fête de la fédération comme la " fête de la première résistance ".

 



15/07/2008
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