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2008 est prolongée ... d'une segonde

L'année 2008 avait déjà écopé d'un 29 février, elle va aussi gagner une seconde supplémentaire, qui sera ajoutée à la dernière minute du 31 décembre. Ainsi en ont décidé les « maîtres du temps » de l'Observatoire de Paris, pour compenser le décalage entre l'heure légale fournie par les horloges atomiques et le temps de rotation de la Terre.
Car le mouvement de notre Terre n'est pas d'une régularité parfaite. Différents phénomènes accélèrent ou ralentissent sa rotation, donc la durée des journées solaires : les variations du régime des vents et des marées, les interactions entre le manteau et le noyau, etc. « Il y a un ralentissement global à long terme de la rotation de la Terre », résume Daniel Gambis, astronome et directeur du Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence (IERS) de l'Observatoire de Paris, qui régit l'heure universelle.

23 secondes intercalées en douce

Problème, l'échelle de temps des horloges atomiques a été calée sur le « temps universel » calculé en 1820. D'où un décalage progressif mais irrégulier, qui nécessite de temps à autre de remettre les pendules à l'heure. « Il faut ajouter une seconde au temps universel coordonné [UTC, NDLR] tous les deux à huit ans », précise Daniel Gambis. Vingt-trois secondes ont ainsi été discrètement intercalées depuis 1972, tantôt le 31 décembre, tantôt le 30 juin. Le dernier ajout a eu lieu le 31 décembre 2005.
C'est l'IERS qui attribue ces secondes additionnelles, dès lors que le décalage avec le temps de rotation terrestre s'apprête à dépasser les 0,9 seconde. Il en informe plus de six mois à l'avance les grandes agences responsables des 300 horloges atomiques réparties dans le monde. « Peu importe le décalage à effectuer, il faut juste que tout le monde le fasse », souligne l'astronome.

Pas d'impact pour les systèmes informatiques

Une fois les horloges atomiques remises à l'heure, l'opération est transparente pour le commun des mortels. Pas de bug du 31 décembre en vue. Seules les entreprises gérant des applications sensibles, en particulier des transactions financières ou des applications satellite, veilleront à la parfaite synchronisation horaire de leur système informatique par l'intermédiaire du protocole NTP (Network Time Protocol).
La prochaine seconde additionnelle n'est pas attendue avant 2011 ou 2012. Mais le procédé pourrait bien disparaître d'ici là. Son intérêt est en effet discuté entre astronomes. « Un groupe de travail sur le sujet a finalement été dissous. Mais les Américains tentent à nouveau de faire supprimer les secondes intercalaires en intervenant auprès de l'ITU [Union internationale des télécommunications, NDLR]  ». Reste à voir quel sera leur plan B pour pallier la dérive du temps...


31/12/2008
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