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desperate housewives

Desperate Housewives ou Beautés désespérées[1] (au Québec) (Desperates Housewives) est un feuilleton télévisé américain créé par Charles Pratt Jr. et Marc Cherry et diffusé depuis le 3 octobre 2004 sur le réseau ABC. En Europe, le feuilleton est diffusé depuis le 8 septembre 2005 sur Canal+ (France), le 19 mai sur TSR1 (Suisse) et le 23 mai 2006 sur M6. En Belgique, la première saison a été diffusée à partir de novembre 2005 sur RTL-TVI puis BeTV a repris la série en proposant les épisodes inédits en avant-première (et avec quelques mois d'avance sur RTL-TVI saison 2, premier épisode le 12 novembre 2006). Au Canada, ce feuilleton est diffusé sur Radio-Canada depuis le 5 avril 2005

Ce feuilleton met en scène le quotidien mouvementé de quatre femmes (parfois gagnées par le bovarysme) : Susan Mayer, Lynette Scavo, Bree Van de Kamp et Gabrielle Solis, vivant dans la même rue (Wisteria Lane, dans la ville fictive de Fairview), stéréotype parfaitement reconnaissable des banlieues proprettes des grandes villes américaines (celles des quartiers résidentiels des wasp ou de la middle class). Amie des quatre héroïnes, Mary-Alice Young, qui s'est suicidée, commente d'outre-tombe leurs mésaventures et sert de narratrice. Le spectateur découvre à travers ses yeux une multitude d'intrigues, toutes relatées avec humour et pleines de mystères, auxquelles prennent part ces quatre femmes et leur voisinage.

À travers leurs histoires de couples, d'enfants, et parfois de job avec leur lot d'hypocrisie, de malveillance banale et de combines minables qui dessinent le petit théâtre de la comédie humaine, le scénario expose aussi, à chaque saison, une intrigue policière au dénouement tragique mais enrobée d'un goût prononcé pour la caricature, l'humour noir, la satire sociale, la farce et le burlesque.

La série commence par le suicide d'une mère de famille, Mary-Alice Young, dans le quartier bourgeois de Wisteria Lane. Aux yeux de ses amies, le suicide de Mary-Alice est un mystère inexplicable, dans la mesure où cette femme incarnait pour elles la joie de vivre et la bonté même. D'outre-tombe, Mary-Alice observe les habitants de son quartier et commente en particulier le quotidien de ses voisines et amies : Gabrielle Solis, Lynette Scavo, Bree Van De Kamp et Susan Mayer. La première trompe son riche mari avec leur jardinier, âgé de 17 ans; la deuxième a abandonné sa brillante carrière de publiciste pour s'occuper de ses enfants, de vraies terreurs, et ne trouve aucun épanouissement dans sa condition de femme au foyer; la troisième est une mère au foyer traversant une grave crise conjugale; et la quatrième est une mère divorcée recherchant désespérément le coup de foudre. Au récit de leurs mésaventures quotidiennes se mêle une intrigue policière (à laquelle les héroïnes prennent part), amenant le téléspectateur à comprendre pourquoi Mary Alice s'est suicidée.

Ce qui suit dévoile des moments clés de l'intrigue.
  • Pour la troisième saison, les scénaristes se sont reconcentrés sur la distribution originale en remettant notamment Mike Delfino au centre des aventures de Wisteria Lane. Ce troisième volet offre un caractère plus dramatique et moins comique que les deux précédentes saisons. Marc Cherry a également entendu les "plaintes" de ses fans, lesquels espéraient moins de personnages et plus de drames pour la troisième saison, en contraste avec la seconde, apparue trop légère et rocambolesque aux yeux des téléspectateurs américains.
  • Six mois se seront écoulés entre la fin de la saison 2 et la reprise de cette saison. Mike Delfino est dans le coma à la suite de l'accident de voiture causé par Orson Hodge. Orson se met en couple avec Bree, ce couple occupe une grande partie de l'intrigue de cette saison. Andrew, le fils de Bree, est de retour dans les premiers épisodes, après que sa mère l'a vu aux informations, dans un reportage sur les SDF.
  • Lynette est toujours salariée, mais doit faire face au manque d'ambition de son mari, Tom, et à la double vie qu'il mène depuis quelques mois.
  • Gabrielle et Carlos sont en pleine crise conjugale alors que Xiao-Mei est enceinte de huit mois et demi de leur bébé, mais qui s'avère également être la maîtresse de Carlos…
  • Enfin, Austin, le neveu d'Edie emménage chez sa tante à Wisteria Lane et entame assez vite une relation avec Julie, la fille de Susan…
  • Zach Young fait son retour de façon très inattendue, en effet il est épris d'un amour secret pour Gabrielle Solis. Il veut l'épouser et n'hésite pas à mettre en avant sa toute jeune fortune pour impressionner la jeune femme. Leur "relation" tournera court et Zach finira par quitter la ville, rejeté par Gabrielle.
  • Tom décide de mettre sur pied un vieux rêve d'enfance : ouvrir une pizzeria. Lynette, d'abord perplexe, accepte le marché. Elle démissionne quelque temps plus tard de son entreprise de publicité pour devenir le manager du nouvel établissement de Tom. Très vite va s'installer entre eux une sorte de rivalité. Les ennuis personnels oubliés, Tom se bloque le dos, et c'est à Lynette seule de s'occuper du restaurant. Elle ne peut cependant pas y parvenir seule, elle décide donc de faire appel à un commis de cuisine. Un certain Rick, expérimenté et séduisant, va être le choix de Lynette. Avec ses délicieux plats qui transforment la réputation du restaurant, son romantisme et sa proximité avec Lynette, celle-ci va se rapprocher de lui. Cette intimité va sauter aux yeux de Kayla, fille adoptive de Lynette et Tom. Suspicieux, Tom va mettre la pression sur Rick et le contraindre à démissionner. Mais Rick refuse de se laisser faire. Cependant, il va commettre une erreur en avouant ses sentiments pour Lynette, qui, apeurée par l'éventuelle réciprocité de cet amour, décide de le licencier. Cette rupture va provoquer un froid entre Tom et Lynette, qui n'arrive pas à pardonner à son époux son déjeuner avec Rick. Après une bagarre physique à ce sujet, Lynette et Tom se rendent à l'hôpital.
  • Susan fait la connaissance de Ian, un homme qu'elle a rencontré à l'hôpital, au moment où elle s'occupait de Mike. Car Ian a lui aussi sa propre épouse, Jane, plongée dans un long coma... Elle finit par mourir et Susan par tomber sous le charme du bel anglais et les deux amants décident de se fiancer. Pendant ce temps Mike, qui est sorti de son coma, a entamé une thérapie et commence à retrouver la mémoire... Il va jusqu'à se souvenir de sa demande en mariage... Il tente donc par tous les moyens de reconquérir Susan. Prise entre ses deux amours, elle finit par choisir Ian. Malheureusement, leur relation tourne court. Ian s'étant rendu compte que Susan en pinçait toujours pour le beau plombier, il décide de quitter la ville. Susan se retrouve alors seule, d'une part parce que Ian est reparti en Angleterre et d'autre part parce que Mike a quitté la ville... déçu du choix de Susan.
  • Bree est soumise au retour tout à fait surprenant de l'ancienne femme d'Orson, qui sème la zizanie dans leur mariage, grâce en partie à l'aide de sa belle-mère. Les deux commères finissent par mourir, et Bree décide de faire le voyage de noces dont elle avait tant rêvé. Emportant avec elle, sa fille Danielle, enceinte du neveu d'Edie.
  • Gabrielle rencontre un des candidats à l'élection municipale de Fairview, Victor. Elle tombe assez vite sous le charme de cet homme, puis se fiance avec lui, à la surprise de Carlos, qui entretient une liaison torride avec Edie Britt.
  • Carlos finit par se rendre compte qu'il est toujours amoureux de son ex-femme, ce qui ne rend pas la tâche facile à Edie qui ne cesse de se bagarrer avec Gabrielle.
  • Susan se rend compte, une fois Ian parti, que l'homme de sa vie était Mike. Elle apprend qu'il avait quitté Wisteria Lane pour aller faire une randonnée en montagne. Elle y part. Après moult efforts, elle retrouve Mike et ils retournent ensemble à Fairview, où le plombier demandera son amour en mariage. Susan accepte et décide de se marier le jour où elle avait prévu de le faire avec Ian. Hélas, Gabrielle et Victor, eux aussi fraichement fiancés, décident de pointer la date cruciale le jour du mariage de Susan et Mike. Une dispute, suivie d'une réconciliation s'empare des deux femmes.
  • Lynette découvre qu'elle a un lymphome et reçoit la visite de sa mère, avec qui elle est en froid. Elle compte, malgré les clivages, l'aider à surmonter la maladie et la chimiothérapie que Lynette doit subir.
  • Edie, amoureuse de Carlos, veut qu'il ressente la même chose pour elle. Connaissant sa terrible envie d'avoir un enfant, elle propose à Carlos d'en avoir un avec elle, même s'il ne ressent rien… Néanmoins, Edie continue à prendre la pilule.
  • A la fin de la saison, Gabrielle se marie avec Victor Lang, mais découvre le jour-même de son mariage que, pour Victor, ce mariage n'est qu'une manœuvre politique destinée à lui faire gagner de la popularité, en particulier auprès de la population latino. Résignée, Gabrielle se jette dans les bras de Carlos, son ex-mari...
  • Mike et Susan se marient enfin, mais de façon originalement romantique...
  • Bree et Orson sont de retour de leur longue lune de miel. Bree a le ventre rond et annonce à toutes ses amies qu'elle est enceinte de plusieurs mois. Mais ce ventre galbé n'est pas un bébé, mais une simple coque de coton placée sur son ventre parfaitement plat… La manœuvre permettra de faire passer le futur bébé de Danielle pour celui de Bree et Orson.
  • Enfin, Carlos découvre par hasard les pilules contraceptives dans le sac à main d'Edie, qui se trouve à ce moment-là à la cérémonie de mariage de Gabrielle et Victor. Carlos la rejoint, furieux, et la quitte, indifférent aux pleurs et à la détresse d'Edie. À son retour, elle tente de se suicider par pendaison.

Quatrième saison

 

Alors qu'Edie succombe à son prétendu suicide, Carlos décide de rester auprès d'elle à l'hopital. Gabrielle, fraîchement mariée au nouveau maire de la ville, se rend compte que son mari ne l'aime pas autant qu'elle l'imaginait, et prépare alors un plan d'évasion avec Carlos. On apprend vite que Bree fait semblant d'être enceinte, alors que sa fille Danielle, enfermée dans un couvent, attend vraiment un bébé. Lynette est atteinte du cancer, et ne sait comment l'expliquer à ses enfants. Susan, elle aussi mariée, à Mike, voit une de ses anciennes amies, Katherine, réemménager à Wisteria Lane, avec sa fille et son mari. Mais les quatre femmes au foyer ne se doutent pas que cette famille si charmante cache un terrible secret...

Carlos et Edie recommencent à vivre normalement. Carlos, essayant d'éviter de parler de mariage avec sa compagne, voit en secret Gabrielle. Chacun de leurs côtés ils se promettent qu'ils vont quitter leur amant. Bree et Orson se heurtent aux difficultés de la fausse grossesse, tandis que Susan, dont le mariage semble perturbé, apprend qu'elle est enceinte. Lynette voit sa maladie perturbée par l'arrivée de sa mère, qui promet de l'aider en la droguant secrètement. La fille de Katherine a perdu mémoire de Wisteria Lane, quartier dans lequel elle a vécu durant ses premières années. Mais on apprend que sa perte de mémoire est due à quelqu'un, à quelque chose qui s'est passé dans le grenier de leur maison, dix ans auparavant...

 

 

Le générique de Desperate Housewives a été mis en musique par le très connu Danny Elfman. C'est un détournement de quelques documents iconographiques plus ou moins célèbres mettant en scène des femmes et leur évolution au cours du temps :

On aperçoit tout d'abord Ève, qui croque la pomme. C'est en fait un mélange de plusieurs œuvres de Lucas Cranach l'Ancien. Puis le décor change : le décor de fond, qui représente un décor typique égyptien, est une œuvre de David Roberts à laquelle on a ajouté le portrait de la reine d'Égypte Néfertari. Comme Lynette, cette reine est littéralement « débordée » par ses enfants. Cette scène laisse place au tableau Les Époux Arnolfini de Jan Van Eyck. La femme se met à balayer la pièce alors que son époux jette ses ordures partout. On se retouve ensuite avec une adaptation du tableau American Gothic de Grant Wood (1891-1942). La femme y est plus renfrognée que sur l'original, car son mari, censé être un fermier austère, se laisse séduire par une pin-up, peinte par Gil Elvgren dans les années 50. On voit ensuite une affiche de propagande américaine de Dick Williams datant de la seconde guerre mondiale : « Am I Proud ! ». Dans le générique de la série, la ménagère lâche ses courses, et on aperçoit la boîte de Campbell's Tomato Soup d'Andy Warhol. Cette boîte se retouve dans les mains d'une femme dessinée par Robert Dale, extraite de son œuvre Romantic Couple et Couple Arguing. Ce générique primé montre les différents types de femmes, de l'épouse soumise à la femme rebelle en passant par l'épouse surpuissante, et dresse un portrait de la femme au foyer à travers les âges.

Le feuilleton connaît un grand succès aux États-Unis où il a même été quinze fois nommé aux Emmy Awards et trois actrices : Teri Hatcher, Felicity Huffman et Marcia Cross ont été retenues pour le titre de meilleure actrice. Il fait partie du « grand cru » de la saison télévisuelle 2004/2005 (aux côtés de Lost, les disparus, Grey's Anatomy et Veronica Mars), qui, selon les critiques, a marqué le renouveau des fictions télévisées américaines.

L'idée de Desperate Housewives est venue à Marc Cherry lorsqu'il regardait un documentaire sur le procès d'Andrea Yates (qui avait en 2001 noyé ses cinq enfants dans une baignoire) et a dit à sa mère qu'il ne comprenait pas comment une femme pouvait faire cela. Elle lui a répondu qu'elle comprenait parfaitement et que ça lui était arrivé d'avoir de telles pensées lorsque Marc Cherry et sa sœur étaient enfants et n'arrêtaient pas de pousser à bout leur mère en balançant tout sur les murs. Il s'est dit que si sa mère était capable d'avoir de telles pensées, toutes les femmes pouvaient en avoir également.

Le feuilleton de Marc Cherry trouve ses racines dans un lot de séries à succès qu'il a su accommoder pour concocter un cocktail détonnant. Le point de départ, n'en déplaise à certain, est sans conteste Melrose Place. Fan du feuilleton, de son personnage central Amanda Woodward (Heather Locklear devait jouer un rôle dans Desperate Housewives et très probablement celui de Susan) et des intrigues tordues, il est allé chercher deux acteurs de Melrose Place, Marcia Cross et Doug Savant, ainsi que John Haymes Newton qui apparaît dans le rôle du réparateur du câble que Carlos tabasse dans la première saison. Mais le créateur a d'autres références telles que Six Feet Under pour la mort de l'un des personnages principaux comme point de départ de la série ou American Beauty (pour les décors idylliques, la narration post-mortem et la critique sociale concernant le mode de vie des Wasp). Marc Cherry, également amateur de la série Sex and the City lui emprunte sa structure narrative et thématique à savoir la mise en opposition de personnages féminins amis appartenant à un même groupe social, au même cadre de vie urbain, liés par quelques mini-intrigues comiques ou dramatiques mais séparés par leur représentation du monde et leur rapport à l'existence (sur un mode économique, culturel, sentimental, affectif, sexuel…). Avec Desperate Housewives, Cherry a voulu, en quelque sorte, créer une suite à la série pour montrer ce que peuvent devenir ces femmes de 25-30 ans sans relation suivie quand, passés les 35 ans, elles ont enfin trouvé leur soi-disant prince charmant, avec les rejetons et la belle villa qui va avec. Une vie de mère au foyer ? Pas si simple dans Wisteria Lane.

Mais le feuilleton lorgne également sur des références plus souterraines : Alfred Hitchcock, d'abord pour la forme, l'art de la transition, la variation simple et dynamique des plans, des focales, la manière très frontale de peindre un cadre social, de constituer une topographie sur une palette de couleurs primaires à vocation évidemment symbolique (le noir de l'âme, le bleu de l'azur, le rouge du sang) et la façon de construire un décor apparemment lisse et sans histoire, mais d'où sourd un ou plusieurs mystères dont la présence bouleverse la petite vie ordonnée et tranquille des personnages principaux. L'élucidation de l'énigme permet de tenir le spectateur en haleine grâce à un déroulement dramatique très palpitant. Le dénouement est certes tragique mais les péripéties, en parallèle au nœud de l'intrigue, se ponctuent de jeux de fausses pistes, d'accusations trompeuses et de saillies ironiques. Le versant hitchcockien de la série trouve son impact du côté de Fenêtre sur cour où la promiscuité et l'ennui mènent le personnage incarné par James Stewart à espionner les locataires de sa cour résidentielle à l'aide de jumelles puis à découvrir un meurtre. L'utilisation, quant à elle, d'un comique de situation, très dynamique, rythmé, axé sur l'enchaînement de gags avec effet d'emballement et série de chutes est évidemment un clin d'œil appuyé à la tradition burlesque du cinéma américain: celle de la comédie des années trente (le switch comedy) mais également celle des années soixante avec l'importance narrative accordée aux objets et effet d'agrandissement en catastrophe générale de petits gestes maladroits (l'exemple typique de cette construction est l'incendie involontaire, dans le tout premier épisode, de la maison d'Edie Britt provoquée, aux suites d'un quiproquo, par Susan qui lance par dépit un soutien-gorge, sans intention de nuire, sur une bougie qui se renverse alors sur un rideau et ainsi de suite…). Bien évidemment pour la satire sociale et la comédie de mœurs avec son lot de joutes verbales et de phrases assassines, on ne peut que noter la révérence faite par les scénaristes au cinéma de Woody Allen.

Épisode type

La pomme du générique rappelle le « péché originel »
La pomme du générique rappelle le « péché originel »

Les épisodes de Desperate Housewives racontent la petite vie plus ou moins paisible de chacune des quatre femmes, la trame générale de l'histoire étant le mystère entourant le suicide de Mary Alice Young.

Il est utile de remarquer que beaucoup d'épisodes sont construits sur le même modèle :

  • Après des résumés de storylines qui se poursuivront dans l'épisode (qui peuvent dater de plusieurs épisodes), Mary Alice Young, narrateur omniscient, révèle un trait de caractère d'un personnage principal ou secondaire, et illustre ses propos d'anecdotes (généralement 3 ou 4), elle relie cette révélation à un fait actuel. Elle souligne la véracité par son désormais fameux « oui… », juste avant le lancement du générique.
  • Mary Alice introduit le propos par quelques phrases générales. Chaque partie correspond généralement à un personnage. Elle donne un cadre à l'épisode, sans toutefois enfermer l'épisode dans un sujet bien précis.
  • L'épisode se déroule, amenant son lot d'anecdotes en tous genres, de bonheurs et de malheurs.
  • Reprenant la parole, Mary Alice Young, conclut l'épisode par une réflexion plus ou moins longue, symétrique à celle du début (chaque partie correspond à un des personnages). Cette réflexion complète et approfondit la première, donnant aux événements qui viennent d'avoir lieu tout leur sens.

Ce mode d'organisation des épisodes est plus ou moins flagrant. Il se met en place dès le deuxième épisode, trouve son meilleur représentant dans l'épisode 8 de la saison 1 (Nous sommes tous des pêcheurs - Guilty), et s'estompe peu à peu par la suite.

Pour l'illustrer, prenons l'exemple de l'épisode 8 justement :

Introduction : Il existe un livre lu dans le monde entier qui affirme que tout le monde est un pécheur. Bien entendu, tous ceux qui lisent ce livre ne se sentent pas coupables de tous leurs méfaits. Mais Bree Van de Kamp, si. En fait, Bree avait passé presque toute sa vie à se sentir coupable. Enfant, elle se sentait coupable de ne pas avoir les meilleures notes possibles. Adolescente, elle se sentait coupable d'avoir laissé son petit ami passer à l'étape supérieure. Jeune mariée, elle se sentait coupable d'avoir mis trois semaines pour répondre aux cartes de félicitations. Mais elle savait que ses errements passés n'étaient rien comparés au péché qu'elle se préparait à commettre. (There is a widely read book that tells us everyone is a sinner. Of course, not everyone who read this book feels guilt over the bad things they do. But Bree Van de Kamp did. In fact, Bree had spent most of her life feeling guilty. As a child she felt guilty about not getting straight As. As a teenager, she felt guilty about letting her boyfriend go to the second base. As a newly wed, she felt guilty about taking 3 weeks to get out her thank you card. But she knew the transgressions of her past were nothing compared with the sin she was about to commit.)

Déroulement de l'épisode : Bree résout un fâcheux problème lié à la nouvelle voiture de son fils. Gabrielle tente de soulager sa conscience en rendant visite à son prêtre. Lynette cherche un moyen de se détendre... et finit par en trouver un, bien peu approprié. Susan effleure le côté obscur de Mike et Paul découvre qui était le corbeau de son épouse.

Conclusion : Il existe un livre lu dans le monde entier qui affirme que tout le monde est un pécheur. Bien sûr, tout le monde ne se sent pas coupable des mauvaises actions accomplies. À l'opposé, il y a ceux qui assument plus que leur part de la faute. Il y en a d'autres qui soulagent leur conscience par quelques petits gestes de bonté... ou en se disant que leurs péchés étaient justifiés. Enfin, il y a ceux qui jurent de faire mieux la prochaine fois et prient pour le pardon. Parfois, leurs prières sont exaucées. (There is a widely read book that tells us everyone is a sinner. Of Course, not everyone feels guilt over the bad things they do. In contrast, there are those who assume more than their share of the blame. There are others who soothe their consciences with small acts of kindness ... or by telling themselves their sins were justified. Finally, there are the ones who simply vow to do better next time and pray for forgiveness. Sometimes, their prayers are answered.)

Dans cet épisode, l'introduction concerne une seule des quatre femmes, la conclusion désigne les quatre l'une après l'autre. Le propos, bien qu'assez moralisateur permet au téléspectateur une certaine réflexion sur la manière dont il assume ses propres actes. Par ailleurs, elle met en avant le caractère très américain et donc l'influence du puritanisme de rigueur. Évidemment, le feuilleton se voulant impertinent, ce n'est pas sans une once d'ironie.

Enfin, une chose est très mal rendue par les différentes versions françaises : ces introductions/conclusions sont remplies d'expressions idiomatiques qui leur donnent un caractère très sentencieux et définitif, un peu comme si Mary Alice Young énonçait une vérité absolue.

 



30/11/2007
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